NewsJardinTV, la chaîne qui diffuse la passion des plantes, des jardins, de la botanique, de la nature et du jardinage, est heureuse de vous accueillir dans le jardin de Nicole et Patrick Mioulane, pour le numéro 273 de son émission journalière : « Le Quotidien du Jardin ».
Benoît des Noix nous pose la question suivante :
Que pensez-vous de l’idée de créer une haie fruitière avec des ronces et les fruits des mûres sans épines sont-ils aussi délicieux que ceux de la mûre sauvage car j’évite d’avoir des plantes piquantes dans mon jardin
On donne couramment le nom de mûre (ou de muron) au fruit de la ronce (Rubus fruticosus), plante sarmenteuse de la famille des Rosacées (arbres fruitiers, rosiers), mais aussi à celui du mûrier noir (Morus nigra), arbre de la famille des Moracées (comme le figuier).
Rubus dérive du latin ruber, rouge, qui est la couleur des fruits de nombreuses espèces (et notamment les framboises Rubus idaeus)
Le mot ronce désigne à la fois le fruit et la plante, un roncier étant un fourré impénétrable composé de plantes épineuses qui ne sont pas forcément des ronces. Rappelons que les veines de certains bois comme celui du noyer sont aussi appelées « ronce ».
Notre Rubus fruticosus porte de nombreux noms communs plus ou moins désuets ou régionaux : aronce, catimuron, mûrier de renard, mûrier des haies, mûrier sauvage, muroisier, renverse panier, ronce commune, ronce des bois, ronce ligneuse, roumiass
La ronce est une liane à souche vivace ligneuse, dont les tiges sarmenteuses angulaires pouvant mesurer 6 m de long et plus, ont une végétation généralement bisannuelle sont fortement pourvues d’aiguillons courts, recourbés et très acérés. Ces aiguillons sont issus de poils épidermiques qui se lignifient (une épine est une excroissance ligneuse provenant des tissus internes de la tige). Les aiguillons constituent une protection contre les herbivores.
Les pousses de l’année (primocannes) ont d’abord un port dressé avant de se recourbes. Elles portent des feuilles alternes, palmées, composées de 5 ou 7 folioles légèrement dentées et acuminées (effilées à l’extrémité). Le pétiole épineux porte à la base deux appendices étroits : les stipules.
Les tiges d’abord vertes évoluent au rouge violacé dans leurs parties exposées au soleil. C’est dû la présence d'anthocyanes, des pigments qui absorbent les rayons UV, protégeant ainsi l'ADN et les composants cellulaires de l’oxydation provoquée par la lumière.
Les fleurs, réunies en bouquets par 20 à 30, apparaissent la secondes année sur des pousses latérales (les floricannes) aux feuilles plus petites composées de 3 à 5 folioles. Les floricannes se lignifient et meurent après la fructification. Les fleurs blanches ou blanc rosé, de 2 à 3 cm de diamètre, sont caractéristiques de la famille des Rosacées, avec cinq sépales et cinq pétales.
La pollinisation est assurée par les insectes (les fleurs de ronces sont très mellifères). Les fruits de 1 à 3 cm de diamètre qui en résultent, sont d’abord rouges avant de passer au bleu-noir à maturité, courant septembre. Pour les botanistes, ce sont des polydrupes composées de drupéoles contenant chacune un noyau protégeant une graine.
On pourrait confondre la mûre avec une framboise (Rubus idaeus) dont il existe des variétés à fruits rouge sombre, presque noirs. Lorsqu’on cueille une mûre le réceptacle floral conique (appelé tore) accompagne le fruit, tandis que chez les framboises, il reste sur la plante, ce qui laisse la bases du fruit creuse.
Des croisements et des sélections ont permis d’obtenir des fruits plus gros et des plantes moins épineuses et moins vigoureuses.
En 1883, aux États-Unis, un hybride mûre-framboise nommé Loganberry a été créé. Il est remplacé aujourd’hui par le Tayberry au fruit plus sucré, beaucoup plus gros et plus aromatique que celui de la mûre de Logan.
Depuis les années 1990, des cultivars de mûres sans épines développés aux États-Unis. Les variétés sont similaires, avec des tiges inermes de 2 à 3 m de long, de très gros fruits de 5 à 8 g, mais une rusticité moyenne (-10 à -15 °C). On trouve en France : ‘Dirksen’, ‘Jumbo’, ‘Thornfree’, ‘Thornless’, ‘Triple Crown’
Du fait de leur croissance impressionnante et surtout de leur grande faculté à se marcotter naturellement, les ronces sauvages sont considérées à juste titre comme des plantes envahissantes, le plus souvent indésirables dans les jardins, même si elles jouent un rôle écologique important en servant de nourriture à de nombreux animaux (chenilles, oiseaux, rongeurs, chevreuils, sangliers, renards)
Merci d’avoir suivi cette émission journalière. Nous espérons qu’elle vous aura plu. Notre équipe vous souhaite de passer d’agréables moments et vous donne rendez-vous chaque soir pour un nouveau numéro de notre émission « LE QUOTIDIEN DU JARDIN ». C’est sur NewsJardinTV et nulle part ailleurs !
Est-ce que toutes les campanules sont bleues ? J’adore cette fleur mais j’aimerai pouvoir planter des couleurs variées dans mon jardin.
6 сен 2024