Je distingue ici trois modes de décision collective :
1. La décision autoritaire (minorité s'impose à majorité)
2. La décision au suffrage majoritaire (une majorité s'impose à une minorité)
(on peut ajouter l'idée d'une majorité qualifiée à 60% ou aux 2 tiers)
3. La décision à l'unanimité (un accord s'impose à tous, chacun dispose d'un droit de veto)
Ce qui m'a surpris avec les élèves, c'est la violence déclenchée par le vote chez celles et ceux qui ont perdu. "Nous votons en violents" écrivait Merleau-Ponty. Le vote peut générer de la frustration et de la violence. ça ne signifie pas qu'il faut abandonner l'idée du vote, mais il faut malgré tout prendre cela en compte - notamment en insistant pour obtenir une décision à l'unanimité. Seulement bien sûr ça paraît difficile d'obtenir l'unanimité avec des millions de votants. Et puis, même dans une classe, il peut y avoir des pressions pour imposer l'unanimité.
Merleau-Ponty encore : "nous n’avons pas le choix entre la pureté et la violence, mais entre différentes sortes de violence. La violence est notre lot en tant que nous sommes incarnés. Il n’y a pas même de persuasion sans séduction, c’est-à-dire en dernière analyse, sans mépris. La violence est la situation commune à tous les régimes. La vie, la discussion et le choix politique n’ont lieu que sur ce fond. Ce qui compte et dont il faut discuter, ce n’est pas la violence, c’est son sens ou son avenir." (Humanisme et terreur ).
16 окт 2024