conférence gesticulée sur la fonction de la culture dans l'identité de classe, avec Anthony Pouliquen et Franck Lepage, de l'ardeur, association d'éducation populaire.
Je suis une mamie de 66 ans à qui son fiston a offert un smartphone. Il m'a permis de découvrir youtube et ...Franck Lepage. Mais que notre jeunesse a de la chance d'avoir un tel éclaireur. Vous êtes une lumière, la lumière qui permet d'avancer dans le tunnel sombre de notre société. Merci à vous et votre équipe.
Voila au moins une belle utilisation de ce cadeau! Bravo! D’autres s’engouffrent sur facebook ou netflix à la découverte du smartphone. Franck lepage, les conférences gesticulées, etienne Rouard… voilà un fameux cadeau pour vous!!!
Sociologue Bernard charlot 44 :38 44:50 prénoms 51:28 La pédagogie Freinet 58:17 analytique syllabique 1:20:28 classe sociale 1:39:20 petite bourgeoisie intellectuelle culturel 1:43:55 cultures 1:51:57 instructions 2:06:58 ministère de la culture 2:12:30 maison de la culture 2:14:00 culture socio culture 2:25:30 culture politique 3:00:00 maison de la culture 3:17:16 block historique
Vos conférences gesticulés, ça à l'air de rien, mais c'est tout simplement énorme.... Des milliers ont fait leur premiers pas avec vous, moi le premier, le jeune trentenaire qui comprend pourquoi les marché financier ne peuvent pas être efficaces. Un immense merci ! RU-vid vous a fait connaître, et fait connaître des dizaines et des dizaines de vulgarisateurs.
@Miz Ambal McKinsey est au service de l'humain ou de l'intérêt particulier de certains au détriment de l'intérêt collectif? Vu l'argent public qu'ils prennent pour rien, j'ai bien une petite idée..
@@aldebertyorrest4856 qd on compare avec les autres captations des autres conf gesticulée, il n y a pas photo !! Ce n est sans doute pas parfait, mais c est très écoutable :)
@@aldebertyorrest4856 oui on a investi dans un Zoom 6 que personne ne sait faire marcher sauf pour cette fois-ci ! bon je ne vais pas m'excuser à chaque fois pour le son pourri. C'est ça ou pas de conf du tout. mais ça doit s'écouter avec un casque, sinon avec le son de l'ordinateur seul c'est mort. Même un petit écouteur suffit.
@@francklepage Je vous rassure, j'entends très bien depuis le son du PC. Et j'en profite pour vous remercier pour cette conférence très intéressante :)
Conférence Gesticulée : Art de transformer le sérieux inconnu en humour populaire afin de rendre captivants les sujets ennuyeux ... encore une fois, je n'ai pas vu le temps passer, mais qu'est ce que j'ai appris ou réappris ... merci à vous et vivement la prochaine ;)
Beaucoup pensé à Franck Lepage et ses éléments de langage interchangeables lors des interventions des candidates Lrem, LR, pendant un débat dans ma circo, avant hier. C'était plus vrai que nature, j'en aurais presque éclaté de rire.
Tu y vas avec des ami(e)s et des feuilles sur lesquelles chacun dispose 10 mots... Qd un des susnommés prononcent tous les mots de la liste : "bingo"... Ça peut animer le truc, c est toujours pénible sinon
Cette remise à jour de ces deux conférences gesticulées misent en commun apporte une grande bouffée d'air frais par ces temps nauséeux ....merci les gars, je (re)partage ;)
Cette gauche est sympathique et bienveillante, mais l'enfer est pavée de bonnes intentions. Lepage s'appuie sur Bourdieu qu'il n'a visiblement pas lu attentivement, car Bourdieu dit précisément le contraire de ce qu'il développe dans ses conférences. Si toutes les œuvres se valent, pourquoi faire étudier Hugo ou Baudelaire aux élèves si les textes du dernier rappeur à la mode font l’affaire ? Si le culture n'est que l'instrumentent de domination de la bourgeoisie, maintenons les pauvres dans leur environnement culturel. La classe dominante a le pouvoir d’imposer un arbitraire culturel, mais cela ne signifie pas que les œuvres promues ne sont pas dignes de l'être. Ce n’est pas parce que la culture bourgeoise est un instrument de domination que cette culture est illégitime. Bourdieu a d’ailleurs, dans toute son œuvre, souligné les dangers de ce genre de relativisme. Il écrivait dans La reproduction qu’un « système symbolique est arbitraire en tant que la structure et les fonctions de cette culture ne peuvent être déduites d’aucun principe universel, physique, biologique ou spirituel, n’étant unies par aucune espèce de relation interne à la nature des choses ou à une nature humaine. » C’est le cas de toutes nos valeurs, de nos mœurs, de nos conventions. Mais il mettait néanmoins un garde contre « le projet populiste de décréter la légitimité de l’arbitraire culturel des classes dominées tel qu’il est constitué dans et par le fait de sa position dominée en le canonisant comme culture populaire ». Il précise que toute culture suppose une violence symbolique et qu’il serait illusoire de croire qu’il peut en être autrement. Les deux passages suivants sont extraits de La Distinction: "une action pédagogique qui viserait à dévoiler dans son exercice même sa vérité objective de violence et à détruire par là-même le fondement de l’autorité pédagogique de l’agent serait auto-destructive. On rencontrerait alors une nouvelle forme du paradoxe d’Épiménide le menteur : ou bien vous croyez que je ne mens pas quand je vous dis que l’éducation est violence et mon enseignement n’est pas légitime, donc vous ne pouvez pas me croire ; ou bien vous croyez que je mens et mon enseignement est légitime, donc vous ne pouvez davantage croire ce que je dis quand je dis qu’elle est violence. Pour dégager toutes les implications de ce paradoxe, il suffit de songer aux apories auxquelles serait conduit quiconque voudrait fonder une pratique pédagogique sur la vérité théorique de toute pratique pédagogique : c’est une chose que d’enseigner le « relativisme culturel », i.e. le caractère arbitraire de toute culture, à des individus qui ont déjà été éduqués conformément aux principes de l’arbitraire culturel d’un groupe ou d’une classe ; c’en serait une autre que de prétendre donner une éducation relativiste, i.e. de produire réellement un homme cultivé qui serait l’indigène de toutes les cultures." "La prise de conscience de l’arbitraire d’un mode particulier d’imposition ou d’un arbitraire culturel déterminé n’implique pas l’appréhension du double arbitraire de l’action pédagogique : au contraire, les contestations les plus radicales d’un pouvoir pédagogique s’inspirent toujours de l’utopie auto-destructive d’une pédagogie sans arbitraire ou de l’utopie spontanéiste qui accorde à l’individu le pouvoir de trouver en lui-même le principe de son propre « épanouissement », toutes ces utopies constituant un instrument de lutte idéologique pour les groupes qui, à travers la dénonciation d’une légitimité pédagogique, visent à s’assurer le monopole du mode d’imposition légitime (e.g. au XVIIIe siècle, le rôle du discours sur la « tolérance » dans la critique par laquelle les nouvelles couches d’intellectuels s’efforcent de détruire la légitimité du pouvoir d’imposition symbolique de l’Église). L’idée d’une action pédagogique « culturellement libre », qui échapperait à l’arbitraire tant dans ce qu’elle imposerait que dans la manière de l’imposer, suppose une méconnaissance de la vérité objective de l’action pédagogique où s’exprime encore la vérité objective d’une violence dont la spécificité réside en ce qu’elle parvient à se faire oublier comme telle. Il serait donc vain d’opposer à la définition de l’action pédagogique l’expérience que les éducateurs et les éduqués peuvent avoir de l’action pédagogique et en particulier des modes d’imposition les mieux faits (à un moment donné du temps) pour masquer l’arbitraire de l’action pédagogique (pédagogie non directive) : ce serait oublier « qu’il n’est pas d’éducation libérale » (Durkheim) et qu’il ne faut pas prendre pour une abolition du double arbitraire de l’action pédagogique la forme qu’il revêt par exemple avec le recours aux méthodes « libérales » pour inculquer des dispositions « libérales ». La « manière douce » peut être le seul moyen efficace d’exercer le pouvoir de violence symbolique dans un certain état des rapports de force et des dispositions plus ou moins tolérantes à l’égard de la manifestation explicite et brutale de l’arbitraire. S’il arrive que l’on puisse croire aujourd’hui à la possibilité d’une action pédagogique sans obligation ni sanction c’est par l’effet d’un ethnocentrisme qui porte à ne pas apercevoir comme telles les sanctions du mode d’imposition de l’action pédagogique caractéristique de nos sociétés : combler les élèves d’affection, comme font les institutrices américaines, par l’usage des diminutifs et des qualificatifs affectueux, par l’appel insistant à la compréhension affective, etc., c’est se trouver doté de cet instrument de répression subtile que constitue le retrait d’affection, technique pédagogique qui n’est pas moins arbitraire (au sens de la prop. 1.1.) que les châtiments corporels ou le blâme infamant. Si la vérité objective de ce type d’action pédagogique est plus difficile à apercevoir, c’est que, d’une part, les techniques employées dissimulent la signification sociale de la relation pédagogique sous l’apparence d’une relation purement psychologique et, d’autre part, que leur appartenance au système des techniques d’autorité définissant le mode d’imposition dominant contribue à empêcher les agents façonnés selon ce mode d’imposition d’en appréhender le caractère arbitraire : la simultanéité des transformations des relations d’autorité qui sont corrélatives d’une transformation des rapports de force capable d’entraîner une élévation du seuil de tolérance à l’égard de la manifestation explicite et brutale de l’arbitraire et qui, dans des univers sociaux aussi différents que l’église, l’école, la famille, l’hôpital psychiatrique, ou même l’entreprise et l’armée, tendent toutes à substituer à la « manière forte » la « manière douce » (méthodes non directives, dialogue, participation, human relations, etc.) fait voir en effet la relation d’interdépendance qui constitue en système les techniques d’imposition de la violence symbolique caractéristiques du mode d’imposition traditionnel aussi bien que de celui qui tend à se substituer à lui dans la même fonction."
Bourdieu se situe donc loin de la caricature qu’on en fait. Que la culture soit un instrument de domination ne doit en aucun cas plaider en faveur du relativisme : « Bref, chez les étudiants comme chez les professeurs, la tentation première pourrait être d’utiliser l’invocation du handicap social comme alibi ou excuse, c’est-à-dire comme raison suffisante d’abdiquer les exigences formelles du système d’enseignement. Autre forme de la même abdication, mais plus dangereuse parce qu’elle peut s’armer d’une apparence de logique et se parer des apparences du relativisme sociologique, l’illusion populiste pourrait conduire à revendiquer la promotion à l’ordre de la culture enseignée par l’École des cultures parallèles portées par les classes les plus défavorisées. Mais ce n’est pas assez de constater que la culture scolaire est une culture de classe, c’est tout faire pour qu’elle reste telle que d’agir comme si elle n’était que cela. » (Les Héritiers) Bourdieu s’en prend à ceux qui encouragent les étudiants issus des classes populaires à se satisfaire de leur environnement culturel : « S’en prenant aux universitaires qui éprouvent toujours « un sentiment de culpabilité à la lecture des statistiques relatives à l’origine sociale des étudiants en faculté », M. Vermot-Gauchy objecte qu’« il ne leur est pas venu à l’idée que la véritable démocratisation consistait peut-être à favoriser le développement des enseignements les mieux adaptés aux caractéristiques et au désir des enfants issus des milieux modestes ou peu cultivés », et il ajoute : « Peu leur importe que par tradition sociale, aptitude acquise du fait de son appartenance à un milieu, etc., un fils d’ouvrier, intellectuellement brillant, préfère s’orienter vers les anciennes écoles pratiques ou les anciennes écoles nationales professionnelles, pour accéder, s’il en a les capacités, au diplôme de technicien ou d’ingénieur des Arts et Métiers par exemple, et le fils de médecin vers l’enseignement classique en vue d’accéder aux facultés. » Heureux donc les gens « modestes » qui, dans leur modestie, n’aspirent à rien d’autre, au fond, qu’à ce qu’ils ont et béni soit « l’ordre social » qui n’a garde de faire leur malheur en les conviant à des destins trop ambitieux, aussi mal adaptés à leurs aptitudes qu’à leurs aspirations. » (La reproduction) Je conclurai ce long commentaire bourdieusien avec cet extrait des Méditations pascaliennes : « Le culte de la « culture populaire » n’est, bien souvent, qu’une inversion verbale et sans effet, donc faussement révolutionnaire, du racisme de classe qui réduit les pratiques populaires à la barbarie ou à la vulgarité : comme certaines célébrations de la féminité ne font que renforcer la domination masculine, cette manière en définitive très confortable de respecter le « peuple », qui, sous apparence de l’exalter, contribue à l’enfermer ou à l’enfoncer dans ce qu’il est en convertissant la privation en choix ou en accomplissement électif, procure tous les profits d’une ostentation de générosité subversive et paradoxale, tout en laissant les choses en l’état, les uns avec leur culture (ou leur langue) réellement cultivée et capable d’absorber sa propre subversion distinguée, les autres avec leur culture ou leur langue dépourvues de toute valeur sociale ou sujettes à de brutales dévaluations (comme le broken english dont parle Labov), que l’on réhabilite fictivement par un simple faux en écriture théorique. C’est dire que les « politiques culturelles » en direction des plus démunis sont condamnées à balancer entre deux formes d’hypocrisie (comme on le voit bien aujourd’hui dans les traitements accordés aux minorités ethniques, immigrées notamment) : d’un côté, au nom d’un respect à la fois condescendant et sans conséquences de particularités et de particularismes « culturels » grandement imposés et subis, qui se trouvent ainsi constitués en choix - je pense par exemple à l’usage que fait certain conservatisme du « respect de la différence » ou à cette invention inimitable de certains spécialistes américains des ghettos, la notion de « culture de la pauvreté » -, on enferme les dépossédés dans leur état en omettant de leur offrir les moyens réels d’accomplir leurs possibilités mutilées ; de l’autre, on impose universellement (comme l’institution scolaire aujourd’hui) les mêmes exigences sans s’inquiéter de distribuer aussi universellement les moyens de les satisfaire, contribuant ainsi à légitimer l’inégalité qu’on se contente d’enregistrer et de ratifier, en exerçant par surcroît, et d’abord à l’école, la violence symbolique associée aux effets de l’inégalité réelle dans l’égalité formelle. »
"Si toutes les œuvres se valent" > ce n'est pas le propos. Le propos est de dire que pratiquer des activités culturels de manière active (et non passive comme public), ça développe un être humain, ça émancipe, ça permet de muscler l'esprit le corps et l'âme. Peu importe la qualité de l’œuvre finalisée, l'important est l'expérience. Quand on parle d'un peuple dit autochtone, et qu'on parle de sa culture, on parle de sa façon de se nourrir (agriculture, chasse, type d'alimentation, cuisine, croyances et manière de mettre en scène l'assiette,...), la manière de se vêtir (matières premières, fabrication, style, esthétique, signification, ...), la manière de vivre, la manière de voir le monde, la manière de se représenter au sein de monde (au sein de son groupe, au sein de l'humanité, au sein du monde vivant, au sein de monde spirituel,...), l'artisanat, l'habitat, ce qu'on célèbre comment et pourquoi, etc etc. Dans les cultures autochtones, tous les membres sont directement acteurs de ces manière de vivre, ça fait partie du quotidien. Dans notre civilisation tout est coupé. La journée on fait les choses obligatoires (travail, activités ménagères, courses, ...), activités qui deviennent pénibles et insipides car dénudées de tout sens idéologique et reliant à l'Autre; et le w-e ou le soir on a des activités "culturelles" totalement coupée de notre réalité, pratiquée par des gens que nous ne connaissons pas dans notre quotidien : pratique quand, par exemple, on ne veut surtout pas réfléchir à comment les objets de notre quotidien sont fabriqués à l'autre bout du monde sans aucun respect; Notre vie quotidienne est totalement coupée de toute culture : nous sommes une civilisation acculturée. C'est dramatique car nous manquons de sens, de liens, de joie, de racines, totalement infantilisés. Voilà ce que j'appelle "culture populaire" et en quoi elle est vitale pour la bonne santé physique et mentale de toute société humaine. ça n'a rien à voir avec le fait de distinguer travail de génie et amateurisme.
Merci à tous les deux, ça fait un bien fou de passer ces 3:39h en votre compagnie. J'en ai une très bonne aussi sur les optimistes vs pessimistes : Les optimistes pensent que nous vivons actuellement dans le meilleur monde possible. Les pessimistes craignent fort qu'ils n'aient raison.
J'ai découvert par hasard cette nuit votre conférence gesticulée je trouve ça magnifique je n'arrive plus à décrocher j'ai envie d'étudier tout ce que vous dites c'est tellement intéressant j'adore j'adhère je vous partage et je vous suit
Très brillantes démonstrations sur les enjeux de la culture ! Petite réflexion en ce qui concerne l'art (culture limitée à l'art 😇) : la présentation des sites des musées, est la meilleure preuve de la volonté de rester entre soi ! Celui qui, non habitué aux musées, mais voulant ne serait-ce que découvrir la programmation des expositions du moment, se voit happé par diverses informations d'événements privatifs, soirées...en petits comités , de "paroles intimistes" d'artistes sur leur travail, avant même de pouvoir trouver les expositions ! Sites de plus en plus hermétiques (visuellement et par les informations données...) pour beaucoup et qui, évidemment, détruiront de suite toute velléité "d'oser" aller plus loin ! Et cela même si la communication des institutions glorifie des actions fractales auprès de tous les publics !
Tellement vrai. Ayant l'occasion d'aller à Paris avec mon fils, nous avons profité de traverser la France pour visiter Versailles. Grand moment sur le site pour comprendre qu'il ne suffit pas de prendre le billet correspondant à son âge/catégorie et ce qu'on veut visiter (Versailles/Trianon...), l'offre était noyée dans les nombreux événements privés et expo, les tarifs aussi obscurs qu'une réservation SNCF. Bon, je voulais voir le fameux château alors je me suis accrochée pour trouver la page de la billetterie et décortiquer les offres, mais en effet, c'est plus que décourageant...
Ca me rappelle une fois où je voulais aller au salon de la photo au grand palais à Paris. L'entrée était à 36€ ... Ca filtre. Mais au fait pourquoi devoir payer une telle somme ? Le grand palais n'a t-il pas était construit par les français avec l'argent des français, en plein milieu de Paris ? Et maintenant ce lieu n'est évidemment plus très accessible aux prolos, pardon aux français.
Bonjour, un grand merci pour ce que vous faites. Je ne laisse jamais de commentaire d'habitude sur youtube mais j'ai 30 ans, je suis prof de philo et je tenais à dire que sans RU-vid en effet je n'aurai jamais eu accès à vos conférences. Je projette depuis 3 ans des extraits de vos spectacles en classe de terminale, ainsi vos présentations donnent lieu à un échange et à une ouverture même pour les adolescents. Je me retrouve dans tellement choses parmi ce que vous évoquez et je dois dire que, ayant un parcours atypique, j'ai mis du temps à déconstruire la violence symbolique des concours de l'enseignement... Il y aurait beaucoup à dire, sur la place de l'erreur en France, le recrutement de classe, la haine de la pédagogie, la conformisation, les injustices. Bref. Merci parce que vous m'éclairez, et faites émerger un questionnement et surtout vous me donnez envie de m'engager, encore plus, même si pour l'instant je ne saurais comment faire ,je sais que vous avez planté une petite graine... Mais je vais commencer par lire les ouvrages que vous recommandez, je crois :-) ce serait super de mettre une bibliographie en fin de vidéo afin de poursuivre le cheminement. Merci encore.
bonjour, nous serions très désireux de vous voir élaborer votre propre conférence gesticulée sur ces questions, on en a besoin !!! j'ai transmis votre commentaire à Katia Lang qui supervise les candidatures et prend contact. Merci de lui mettre un mail (même pour dire bonjour) avec vos coordonnées à l'adresse courriel : formation@ardeur.net
J'ai commencé au rouge au début de la conférence et j'ai finis à la tisane, retirez en les conclusion que vous voulez,,ce ne sera surmeent pas le mêmes que les miennes. je vous en remercie grandement! vous êtes des bons et c'est rare ;)
J'aime vraiment beaucoup vos conférences gesticulées. Vraiment. J'ai la chance d'être issu d'un mixte étrange de culture ouvrière et "petite-bourgeoise". Papa ouvrier, militant d'extrême gauche, syndicaliste et maman prof (mais issue de la paysannerie bretonne très pauvre qui n'aurait jamais pu suivre d'études sans l'engagement décennal prévu dans les écoles normales de l'époque ; donc ascenseur social républicain à fond...). J'ai la chance aussi d 'avoir grandi dans un quartier populaire, d'avoir côtoyé le monde ouvrier, mais aussi petit bourgeois, ou encore le monde de la délinquance, d'avoir découvert la religion catholique et musulmane de la même façon... J'ai la chance d'avoir pu suivre des études supérieures en histoire et d'avoir étudié le mouvement ouvrier... donc tout ce dont vous parlez, je le connais très bien,je crois. Le déni de la culture ouvrière, je l'ai vécu... les enfants d'ouvriers ( ceux qui ne terminaient pas à l'usine ou en prison, comme disaient nos instits... ) adhérant à la culture de la classe supérieure, je l'ai vu aussi... aujourd'hui, je donne des cours particuliers. J'ai en face de moi des enfants de toutes classes sociales ( beaucoup de classes supérieures , mais pas que...). Et... si j'essaie de leur transmettre cette culture de classe bourgeoise, ce n'est pas pour qu'ils y adhèrent, mais pour qu'ils connaissent et comprennent l'arme qu'elle constitue contre eux s'ils ne savent pas l'utiliser. Je déteste ce qu'est l'école aujourd'hui, la mise en concurrence des gosses, le mépris des savoirs faire , des cultures populaires... et je ne le cache pas, mais pour comprendre tout cela, les gosses ont besoin d'avoir les outils de réflexion. Ils ont besoin de maitriser l'anglais, de lire Montesquieu, Adam Smith, Marx... de connaitre Platon et les dérivées et j'en passe. Pour autant, je refuse de mépriser le rap, le hip hop ou le métier de marin-pêcheur... et d'ailleurs, mes élèves m'apprennent beaucoup de choses. L'un n'est pas opposable à l'autre. Le savoir est une arme et une arme, on en fait ce qu'on veut, un meurtre ou une révolution...
Merci les gars. Pour votre courage, pour votre travail à mettre en forme vos expériences et vos savoirs pour nous les enseigner. Vous êtes des médecins culturels.
"Du temps de cerveau humain disponible pour la révolution", c'est le mot Franck (merci Patrick Le Lay pour la réplique). Tu ne crois pas si bien dire alors que je termine votre conférence après une journée de 8h dans un crématorium en tant qu'intérimaire... Et heureusement que vous êtes là pour créer cet espace. Quelle bouffée d'air frais entre chaque session d'aliénation à la subordination! Merci pour votre travail à tous les deux. Vive les GJ. Au plaisir de se croiser au détour d'une barricade.
On est là On est là ! Heureux d'entendre notre chanson ! J'ai 60 ans, fils de prolo, révolté depuis toujours j'ai quitté l'école à 16 ans sans le BEPC, Beaux Ariens diplomé DNSEP, Objecteur de conscience, 3e Dan d'Aikido, Directeur de Production avec 120 employés à l'étranger, démissionnaire une 12e de fois et Gilet Jaune au RSA pour finir. Je me régale de conférences gesticulées... merci mille fois. Il est bon parfois de ne pas se sentir seul. PS : je ne supporte pas les films étrangers en VF parce que c'est comme manger un plat asiatique sans piment, ou un camembert au lait pasteurisé, cela fait-il de moi un enc... de bourge !? 😁
Pour la VF, ça dépend vraiment de la qualité du doublage je pense... Parfois ça renforce le contexte, parfois ça crée une sacrée dissonance entre ce qui est vu et ce qui est entendu, et ça peut me sortir du film / du jeu vidéo
Bonjour Monsieur Kaeuffling, j’ignore si (max et jean) vous voulait du mal ou bien si il s'agissait d'humour. Et si c'est le cas c'est con, par ce que moi personnellement je me sens piégé, par le conformisme de ma société, et (nous tous on vit dans cette même société), Ouais, et moi ce que je voudrais, c'est vivre simplement, mais le problème par exemple : même en ayant acquis un terrain constructible payer cash, après 10 années d'intérim et bien je me sens obligé de faire un crédit pour pouvoir vivre sur se terrain, car les habitations légères et réversibles, telles qu'une yourte ne sont pas acceptées, enfin pas plus que comme un logement de loisir, se qui permettrait le fait de vivre dans se type de logement, seulement 3 mois par an de manière non consécutive. Donc si l'on veut pouvoir vivre dans les clous de notre idéologie national actuel, c'est à crédit ! Et bien-sure le reste du monde et aussi concerné . ALORS lorsque je vois ou entends des personnes ayant les mêmes contraintes de vie que moi, et que ces gens comme moi ce disent que le problème dans notre société, ce sont les profiteurs (ceux qui abuse des aides sociale), je suis triste de l'entendre, encore et encore. Non, je n'ai pas eu besoin de lire des livres comme (impôts idées fausses et vraies injustices, au édition LLL) ou encore de voir différentes interventions sur le sujet (ru-vid.com/video/%D0%B2%D0%B8%D0%B4%D0%B5%D0%BE-sXxVU5mK_Oo.html) pour voir que l'on se monte la tête les un contre les autres. Ouais c'est un bordel, (qui fait mal ou bien ......................................................................?), bah peut être que si l'on a la force de partagé nos idées avec les autres, si l'on peut vivre à notre façon, sans faire de peine autour de nous, et bien nous sommes ou serons sur le bon chemin. Un chemin où l'on est juste NOUS. ps: oui, je suis peut-être sous l'influence d'un biais idéologique, si c'est une faiblesse, et bien je me battrai contre moi même. Paix et Amour.
@@jocelynmanguy1087 effectivement c'était peut être du second degré.. Autant pour moi.. On est beaucoup vers 40 ou 50 ans à comprendre nos erreurs ou notre bêtise. Si Jeunesse savait, si vieillesse pouvait..
Je connais toutes les conférences gesticulées, toutes vues plusieurs fois même, mais je regarde cette nouvelle vidéo de A à Z, comme une découverte. Quel(s) plaisir(s) à chaque fois!
@@chimeraaretina1450 Je ne pense pas que ce soit une redif (pas de problème avec le mot 🙂) car Franck met bien en avant que sa grand-mère vient d'Ukraine et son grand-père était russe du Donbass, en référence à l'actualité
Sur l'égalité des chances (vers 1h30). J'ai tenté dans les années 70 de faire des études de droit à Nanterre. J'ai tout de suite constaté qu'il y avait là deux sortes d'étudiants : ceux qui comme moi venaient de banlieue et ceux qui venaient de Paris, Neuilly etc. et sortaient de Sainte-Croix de Neuilly. Ce qui m'a tout de suite "recadré" ce n'est pas une différence d'intelligence ou de bagage culturel. Non ! c'est que ceux de banlieue, moi le premier, étaient des naïfs. Je pensais que nous allions avoir à faire le même travail et que j'étais capable de le faire aussi bien que tout le monde sans même faire d'effort. En fait, ce n'était pas cela. Le travail était le plus souvent fait de commentaires d'arrêt. On nous demandait de commenter jusqu'à une dizaine d'arrêts pour le prochain cours. Seulement, ceux de Neuilly pouvaient le faire, mais pas moi et ceux de mon espèce. Pourquoi ? Parce que les pages correspondantes des recueils de jurisprudence où étaient ces arrêts avaient été systématiquement arrachées. Il était impossible de faire le travail ! Ceux de Neuilly le faisaient tout de même parce qu'ils avaient chez eux les recueils de jurisprudence (parents juristes, magistrats etc.) Ces petits salauds connaissaient leurs limites et la compensaient en menant sans états d'âme la lutte des classes. Ceux sortis des classes populaires, comme moi, parlaient de la lutte des classes mais ne la pratiquaient pas. Tandis que les fils de bourgeois la niaient et trouvaient cette idée ridicule mais ils la pratiquaient et la menaient sans mollir.
Une bonne raison pour conseiller aux "enfants de prolos" de s'orienter vers les maths, l'informatique et les sciences dures. Il n'y a que dans ces domaines qu'il n'y a aucun avantage à être "bien né(e)".
Moche. Je n'ai heureusement pas eu a subir ça lors de mes études de droit à Assas. J'espère que cette habitude s'est perdue partout. Cela dit, l'arrachage de page serait moins efficace aujourd'hui, en raison d'internet (et grâce à l'université qui offre à tous les étudiants l'accès à des sites spécialisés payants. Car faut pas compter sur légifrance pour avoir un accès simple et clair au droit...). Mais des inégalités demeurent. Par exemple, aucun de mes camarades ayant pris un job étudiant pour joindre les deux bouts n'est passé en 2ème année de licence.
@@GamingDesCavernes je suis dans ce cas de figure et je suis totalement en désaccord : on peut rester bloqué sur une notion de mathématiques des heures et des heures pour peu qu'on passe à côté d'une subtilité. Un fils d'ingénieur pourra appeler son père qui lui expliquera le truc en 5 minutes. Si ses parents sont aisés mais pas super calés, il aura sans doute l'aide d'un ami de la famille ou d'un prof particulier. Moi quand je suis bloqué je peux passer des nuits entières sur RU-vid à éplucher les vidéos pour me débloquer sur un exercice...
@@Intrinseque52 ok pour l'exemple de la prépa sauf qu'il se trouve que la majorité des étudiants en prépa sont fils d'ingénieur ou de prof il me semble. Quand tu étais au lycée (là où tout l'avenir se joue finalement) vous bossiez avec les profs aussi ?
1 après-midi pluvieux normand, j'aime / Je me suis régalée / entretien Lordon et des militant-es de Révolution Permanente, ça dégrasse avec profit et j'ai enchaîné sur votre Gesticulée avec plaisir et intérêt renouvelé.j'ai pas mal ri aussi ! merci. Michèle
Desproges, Coluche, a l époque, Dieudonné par la suite (même si je ne suis pas d accord avec tout), aujourd'hui Christophe Alévêque ou Jérémy Ferrari.... L humour n est pas mort grâce à des humouriste dont leur sens de l humour n a d égal que leur intelligences. En comparaison a tous ces humouriste a l humour pipi caca, de niveau école primaire. Et le pire c est que ces derniers vendent plus ou gagnent mieux leurs vies que les premiers qui pourtant le mériteraient bien plus
Éclairant à souhait, toutes ces subtilités et nuances, réellement, rien de révolutionnaire, pourtant continuer à en rire pour reconstruire, d'autres meilleurs futurs, c'est essentiel ! Merci à vous pour ce partage. Un géant travail inouï. Continuez 🎓👒✍ Bien à vous.
J'adore... C'est fou comme ces petites conférence peuvent faire un bien énorme. Ça redonne espoir de ce rendre compte que finalement... "on est là..." Merci.
Je vous découvre. Vous avez fait ma soirée. Excellent tempo, contenu riche et pertinent. Jai beaucoup ri sur le débat VOST et VF, je me suis sentie visée. Mais je maintiens mon choix VO sans pour autant mépriser les adeptes de la VF. J'ai aussi songé à Zola et l'épisode de la noce en visite improvisée au Louvre et au mouvement du kistch, à l'origine, volonté bourgeoise de posséder chez soi des œuvres d'art inaccessibles donc reproductions. Enseignante de lettres sur le tard et désormais retraitée, j'ai été sensible à l'évocation du public scolaire ( j'ai eu des classes de lycée pro avec lesquelles je me suis éclatée - cinéma, ateliers écriture, calligraphie,théâtre durant les cours- jusqu'à ce que inspecteur et hiérarchie me disent qu'il fallait que je m'occupe plus de les faire travailler - à savoir, ne pas sortir des rails des programmes. Rien ne change. Merci à vous.
L'Appréciation sur la nouvelle vague est proprement catastrophique. Car si certains s'en servent effectivement pour se distinguer socialement, déclarer que c'est un cinema "qui n'a rien à dire mais essaie de bien le dire quand même", est tout autant une façon de se distinguer en sens inverse, pour plaire aux "prolos" qui constituent désormais le public à éduquer (et ici à rassurer). Encore un peu et on avait le droit à la classique et élégante formule de "branlette intellectuelle". Sans compter que c'est surtout un nom trouvé par la presse. En réalité, peu de choses en commun entre Truffaut, Godard, Marker, Chabrol Demy ou un type comme Jean Rouch qui a beaucoup filmé en Afrique. L'argument est également valable pour le jazz, infiniment plus vaste que quelques pitreries qu'on trouve parfois en festival, comme pour n'importe quel style. Le problème, c'est que l'Histoire avance, et des films de la nouvelle vague comme des albums jazz sont, que vous le vouliez ou non, devenu des références. Et vont le rester. Ils se sont déjà transmis. Et comprenez bien qu'aujourd'hui, quand on a moins de 40 ans et selon un même axe de séparation, c'est écouter par exemple les Beatles, Pink Floyd ou les Kinks qui devient une culture élitiste bourgeoise.
Les conférences de Lepage, on en revient. Il cherche absolument à désigner un ennemi, donc il en trouve un, et enrôle le spectateur dans son combat. Mais au final, le discours qu'il tient est lui-même un produit de son parcours social, et ses positions ont vocation à assurer la tranquillité de sa conscience, plus qu'à dire la vérité ou à être optimalement utile. Bien sûr qu'il y a du bon dans la Nouvelle Vague, bien sûr qu'il y a un intérêt à être capable d'envisager la démarche d'un artiste, et il est imbécile de se laisser suggérer qu'il faut mépriser ces phénomènes artistiques au titre qu'une partie de la bourgeoisie s'en sert pour se distinguer. D'ailleurs ils n'ont vraiment absolument pas su lire Bourdieu, qui ne tient pas les discours qu'ils lui prêtent, et dont l'approche est purement descriptive, sans l'expression de jugement de valeur. C'est même entièrement fouler aux pieds le faramineux travail épistémologique et méthodologique qu'il a produit, dont le principe même était de se départir de tous ses biais et parti-pris.
bonjour avant d être quoi que se soit d autre la " nouvelle vague" c est surtout le résultat d une révolution Technologique a un moment pour faire des films il faut énormément d argent des studios avec plein de projecteur qui donnent asse de lumière pour impressionner la pellicule ( tellement de lumière que certaines actrices en deviennent aveugle ) et le moment d après la société Kodak sors une nouvelle pellicule qui ne nécessite plus autant de lumières on peu tout d un coup faire des films a " petit budget" tourner avec une simple camera et une petite lampe ou on veut y compris dans une chambre de bonne des critiques de cinéma frustrés cassent leur tirelire et s emparent de cette technologie et ils en font des films des film fauchés plus ou moins regardables et qui effectivement n ont pas grand chose a dire alors qu au mème moment rené Vautier est en taule en Algérie pour avoir filmé le combat du fln
@@Hullajump C'est absolument faux.Dès l'après guerre Melville fait Le Silence de la Mer avec un tout petit budget et des chutes de pellicules. Aux Usa, Biberman tourne Le Sel de la Terre en lumière naturelle et de façon clandestine (1954). On peut même remonter à 1934 et l'Atalante de Vigo. Tout une part du cinéma italien de l'après guerre fonctionne sur cette rupture avec les contraintes et la lourdeur du studio. Les cinéaste de la nouvelle vague n'ont par ailleurs pas cassé leur tirelire, ils ont été produit par Braunberger et d'autres qui ont repéré leur potentiel. Et en faisant, ils ont été moins frustrés que ceux restés critiques toute leur vie.
2 года назад
un grand merci, ça fait tellement du bien de vous entendre !
Merci milles 10 000 1 million 1 milliards de fois !!! J'ai pleuré avec la chanson des gilets jaunes ! Je savais ce que vous dîtes car mes soeurs n'ont pas pris le même chemin que moi et je ne comprenais pas. Maintenant, je comprends encore mieux et oui les riches Je suis capable de comprendre !😍❤️❤️❤️😍
Passionnant, quoi qu'un peu manichéen. On peut être issu d'un milieu populaire et éprouver un plaisir immense à écouter une suite de Bach, s'emmerder avec Biolay, se passionner de vélo et détester le foot. Adorer Molière et vomir Hanouna. Les gros bourgeois et nos gouvernants, eux, sont souvent incultes parce que "Pas le temps" ou "Pas rentable". A Bastille, ça roupille au premier rang (places à 250 €) et ça jubile au dernier où elles n'excèdent pas 50€. Il existe une catégorie "CSP+ou- plutôt moins" qui se cultive par plaisir. Plaisir de lire, d'aller au concert, au théâtre et au musée, tandis que des bourges s'y emmerdent quand ils ont le temps d'y aller. Mais on a compris l'idée.
"mais moi j'aime bien le classique et je suis prolo " Il parle de structure et de dynamique sociale à échelle macro , pas de ton petit cas à toi. On s'en fou que tu t'achète des place d'opéra avec ton smic camarades. C'est pas la question.
Je suis une maître de conférences a l'université algérienne de 40 ans, anciennement étudiante en France. Je sais, que le combat est différent, mais A travers votre conférence j'ai decouvert que je suis une petite bourgeoise issue de prolétaires, et surtout que je les distançais car habitée par l'envie d'améliorer ma condition, j'ai tout fait pour ne plus leurs ressembler. Grâce à vous, aujourd'hui, je le reconnais, et je retrouve l'envie de reformer ce bloque avec eux. Du haut de ma tribune a l'université, je vais me mettre a faire des conférences gesticulée. Gratitude a Vous deux et a votre équipe.
Merci beaucoup. Séparer étanchément les savoirs chaud et froid (avec le mépris en bonus) c'est aussi absurde que de séparer étanchément les émotions et la raison (avec le même mépris), ou de contraindre ses goûts et ses dégoûts à l'apparence que l'on veut se donner. Mais bon dieu que c'est compliqué de ne pas s'y conformer. Du coup, merci d'illustrer votre conférence par l'exemple. Vous vous êtes joliment affranchis de ces barrières à la con, et ça fait plaisir à voir. Un big up tout particulier pour le passage de Bérénice, j'étais pas loin de chialer. Sur la question de la légitimité (ou de la sensation d'illégitimité, plutôt), j'avoue que j'ai de gros problèmes aussi. Je me trouve tellement d'excuses que je ne sais même plus si ce n'est pas simplement un moyen de fuir les responsabilités qui me tomberaient dessus si je mettais la main sur le manche de l'étendard. Genre travailler, lire des trucs, me prendre des coups. La grande panoplie des conséquences que j'évite en regardant vos conférences depuis mon canapé.
Quel bonheur pour mes oreilles et mon cœur. Les grands sont pour moi les personnes qui, comme vous, me permettent de me sentir intelligente et vivante. Les faux grands rendent autrui petit et honteux
ça me saoûle toujours autant d'entendre ce genre de trucs riches/pauvres. Le problème ne provient pas que de la concentration de moyens matériels (sinon le fils de B. Arnaud serait un génie) Mon père est issu d'une classe prolétaire et il est devenu un artiste peintre figuratif aux antipodes de la culture d'état, pauvre mais très cultivé. On n'a jamais rien eu mais on n'a jamais manqué de rien (paradoxalement) et j'ai pu dévorer autant de livres que nécessaire durant ma jeunesse (on ne m'a forcé en rien - oui la lecture c'est le seul plaisir du pauvre intelligent). De par ses métiers (il exerçait également le métier de restaurateur de tableaux pour l'American Art, M-L. de Lapérouse et d'autres encadreurs) nous fréquentions des gens de la haute autant que des brocanteurs en savate ; mon observation a toujours été que les personnes les plus admirables sur le plan de l'esprit n'étaient pas les nantis (qui ignoraient souvent tout de la valeur pécuniaire et historique des œuvres pourrissant dans leurs greniers et leurs caves), mais les passionnés. Les raisons en sont évidemment multiples mais la plus grande, à mon avis, est l'impulsion intérieure qui emmène ceux à qui il manque quelque chose vers les sommets, comme une Quête : un horizon, un amour, un besoin de capturer la vie qui vous échappe. De la même façon que le petit garçon, dans son désir de plaire à ses parents, s'est gavé de connaissances non-essentielles sur le Tour de France pour obtenir cet amour dont il était affamé. Ce qui rend les gens débiles, indépendamment de leur classe sociale, c'est l'absence de désir élevé en eux. Si vous ne ressentez pas l'urgence d'une angoisse métaphysique, vous ne faites rien. Si votre esprit n'est pas béant, assoiffé, vous ne cherchez pas l'eau vive. Et c'est LA vraie tache de l'éducation nationale, à laquelle elle excelle avec son éternel acolyte, la lucarne à blaireau : former des êtres sans désirs et sans âme, gavés jusqu'à la gueule de compétences mais vides de toute angoisse métaphysique. De parfaits petits consommateurs, taillables et corvéables à merci, incapables de remettre en question le narratif qu'on leur sert comme une merde fumante étiquetée "caviar impérial".
Cette absence de désir élevé, essence ou culture ? ...Elle sert bien quelque chose pour qu'on la cultive. Elle est inséparable d'une volonté de conservation d'un ordre social qui domestique l'humain comme le cochon. Le bovin domestiqué rebel n'est qu'un accident. S'il méprise le reste du troupeau en disant "vous ne mangez pas le bon foin, bande d'abrutis" et repart à ses cabrioles solitaires en s'enorgueillissant de sa propre valeur, c'est sûr que le reste du troupeau demeurera cloîtré sans autre pouvoir. Sans mépris, son devenir est moins glorieux, et surtout bien plus ardu, d'une complexité irrésolue. Mes semblables domestiqués au Pec citron, comment leur ouvrir le chemin de leurs puissances et de leur liberté, qui seules permettent les étincelles dans les yeux bovins ? Je pense que "l'Éducation nationale" est une réponse bien dérisoire de l'affranchi à la condition de ses semblables.
@@alexandre98519 @Alexandre Bernet tout le contraire faut du particulier pour faire du général mais le général ne fait pas le particulier. Les multiples facteurs sociaux psychologiques et culturels, ainsi que l'humanité dans sa grandeur et sa bassesse, ne sont pas des équations si monocordes que "sans aucun désir élevé en eux, sans hauteur, tant bien qu'ils ne sont que des consommateurs" ait un autre sens que d'être méprisant. Que sais-tu, que savons-nous des humains que nous croisons ou des dures réalités de la vie quand on ne les a pas connues ? La réponse est simple : rien. Ce qui est invisible, c'est le privilège, et le privilège est ce qui fait dire : mais non c'est facile, cette terrestre vie industrielle et consumériste, si tu veux tu t'en sors. La réalité est complexe et tout ne se résume pas à du "riche/pauvre", mais je pense qu'il est bon de reconnaître que nécessairement il s'agit là d'un clivage d'ampleur. De bien plus grande ampleur que du "homme/femme" même, et à noter que je me permets de donner cet exemple parce que je suis une femme, mais également, pourtant, que le vécu d'une femme sera toujours bien marqué, dans sa lenteur et sa longueur, par le fait qu'elle est une femme et non un homme, "l'être normal" et "l'être neutre" dans la rue ou ailleurs. ...Et ce clivage riche/pauvre est encore plus important que celui de l'origine ethnique, noir, blanc ou quoi que ce soit comme couleur qui convienne à une description de peau. Parce qu'une personne riche d'argent et de culture a un pouvoir tout simplement. Que des gens humble réussissent, c'est un contre-exemple qui n'a rien de mathématiques. À qui appartient l'audace ? À qui appartient le sentiment de légitimité ? Nous ne sommes pas dans des maths, les contre-exemples ne valent rien, et se n'est ni faire du misérabilisme ni faire du déterminisme que de dire que ce clivage riche/pauvre a bien plus qu'un "petit sens"
Bonjour, j'ai 22 ans demain et je voulais vous dire que nous aussi, on est là ! À connaître Lordon, Friot ... Merci, je ne connaissais pas cette conférence gesticulée et j'ai beaucoup appris, bel exercice très proche du théatre. Extrêmement enrichissant et rassurant ! ;) Merci encore, j'aimerais beaucoup vous rencontrer à l'occasion !
Ça fait plusieurs fois que je là vois Une petite piqûre de rappel ne fait pas de mal Une bonne conférence c'est comme un bon livre il est toujours plein on arrive pas à le vider Et un peu de bon sens par les temps qui courent ne nuit pas à la santé mentale
La "nouvelle gauche" n'aiment tellement pas les prolos, que c'est eux qui ont commencé a dénigrer les gilets jaunes. Je parle de "nouvelle gauche", parce-que j'étais de gauche dans les années 90 (et 80 aussi, mais j'avais 10 ans), habitant de cartier dit "de banlieue" ou ZUP. Je n'ai pas changé, mais c'est la gauche qui a changé. Eux me classe en extrême droite, seulement je me suis battu littéralement avec les skinheads... La bourgeoisie s'est emparé de la gauche et étrangement au lieu de reculer encore plus a gauche, ils nous ont fait passer a droite. Aujourd'hui plein de personnes se croient de droite tout en ayant des pensées d'ancienne gauche. Pour moi, gauche et droite ne veut plus rien dire ! Je sais que j'étais un délinquant, j'ai même été enfermé comme pas mal de mes potes de banlieue. Mais la nouvelle gauche me dit que je un facho si je le dis... Ils sont déconnecté du réel, parcequ'ils ne connaissent pas se réel là, bin c'est des bourgeois... Et au final rien ne changera jamais dans les banlieues si ils nient le problème (voir les encouragent dans la délinquance pour les victimiser après).
Zut, je ne rentre pas vraiment dans vos cases : Je suis céramiste... enfin potière. Donc ouvrière à son compte. Mais j'aime la nouvelle vague du cinéma Français, j'aime Godard, j'aime Truffaut, j'aime les films en VO, j'aime aller voir des expos (mais pas forcément d'art contemporien, d'ailleurs je ne connais pas bien) et j'écoute France Inter (en regrettant énormément Daniel Mermet et Là bas si j'y suis). En Fin 2018-19, j'étais à l'hôpital (problème de santé) pour un bon mois et j'ai suivi à la télé et sur internet ce mouvement naissant des gilets Jaunes. J'étais en totale jubilation! Hélas, je me suis fâchée avec plein d'amis sur Face Book qui dénigraient le mouvement et crachaient dessus. J'ai entendu plein d'amis (dans la vie) vomir sur Chouard et le ric sans bien comprendre pourquoi. Mais j'ai tenu bon. Quand je suis sortie de l'hosto, j'avais des béquilles, je marchais mal et c'était difficile pour moi de rejoindre les manifestants. Mais de coeur j'étais avec eux. j'ai découvert à cette époque vos conférences gesticulées que j'ai j'adorées.... Je les partage, j'en parle autour de moi et j'attends que vous passiez dans ma région pour venir participer à vos ateliers... Merci d'exister et de faire tache d'huile..... M.
traversée avec vous qui met enfin des mots sur ce qu'il y a dans mon crâne ....un voyage en plein effort de campagne électorale avec 71 ans passés.......jamais trop tard mais si avais compris plus tôt...ferai avec...
mille milliard de merci merci pour la conf :) cela serait génial en version fact checké :) pour la diffusion des multiples trésors historiques et politiques
@@tokimuti2893 Quand on nomme quelqu'un de prolo frontalement ce n'est pas de la parano. C'est toi qui ne sait pas afficher clairement ton intention de faire du seconde degrés NUANCE
Quel plaisir de retrouver Franck Lepage et les conférences gesticulées ! Ca nous fait oublier tout le côté moutonnier ambiant. En tant que moniteur-éducateur, je réfléchis à une conférence gesticulée sur l'ubérisation de mon métier, à partir d'anecdotes...Voici la dernière chronique satirique du Ze : ru-vid.com/video/%D0%B2%D0%B8%D0%B4%D0%B5%D0%BE-71eEtaPiKq0.html
Toujours un plaisir de vous suivre, histoire de se refaire un plein de bons sens avec l'identité de classe.....L'enseignement et moi, ça faisait deux, j'ai un don pour l'art et me sentais toujours en décalage, hors jeu, désinvolte ou ironique sur les préceptes établis.....Les intouchables lèches-culs devant, du favoritisme dégoulinant pour les grandes gueules et moi qui m'ennuyais.....Mais fallait jouer le jeu, c'était ça le plus drôle...
Aucunement. Le couple, c'est fonder une famille, c'est sublimer l'esprit de conquête des femmes par celui du sacrifice pour sa famille. Cela passe par la conquête extérieure au foyer au service de sa famille. Le reste n'est qu'excuse pour ne pas assumer cette responsabilité. Surtout aujourd'hui où les mêmes, dénonçant à raison la médecine chimique, défendant l'écologie, sont bien contents de l'existence de la pilule pour pouvoir assurer sans risque leur fantasme de "poly-amour", nouveau concept progressiste leur permettant de normaliser leurs désirs jusqu'à mettre en valeur leur petite personne sous couvert de progrès. A ceux là : planquez-vous, comme les hommes et femmes le font depuis toujours, et assumez être découvert si c'est le cas, tout simplement. Un peu de courage, au lieu de prôner un soit disant progrès sociétal dont toute personne sensée et méfiante de ses propres désirs en connait au moins intuitivement le danger civilisationnel, donc au-delà de leur petite personne. La somme des libertés individuelles n'a strictement rien à voir avec le Bien commun.
1:22:00 Je découvre cette partie, et ça me fait grandement plaisir. (pas encore écouté, mais je sens que ça va rejoindre ce que j'écris) Je suis à mon compte, et je me sens pourtant très à gauche. Quand je vais voir mon banquier ou mon comptable, ils me parlent bien, il me font me sentir important, me disent de me méfier des charges sociales... Mais le truc c'est que pour moi réussir mon entreprise n'est pas synonyme de faire un max de pognon, et que les cotisations sociales, je sais les inclure dans mes prestations. Par contre c'est bien moins évident de savoir à l'avance combien je vais avoir de frais de tenue de compte, de découverts, de juridiques...etc...
