Après la nouvelle de Prosper Mérimée, « Mateo Falcone », voici le deuxième volet de notre série thématique ayant pour sujet La Corse - La vendetta, avec la nouvelle de Guy de Maupassant, « Une vendetta ».
Magnifique quel bonheur de vous retrouver ainsi que cette nouvelle bouleversante !! Votre analyse est superbe et j'ai appris beaucoup de choses. Je vous remercie du fond du coeur🙏🙏
Merci pour cette nouvelle. Il y a beaucoup de différence entre les deux auteurs là ou Prosper Mérimée nous raconte une histoire dialogué et nous entraine dans une histoire brève. Ici Guy de Maupassant nous implique par luxe de détails comme si nous étions plus que témoins et nous entraine avec la mère dans l'acte de vendetta qu'elle fomente, lentement et surement, nous sommes les témoins de cette vendetta. Mérimée en un court laps de temps n'implique que les hommes quand le père va liquider son fils pour venger l'honneur et garder un sens de l'honneur, le père va faire prier son fils avant de l'emporter. Guy de Maupassant prend le temps pour venger le fils, la mère se confesse aussi avant de commettre l'acte par le biais de la chienne du fils peut être car la Corse est plus "croyante" . Maupassant nous image tel une carte postale la Corse et la Vendetta comme si on y était. Désolée pour cette logorrhée, merci pour cette nouvelle.
Magnifique Nouvelle, merci bcp Thomas. La chienne a servi à la chasse avec son maître, elle a appris la vengeance avec la mère. Mérimée nous raconte pk et comment un "père" peut tuer son fils, Maupassant la vengeance d'une mère avec sa chienne (peut être ai je fait un raccourci hasardeux sur les deux nouvelles si c'est le cas je m'en excuse) Encore merci Thomas, c'est toujours un plaisir de vous écouter lire 😊 Bonne soirée, bonne journée 😊
Merci pour ces lectures. Je me demande, à l’écoute des deux nouvelles, si l’intention et les procédés d’écriture ne sont pas exactement opposés chez les deux auteurs Je me demande si Mérimée n’aurait pas simplement voulu écrire une nouvelle se situant en Corse, il aurait alors voulu illustrer un notoire penchant de ses habitants : un violent sentiment d’honneur. Il aurait pour cela pris le cas le plus extrême possible pour illustrer ce travers de manière un peu caricaturale, à mon sens. J’ai toujours considéré Maupassant comme un instigateur d’états d’âme, à la limite de la manipulation perverse de son lecteur. Et du coup, je me demande si son intention à lui n’aurait pas été d’écrire une simple histoire de vengeance, qui aurait pu se passer n’importe où. Sachant que dans la mythologie, dans les contes, les vengeances accomplies ont un effet cathartique assez jouissif chez le lecteur, parce qu’elles nous permettent de vivre par procuration quelque chose que nous ne pouvons pas faire (René Girard en parle bien mieux que moi). La Corse aurait été accessoire, choisie pour la mentalité supposée de ses habitants? Pour la confession, je l’ai prise comme un rituel. La maman fait tout pour échapper à la justice des hommes (elle s’est déguisée), mais en bonne corse et donc en bonne catholique (cliché?) elle sait qu’elle n’échappera pas à la justice divine. Elle effectue un rituel avant de faire le grand saut (elle aurait pu allumer un cierge…) après quoi rien ne sera plus jamais comme avant (elle ne rentrera peut être plus jamais dans une Église?). C’est un peu l’équivalent des prières que le père fait réciter à Fortunato dans l’autre nouvelle. Pour moi. Très intéressante les recherches faites autour de Sémillante ! Quel nom ! Oui les détails (qui n’en sont jamais) sont probablement inspirés d’éléments contemporains à l’auteur. Comme pour Rimbaud, intéressante hypothèse ! Merci Thomas !
Là où Mérimée décrit la Corse à travers les hommes et leur machisme, et ce qu’ils font du paysage corse en le brûlant, Maupassant décrit la Corse d’abord par sa nature, sauvage, il n’a pas besoin de dire qu’elle est belle, la description suffit. Ensuite, Maupassant nous fait vivre, sentir la vendetta à travers la mère et la chienne, comme si la vendetta n’était pas seulement une affaire d’hommes mais de toute la Corse. Quelle femme puissante cette mère qui va prendre le temps du dressage de la chienne pour sa vendetta. Beaucoup de vraie dignité et d’intelligence dans ce récit qui d’ailleurs rattache la Corse à la Sardaigne alors que Merimee fait référence aux forces de l’ordre françaises. Bon, il y a bien une 3eme vision caricaturale certes, c’est Astérix en Corse, une pépite de Goscinny et Uderzo des années 70 qui dans la droite ligne de Merimee rassemble tous les clichés concernant la Corse. Or Maupassant ne reprend aucun de ces clichés corses et nous fait vivre une vendetta de l’ « intérieur »… Merci encore une fois Thomas pour ce beau moment de littérature, et tout ce travail de lecteur si bien inspiré. Annie
Une explication aux descriptions longues de Maupassant sur les traces de sang du fils de la vieille : elles montrent comment la femme va visualiser ce qui va arriver à Nicolas… C’est un peu ma morsure de chien au visage, enfant, qui m’y a fait penser, avec lambeaux etc… ce qui arrive et n’est pas si sauvage que ça. Des hommes dressent des animaux dans ce genre de but.
Ont dit "la vengeance est un plat qui se mange froid" là il n'est pas que froid mais congelé et collant. La vengeance est le thème principal c'est une évidence mais Maupassant nous montre aussi à quel point, se venger est un processus long. Premièrement, la mère n'a aucune idée comment après elle trouve mais doit le mettre en place. Et elle se confesse, moi aussi je suis posée la question pourquoi elle l'a fait. Je crois qu'elle l'a fait pour se faire pardonner ou sauver son âme si jamais elle venait à mourir après sa vendetta accomplie. C'est léger comme explication mais c'est ce à quoi j'ai pensé. Dans la nouvelle de Mérimée, il donne peu de détails, dans celle de Maupassant c'est complètement l'inverse. La sensation de froid est présente tout au long de la nouvelle. Le seul moment de chaleur qui y est décrit, c'est lorsque la mère fait cuire le boudin. Merci pour la belle lecture. Bonne journée à vous :) Élizapie L
La sauvagerie est une facette de l'humain.. pas de l'animal.. et seul l'humain est capable d'éduquer un animal dans le seul but de s'en servir comme outil de garde, de vengeance, de guerre, ou de meurtre.. !