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Bernard Stiegler #5 : "Notre relation addictive et débile avec les instruments numériques" 

Théâtre du Rond-Point
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"Aujourd'hui, la question est que le Net, le Web et le numérique plus généralement court-circuitent nos organes cérébraux, c'est-à-dire les vident de leur contenu mnésique, de leur capacité de compter, etc, etc et font que nous sommes devenu complètement dépendants de ça, addict dans ce sens-là... Ce qui reste à faire maintenant et qui est un impératif, à mon avis, c'est de créer une nouvelle culture où nous serions capables de nouer avec ces instruments non plus la relation addictive et un peu débile qui fait que dès qu'on va sortir de cette réunion, vous et moi, on va regarder ce qui est arrivé sur notre téléphone portable, ce qui est complètement idiot quand on y pense mais qu'on aurait un rapport véritablement nécessaire, noétique pour reprendre l'expression que j'utilisait tout à l'heure, c'est-à-dire intellectuel, spirituel, relationnel, intelligent au sens du XVIIIe siècle, c'est-à-dire créant vraiment de l'intelligence et non pas seulement du mimétisme et ça, ça suppose de réinventer toute la culture comme, par exemple, Luther a réinventé complètement l'éducation à partir du moment où l'imprimerie est arrivée, avec le protestantisme ; comme Socrate et Platon, avec l'Académie de Platon, ont complètement reconfiguré ce qui est à l'origine de l'Université puisque l'Académie de Platon c'est l'origine de ce qu'on appelle les académies, c'est-à-dire les universités, le savoir occidental ; et comme aussi le judaïsme avec les rabbins a développé la culture de l'interprétation et du commentaire, etc. et en fait une civilisation... Il faut que nous fassions ça. Google, Apple, Facebook, tout ce qu'on veut, ça peut être admirable. Moi j'ai beaucoup d'admiration pour Google même si je pense que c'est une entreprise très dangereuse mais vraiment j'admire cette boutique ; ce n'est pas du tout le cas de Facebook. Dans tous les cas, c'est dangereux et ça n'est pas ça du tout. Ça voudrait se faire passer pour ça, d'ailleurs ; ils se présentent souvent comme une église mais ça n'est pas du tout ça. Ou alors ils sont une église mais au très mauvais sens du terme, c'est-à-dire l'église de scientologie ou ce genre de choses. Je pense qu'il y a là un sujet politique, économique, épistémologique... Nous avons créé ici ce réseau de digital studies parce que nous pensons que la physique, la biologie, les statistiques, la géographie, absolument tous les savoirs sont absolument, totalement reconfigurés par le numérique. Il faut donc prendre le problème comme cela alors qu'aujourd'hui on se demande comment on s'adapte à Google, comment on rentre dans l'écosystème de Google pour gagner un petit peu d'argent : c'est grotesque et c'est d'autant plus grotesque qu'en fait, on ne gagne pas d'argent parce que dès que Google n'a plus besoin de vous, il vous vire. Ça c'est ce que Fleur Pellerin avait découvert il y a un an quand Apple avait décidé de virer une start-up française de la plateforme Apple et c'est ce qui se passe en permanence. Je travaille avec des grands industriels du Web qui ne veulent pas en parler pour les raison que je vous disais tout à l'heure mais qui sont totalement dépendants de Google ou d'Apple et qui, le jour où ils déplairont, les éjecteront. Ce n'est plus du tout une démocratie, ça."
Publié le 1 mai 2015 sur ventscontraires.net, la revue en ligne du Théâtre du Rond-Point
www.ventscontra...

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8 сен 2024

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