Budo Attitude présente le karate des années 1960 avec Hiroo Mochizuki 

Faux. Toute cette histoire racontée est montée de toute pièce. Si mon arrière-grand-père a été cheminot, je ne crie pas haut et fort à qui veut l'entendre que je suis cheminot. Le dernier samurai, Saigo Takamori, est officiellement mort en 1877, et avec lui la classe Bushi (samurai). Tous les descendants de ces guerriers n'ont jamais pris les armes de leurs ancêtres au sein d'un conflit, et n'ont fait que tenter de copier ces vrais guerriers. Si la tradition du Kenjutsu s'est néanmoins transmise au sein d'écoles de Kenjutsu, de Kobudo et de Jujutsu, il ne reste néanmoins aucun samurai depuis 1877.

C’était surtout plus dur et cela ressemblait beaucoup moins à de la danse, contrairement à aujourd’hui

@@alexl.1732 C'était quand même du Karate sportif, et c'était encore loin d'égaler le Budo Karate d'Okinawa en termes de conditionnement physique et d'efficacité.

@@Yeino je permets d’en douter vue l’origine de la famille Mochizuki

@@alexl.1732 Hiroo Mochizuki n'a appris que quelques bases au sein du dojo Yoseikan. Il a été envoyé assez rapidement dans une école privée loin de Shizuoka, et n'a donc pas bénéficié très longtemps de l'enseignement de son père. Étant assez jeune à l'époque, il n'avait pas non plus le sérieux et le recul nécessaire à cet apprentissage. Il n'a donc appris que le Shotokan sportif de Gigo Funakoshi, le Wado-ryu (appelé Jujutsu Kempo par la famille Otsuka), et subi quelques cours de Goju-ryu avec un pratiquant de la Gojukai (un 1er Dan, donc loin d'avoir un niveau suffisant pour être capable d'enseigner). Tu peux douter, mais les faits sont là. A cette époque néanmoins, les premières compétitions de Karate n'avaient pas de catégorie "Kata", et les Kumite étaient en full contact. Ce n'est qu'en 1970 que les compétitions ont été allégées et sont passées au light contact. A cette époque, les pratiquants de Karate sportif étaient déjà vus par les profanes comme des pratiquants de Budo, alors que non. Évidemment aujourd'hui, avec encore plus de décalage et l'orientation "Taekwondo" du Karate, c'est encore plus éloigné du Budo Karate d'Okinawa qu'à l'époque. Tu peux douter. Mais les faits sont là.

@@Yeino cela dit, ce que je ne doute pas, c’est de la mascarade qu’est devenu le karaté compétition. Tu le dis toi-même, avec le côté « taekwondo ». J’en ai encore eu l’exemple vendredi soir, où dès que tu sors de l’axe d’un karate-ka en répliquant plus de deux fois, ce dernier est perdu …

Hiroo Mochizuki n'a jamais pratiqué le Budo Karate. Pour revenir sur les informations basiques concernant ce sujet : il a subi une formation en Shotokan, à une époque où le Shotokan avait déjà subi les mutations de Gigo Funakoshi pour basculer vers le Karate sportif. Il n'a jamais subi l'enseignement Shorin-ryu directement de Gichin Funakoshi. En retournant au Japon pour terminer ses études pour devenir vétérinaire, ne disposant pas de dojo Shotokan proche de son lieu de formation, il s'est tourné vers le Wado-ryu. Manque de pot, la famille Otsuka appelle son art du "Jujutsu Kempo", et donc d'après eux, ce n'est pas du Karate, alors que mêler le Shorin-ryu du dojo Shotokan au Shindo Yoshin-ryu Jujutsu de Hironori Otsuka aurait pu être considéré comme un apprentissage de Budo. Il a néanmoins appris la Savate en France, et sa canne, qui est considéré comme art martial, et non sport de combat. Pour ma part, étant de l'école Goju-ryu Meibukan, du dojo d'Okinawa, j'ai un peu de mal à cautionner toute la pratique sportive ici en France, y compris de ceux qui "suivent le chemin de Hiroo Mochizuki". J'ai moi-même fait un peu de Yoseikan Budo, et j'ai été déçu de ce que j'y ai trouvé. Autant je suis certain que Hiroo Mochizuki lui-même pensait pratiquer sérieusement dans l'esprit Budo, autant la quasi totalité de ses adhérents disent qu'ils font du "sport de combat". Ceux qui disent que le Yoseikan est un art martial ne pratiquent que rarement l'aspect Budo, armes comprises. Beaucoup se perdent même dans des explications alambiquées dès lors que l'on passe du côté Aikido du Yoseikan Budo, alors que c'était même la base de l'enseignement qu'a reçu Hiroo Mochizuki. J'ai moi-même pu pratiquer au dojo Yoseikan à Shizuoka il y a des années, et je n'ai jamais retrouvé ça dans le Yoseikan Budo pratiqué un peu partout. S'il faut absolument apprendre directement du maître pour trouver la "vraie" pratique de l'art martial, alors ça conforte ce que j'ai dit plus haut : Hiroo Mochizuki n'a jamais appris de Budo Karate, et la fondation même de ce qu'est la Fédération Française de Karate est déjà en soi une pratique déviante, très éloignée du Budo Karate. Quand ce qui est enseigné aux jeunes est basé sur du "pour gagner tu dois toucher, mais doucement", alors on n'est de toute façon plus dans le Budo. La JKA elle-même n'est quasiment pas dans le Budo. Issue du Karate sportif de Gigo Funakoshi, ses hauts gradés, passé un certain cap, s'orientent naturellement vers le Budo et sont confrontés à un mur : celui de n'avoir pas pratiqué le Budo depuis le début, et de se rendre compte qu'ils sont à la ramasse. Je peux citer en exemple Tatsuya Naka, 7ème Dan JKA, l'un des instructeurs les plus connus, puisque plusieurs fois champion en Kumite, acteur dans plusieurs films (notamment "Kuro obi" aka "Black belt" en France). Tatsuya Naka a un excellent parcours en tant que compétiteur de Karate Shotokan sportif, mais lorsqu'il se tourne vers le Budo Karate, il déchante rapidement et s'étonne de tout (exemple : Great Legacy of Karate avec Morio Higaonna). Je suis persuadé que la plupart des pratiquants (surtout les adultes) le font le plus sérieusement du monde. Mais il y a bien une raison au fait que les fans de MMA disent du Karate que "c'est de la danse" : pour eux, qu'il s'agisse de Kata ou de Kumite, rien ne leur inspire un vrai combat. Et c'est tout à fait logique.