Témoignage d'un Malgré-Nous : Jean Taquard 

Merci pour ce reportage, mon arrière grand père était aussi à Tambov et son histoire a disparu car une fois revenu il ne l’a jamais vraiment raconté… Je connais un peu son histoire grâce à ce monsieur !

Merci pour ce témoignage. L'actualité nous prouve chaque jour que l'humanité doit rester vigilante face à ces horreurs de la guerre. Pour celles et ceux qui le souhaitent, j'ai signé un premier livre "L'enfer du miroir" (éditions du signe) qui doit être traduit en anglais, avec une adaptation sur grand écran. Ainsi qu'une chaîne youtube. Meilleures pensées

Respect à vous, beaucoup d'émotion à vous entendre. Il est grand temps de ré-écrire l'histoire de cette partie du territoire annexé malgrès eux.

Mon papy vient de décéder , il occupait le même poste que ce monsieur , malgré nous dans les télécoms de l’armée allemande. Il avait 97 ans . Peu d’hommage pour eux qui ont eu longtemps peur ou honte .

Voici une histoire familiale, une histoire de Malgré-nous assez incroyable d'ailleurs. Mes grand-pères maternels ont eu une drôle d'aventure. Je dis mes grands-pères car ma grand-mère s'est remarié après le décès soudain de son premier mari, le père à ma mère, avec un autre homme. Pour replacer l'histoire dans son contexte il faut savoir que ma famille est mosellane et que donc ce département comme l'Alsace a été annexée par l'Allemagne nazie. Très rapidement les Allemands ont répertorié à la mairie tous les jeunes hommes de plusieurs classes en âge de se battre. Ceux-ci ont reçu une convocation pour se présenter à la gare avec une valise contenant certains effets. Puis c'était le départ vers l'Allemagne. On les appelle les "Malgré-nous", les incorporés de force. Les familles de ceux qui ne venaient pas risquaient la déportation dans un camp de concentration par la Gestapo. Donc mon premier grand-père, le vrai, est incorporé dans la Werhmacht alors qu'il venait juste de terminer son service militaire dans l'armée française, dans la cavalerie légère. Le voilà sur le front russe comme estafette à moto, craignant à chaque déplacement de se faire tuer par des partisans russes, un comble pour lui qui détestait Hitler et qui était communiste. Nous sommes fin 1943 et pour lui la situation est intenable. Lors d'une permission où à l'époque les soldats allemands rentraient chez eux avec leur fusil et les munitions car au retour ils ignoraient où se trouverait leur régiment. Dépôt du fusil et des munitions à la gendarmerie française, institution gardée par l'occupant, tampon sur le Soldbuch, le livret militaire. Au retour, accompagnement par les Pandores jusqu'à la gare, remise de l'arme, munitions et nouveau tampon. Dès que le train démarre le grand-père se met en civil, cache (heureusement) le fusil dans un étui de canne à pêche et déserte. La suite est prévisible, Gestapo, perquisitions, menaces sur la famille, risque de déportation, fuite, survie au quotidien, cachette, etc. Ils sont 4 déserteurs à fuir leurs poursuivants, jusqu'au jour où 3 allemands, deux Feldgendarmes et un policier accompagné d'un chien arrivent droit sur eux. Ils étaient cachés sous un petit pont au pied d'un ruisseau juste en bordure de forêt. S'ils étaient pris ils connaissaient la sanction, désertion en temps de guerre, peine capitale immédiate. Mon grand-père a attendu que les Allemands soient à bonne portée et avec son fusil les a tous tué. Ils ont certainement été dénoncé. Les Américains sont arrivés quelques mois plus tard. Sauvé. Concernant mon autre grand-père, donc le second mari de ma grand-mère, son histoire est aussi très intéressante. Il a été dans la Luftwaffe. C'est également un Malgré-nous, il vient de terminer son CAP de mécanicien à la SNCF, il a 17 ans. Départ pour l'Allemagne, pelle et pioche pour creuser des tranchées autour des villes allemandes bombardées, construction d'abris sommaires préfabriqués pour les populations. Puis un jour il troque sa pelle pour un fusil et part dans une caserne pour son instruction de base. Mais ceci est une autre histoire...pour ceux que cela intéresserait. A la mémoire de mes grands-pères. 🇫🇷🇫🇷🇫🇷

Beau travail! Merci

RIP Mr Jean Taquard.

Voici le bon côté d'internet. Car pendant très longtemps les infos au sujet des incorporés de force étaient très "parcellaires" et franchement évasives. Hormis quelques articles de la presse régionale et quelques très rares interviews filmées, qui de toutes façons se limitaient très souvent à ce que j'appelle des anecdotes sans grand intérêt, il n'y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. En général, les anciens (du moins les rares qui ont accepté de parler un peu) se contentaient de raconter la vie collective lors de cette page de leur existence et, comme écrit plus haut, de petites anecdotes mais très peu d'entre eux ont parlé de leur parcours personnel en détails. Il y avait vraiment un "malaise". J'en ai parfois fait l'amère expérience. Il ne fallait pas parler de cette guerre, surtout pas. Plus jeune, je posais parfois des questions, en guise de réponse j'avais droit aux fameux "Pourquoi tu veux savoir? C'était il y a longtemps. Tu n'étais pas né. Ça ne te regarde pas. C'est pas ton histoire." Je sais que je n'aurais jamais les réponses à toutes les questions que je me pose depuis mon enfance, ainsi soit-il. Et pourtant, même si on m'a rabâché que les vieux n'avaient pas envie d'en parler, je me suis rendu compte que beaucoup d'entre eux voulaient raconter leur histoire, notamment lorsqu'ils sont arrivés au crépuscule de leur vie mais sans doute se disaient-ils "Qui va nous écouter après toutes ces années? Et surtout, qui pourra comprendre?"

Les malgres nous sont pour moi parmi ceux qui ont le plus soufferts car en plus de faire la guerre ils ont ete oblige de porter l'uniforme de l ennemi imagine comment tu te sent ? Gros respect

Mon grand-père est un malgré-nous incorporé de force, originaire de Linthal, Risser Lucien mort en captivité en Russie (à Lebedjan) je recherche justement depuis plus d'un an des documents témoignages photos de personnes de cette région pour illustrer l'album que je suis entrain de concocter pour retracer son histoire, comment contacter et pouvoir consulter ces documents si précieux ?

Ou est il possible officiellement de demander des informations sur les incorporés de forces? Il y avait il des incorporés de forces dans les Waffen SS fin 1943 début 1944?

Pourquoi les promesses de la France ne sont-elles toujours pas en pratique depuis 1918?

Yéniche et malgré nous enterré dans le cimetière allemand en Norvège

espérons qu'on ne soit pas aussi incorporé de force dans l'armée de l'otan pour aller combattre la russie

Excusez-moi,...toujours la même ineptie !!! Vous parlez de la 'Lorraine' qui n'était pas concernée !! ..(alors qu'il ne s'agit que de la moselle) ! Est-il donc si difficile de faire ce distinguo ? Merci de bien vouloir corriger et intégrer cela dans votre perception historico- géographique de la région.