J'aime bien raconter des grosses conneries, du style “je me tape la tête contre les murs, parce que quand j'arrête, ça fait du bien”, AAAAHH ! … Ah non, c’est ma main ! … Putain, mais je suis vraiment le chaînon manquant entre le con et l'abruti !
Et tout au contraire, j’aime aussi débattre de sujets profonds : “Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?”, “Quelle est la différence entre la croyance et le savoir ?”, par exemple.
C’est deux façons complémentaires de jouir cérébralement.
Mais ce qui se trouve entre la connerie du stade anal, et la philo qui sert à rien, ce qu'on appelle le small talk - la petite conversation, ça m’emmerde à un point tellement gros qu'il a trois dimensions.
“Ah, tu es allé à Venise avec ton chéri. Et tu as fait du pédalo à cause de la grève des gondoliers, d'accord… Oh, ben moi, de mon côté, c'est toujours un peu pareil, je râle sur la météo, je klaxonne dans les bouchons. Mais là, je me suis fait un kif : j’ai passé l'aspirateur pour la fête des mères !
Je sais que c'est le protocole, et que si on aborde les gens avec de la cryptographie quantique ou des blagues pédophiles, ça marche pas toujours, mais ça me flingue, de parler pour ne rien dire! … Parce que c'est ça, la magie du small talk : c'est une suite de phrases ni drôles, ni instructives, balancées en vrac à un interlocuteur qui maintient artificiellement son attention en faisant “oui” avec la tête, comme ça.
Qu'est-ce que tu en penses, toi, du small talk ? T'aimes bien ou ça te donne aussi envie de te pendre ?
15 сен 2024