Soave sia il vento (W.A.Mozart- Cosi fan Tutte) Marianne Crebassa, Andrea Carroll, Rafael Fingerlos 

L'annonce de la mort de la civilisation occidentale est plus qu'exagérée et sans doute prématurée (dirait M. Twain). Le plus sublime reflet dites-vous? Clairement, vous aviez voulu faire de l'effet. Mozart, a été un compositeur de génie, à n'en point douter, mais, que je sois damné! si 'soave sia il vento' reflète d'avantage 'la lumière de toute une civilisation', quant le siècle de Mozart a produit le contrat social de Rousseau, le Critique de la raison pure de Kant. Mozart a bien vécu au siècle des lumières n'est-ce-pas?

@@dessalinesjeanjacques5334 ‪Que cela passe vite deux ans ! Ces mots qu’on écrit négligemment, sans destinataire désigné et qui vous reviennent ainsi retournés sans qu’on s’y attende… Quand je parlais alors du « plus sublime reflet de la lumière », celle des Lumières en effet, comme on la désigne par habitude dans les livres d’histoire, je n’avais pas en tête de faire un classement, de dresser une liste afin de proclamer un palmarès. Ce superlatif relatif n’était que l’expression un peu conventionnelle, j’en conviens, d’une émotion qui vous saisit et nullement celle d’un jugement qui tranche. Que vous me contestiez cette licence, en m’objectant les œuvres de Kant et Rousseau en guise d’argument, m’a fait sourire. Rassurez-vous, mon superlatif les inclut et bien d’autres aussi. Mais en sommes-nous encore là, à devoir préférer Kant à Mozart dans l’ordre du jugement de goût, quand l’industrie culturelle en produisant sa camelote à l’échelle mondiale a comme interdit qu’on puisse même écouter ou lire ces œuvres du passé, condamnées qu’elles sont par contumace au tribunal de notre époque, selon un code pénal qui n’est jamais que l’expression de nos préjugés ? Pas de portable en effet, nul serial killer, peu d’inclusivité, beaucoup de « masculinité toxique », etc. Relisez « Un champion du jeûne » de Kafka : il dit cela mieux que je ne saurais le faire. Je reprends, pour terminer, le mot d’Adorno, sans rien y changer : « Les grandes œuvres attendent ». Et je ne suis pas bien sûr qu’elles nous attendent. A nous de savoir ou de pouvoir nous égarer en elles, souvent par surprise, et que le rouge peut-être nous monte au front en pensant qu’il fut une époque où nous avons pu tenir pour « sublimes » ces marchandises vite produites et vite consommées et dont le seule mérite tangible aura été de s’être les mieux vendues. Denrées périssables en effet qui elles n’attendent guère. ‬ ‪Cordialement‬