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Effondrement en cours ? - Radio Aligre - E. Hache, V. Mignerot 

Vincent Mignerot
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24 окт 2024

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Комментарии : 42   
@Morgatte
@Morgatte 5 лет назад
Oui M.Hache est limite naïf, quand il dit par exemple que les énergies renouvelables sont largement moins émissives que les énergies carbonnées. C'est oublier que la fabrication des éloliennes et panneaux solaires reposent déjà sur les premières. Ca aurait été sympa que M. Jancovici lui explique certains petits détails sympatiques (comme il dit).
@danielbarras3200
@danielbarras3200 4 года назад
L'hydrogène est la solution pour la production électrique.
@yanncortella6564
@yanncortella6564 6 лет назад
Hache est sympa, il est gentil ( au sens propre, je ne me moque pas hein..) mais il est à côté de la plaque. Mignerot est clair, honnête et va bien plus en profondeur
@Alvolta25
@Alvolta25 6 лет назад
Si tous les gens sur terre ils admettaient ensemble que l'humain est un pur produit de la nature, que nous sommes essentiellement une espèce dérégulatrice pour l'ensemble de la biodiversité sur cette planète, que nous portons en nous les risques de notre propre extinction, là, seulement, nous aurions la possibilité en tant qu'espèce, de faire évoluer certaines choses positivement. Mais je ne crois pas que ce soit là un rêve réalisable. Les gens continueront de rejeter la faute sur les lobby, les gouvernements, les ''races'', les riches, etc,. Je crois comme Nietzsche qu'il est profondément inscrit en nous qu'il faille nous ''venger de vivre''. C'est seulement lorsqu'on a comprit ça que nous parvenons à un certain niveau de paix intérieur à mon sens.
@al1terieur444
@al1terieur444 5 лет назад
Best commentaire de tout RU-vid 👍
@Depierres
@Depierres 6 лет назад
Mignerot: 1. Hache: 0. Vincent Mignerot: très clair et sans concession, comme d'habitude. Emmanuel Hache: bafouille, parle pour ne rien dire, tourne autour du pot, cherche à se rassurer, donc nage dans le déni, le vague et le bredouillage. Vous pouvez carrément sauter par-dessus ses interventions et passer directement à celles de Mignerot.
@berthierletourneau6106
@berthierletourneau6106 6 лет назад
Bonjour M. Mignerot, Je me permets de vous faire un compliment (quoique je sache fort bien que la valeur du contenu d'un compliment ne puisse jamais être plus élevée que la valeur de celui qui l'émet) : j'apprécie grandement votre lucidité, laquelle se manifeste, selon moi et à titre d'exemple, dans votre refus d'utiliser le mot solution. Cette lucidité soulève cependant en moi une grande question en ce qui vous concerne, une question intime, j'en conviens, à laquelle vous ne souhaiterez peut-être pas répondre. Cette question, je vous la lance tout de même en respectant d'avance un éventuel silence de votre part. Ainsi, et dans la mesure où votre lucidité vous interdit de supposer que nous pourrons éventuellement éviter l'effondrement, je me demande où vous trouvez votre énergie pour continuer de tenter d'allumer et d'alerter les consciences de ceux qui vous écoutent. En somme, quel est votre désir? Que souhaitez-vous au plus profond de vous-même pour continuer ainsi à vous agiter sur la scène de ce monde mené par une raison qui n'a de cesse de déguiser la pulsion sous des airs respectables? Comprenez-moi bien, je ne suggère pas que vous devriez, en toute logique et cohérence, mettre un terme à vos jours, envahi par un certain désespoir. M'intéressant à l'humain en vous, j'aimerais plutôt comprendre ce qui vous anime réellement. Je pousse même mon indiscrétion jusqu'à vous demander dans quelle mesure votre lucidité n'a-t-elle pas « fulguré » jusqu'à vous lasser entrevoir que votre œuvre pouvait peut-être être « négative » et contre-productive de par les effets pervers qu'elle pouvait susciter. La question de cette possible négativité mériterait de longues explications afin de démontrer sa pertinence. Pour faire court, toutefois, je ferai appel à votre intelligence et tenterai de susciter en vous les idées qui me taraudent, et ce, au moyen de quelques formules lapidaires. Voici mes présupposés : La raison telle que nous en faisons l'expérience dissimule la pulsion. La pulsion n'a pour but que l'évitement de l'inconfort mental, de la douleur physique et de la mort. Si ces présupposés ont une quelconque validité, l'annonce lucide de l'effondrement, lorsqu'il ne sera pas tout simplement ignoré, provoquera une contraction et une crispation de la pulsion en vertu desquelles même les gens qui se croient les plus conscients deviendront les pantins de ladite pulsion. À titre d'exemple, ayant migré au Brésil il y a 2 ans et ayant fréquenté les milieux dits « alternatifs » et « écologiques », j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs personnes qui, alors pourtant qu'elles se disaient parfaitement conscientes de l'effondrement imminent et de ces causes, n'en restaient pas moins esclaves de la pulsion responsable de l'effondrement. Cette soumission à la pulsion ne faisait que revêtir des apparences nobles et la soumission était telle que l'amour et l'amitié s'en trouvaient non seulement corrompus, mais totalement annihilés. Ainsi, à titre d'exemple, ils choisissaient leurs amis et leur entourage comme un employeur embauche un ouvrier, soit en se demandant si celui-ci sera apte à participer efficacement à la mise en place et/ou à l'exécution des stratégies de survie lorsque l'effondrement surviendra. En gros, ils ne parviennent pas le moins du monde à déjouer la logique même des causes de la catastrophe qu'ils prétendent vouloir éviter ou esquiver, à savoir que la survie est l'objectif principal, et que pour atteindre cet objectif, il devient dès lors possible de pousser le mensonge et l'illusion jusqu'à se laisser croire que les amis et l'entourage sont appréciés en eux-mêmes en tant que fin, alors qu'en vérité ils ne sont envisagés que comme purs moyens. Je mets abruptement terme à ce message déjà devenu trop long en vous demandant si le travail ne devrait pas plutôt être axé sur la déconstruction du thème de la survie et de la douleur. J'ajoute même que l'idée de faire un « travail » sur quoique ce soit, face à l'arrivée de l'effondrement, devrait être remise en question (d'où ma question quant à votre désir profond). L'humain ne règlera pas les problèmes causés par la peur de la mort et de la souffrance en élaborant davantage encore de stratégies pour éviter la peur de la mort et la souffrance, stratégies suscités par l'annonce de la mort et de la souffrance. Pour ma part, me trouvant seul sur un petit terrain perdu au Brésil, je commence à entrevoir qu'il n'y a aucun espoir. J'estime que, en tant qu'étranger, ici, ma tête sera la première à se retrouver au bout d'un piquet lorsque surviendront les violences dans la foulée de l'effondrement. Paradoxalement toutefois, c'est dans ce désespoir que je commence à trouver une lueur de bonheur. L'abandon graduel de l'idée même de survivre donne peut-être accès à une qualité de vie qui rend la perspective d'une longue vie dépourvue de cette qualité bien risible. Si jamais vous avez quelques commentaires et réflexions à partager avec moi et que vous ne souhaitez pas les rendre publics ici (notamment concernant votre désir), vous pouvez me joindre à l'adresse gmail suivante en remplaçant ce qui se trouve entre crochets par la donnée pertinente : berthier[nom du pays où je me trouve tel qu'écrit en portuguais]. Je vous remercie de m'avoir lu.
@VincentMignerot
@VincentMignerot 5 лет назад
Bonjour Monsieur Letourneau, Merci infiniment pour votre commentaire et votre compliment, j’en suis très touché. Merci également pour vos questions qui pointent certains des aspects les plus sensibles de mon travail. Avec le temps je comprends mieux les deux motivations principales qui me portent, je vais tenter de les préciser en quelques mots. Ma première motivation est peut-être une utopie personnelle, une illusion, mais en laquelle je fonde malgré tout quelque espoir, non naïf : que les temps les plus difficiles que l’humanité aura vécu de toute son histoire ne se déroulent pas dans les pires conditions morales, ni dans les pires conditions de violence. Je tente dans mon travail d’élaborer ce que nous refoulons, de mettre des mots sur ce que nous ne voulons pas voir afin que le retour du principe de réalité soit le moins effractif possible, le moins générateur de violence inutile. Je ne crois pas que la coopération ni la bienveillance soient naturelles et spontanées au-delà d’une certaine durée et d’une certaine rudesse d’épreuves. Je suis convaincu que ces épreuves doivent être accompagnées par la défense de valeurs et de perspectives morales qui nous permettront de garder la tête haute, en plus de la défense d’un cadre de lois et de régulation qui tempèrera le surgissement dans l’organisation des sociétés des principes autoritaires et totalitaires de la sélection naturelle (régulation par la faim et la maladie, en plus de la guerre). Mon autre motivation touche à la question de la vérité. L’humanité n'aura peut-être jamais accès à une forme de vérité absolue. Mais je suis convaincu que tous les discours sur le réel ne se valent pas et que certains le décrivent mieux que d’autres, de façon plus complète, plus neutre et objective. Je souhaite cheminer sur cette voie et partager les avancées possibles, ce qui pourra participer aussi à répondre à la première de mes deux motivations, par la compréhension des contraintes irréductibles de l’existence. D’une façon plus générale, le désir qui me porte est celui de quitter ce monde en étant convaincu d’avoir avancé le plus qu’il m’aura été possible vers ce qui est accessible pour l’humain de la vérité. J’écris cela en étant parfaitement conscient que le terme est aujourd’hui largement tabou et déconsidéré par nombre de penseurs contemporains. Tant pis, c’est bien cheminer vers la vérité qui entretient mon désir. Vous soulevez dans votre commentaire une question essentielle : la survenue dans le débat d’un discours qui traite de l’entièreté du réel, dépassant en tout cas ce que nous nous en dissimulons habituellement afin de nous rendre la vie plus agréable, cela pourrait-il générer de la souffrance, voire des réactions pulsionnelles non maîtrisées ? C’est tout à fait possible, je peux même constater que mes hypothèses ont pu produire des réactions violentes, parfois au-delà du discours rationnel. J’ai pu constater, comme vous, combien des promoteurs de l’amour et de l’amitié adoptaient des postures aux antipodes de ces valeurs, d’autant plus même qu’ils étaient convaincus d’être dans leur bon droit puisque défenseurs selon eux de l’amour et de l’amitié. Je vous rejoins donc dans les dernières interrogations de votre message qui concernent la survie, la douleur, et comment nous nous confronterions finalement à une aporie : tout travail d’élaboration de ces questions finirait par participer à la mise en œuvre de stratégies contre-productives, participant à l’évitement et au déni, accélérant la survenue de l’effondrement global. C’est ce diagnostic de l’espoir que je propose en effet. Ce qui me fait vous rejoindre également à propos d’un désespoir rassérénant, éventuellement propice à quelque joie. Dans ce sens causal j’y souscris pleinement, en opposition à un conditionnement de l’espoir à la primauté de la joie, qui me semble illusoire et générant une grande violence implicite envers ceux qui vont subir ou subissent déjà les souffrances liées au contexte de crise écologie et économique global, qui n’ont pas même les moyens de se poser la question de savoir s’ils peuvent être heureux ou non. En résumé, ce qui me fait me lever le matin est le réconfort que j’obtiens à m’assurer de me tromper le moins possible sur le déroulement des évènements, même si ces évènements sont eux-mêmes dramatiques et insupportables. Monsieur Letourneau je vous remercie à nouveau pour votre retour sur mes travaux. Si vous me le permettez, j’aimerais reprendre votre commentaire et vos questions afin de les diffuser plus largement, bien évidemment de façon anonyme si vous le souhaitez.
@berthierletourneau6106
@berthierletourneau6106 5 лет назад
Bonjour M. Mignerot! Merci infiniment pour votre réponse détaillée. Dans la mesure où, pour moi, la propriété intellectuelle est une absurdité (mon commentaire se nourrit et s'inspire de vos travaux et de tous les autres travaux que j'ai pu consulter, dès lors, il appartient à tous), je vous autorise avec plaisir à utiliser mon commentaire comme vous le voudrez bien.
@julialemoine2270
@julialemoine2270 2 года назад
J'écoute cet audio un peu en retard (en 2022). Question principale : Emmanuel Hache ? C'est qui ce clown ? ^^
@jdlm570
@jdlm570 6 лет назад
Population Française 67.000.000 dont 77% de citadins. Agriculteurs Français (INSEE 2016) 490.000 (=1,8% de la population active). Soit 1 mec pour en nourrir 136 qui se posent encore la question de ce qu'il faut faire... L'exode urbain, ce sera de gré ou de force... c'est au choix.
@samuctrebla3221
@samuctrebla3221 6 лет назад
Superficie de la France : 500 000km². Ça fait 0,75ha/pers. Même à la campagne, ça fera très serré. Il est temps de recréer des frontières, restructurer l'organisation et la responsabilité des collectivités, pour réduire la complexité et responsabiliser l'individu dans un espace à son échelle. La pression anthropique ne peut pas s’appréhender dans une structure trop complexe. Entretenir une communauté où tout le monde se connait, sur un lopin de terre (parce qu'il ne va clairement pas s'agir de grandes steppes à la mongole) est bien plus dans les cordes de nos cerveaux de primates. Si d'aventure j'ai une descendance, j'apprendrai avec elle à vivre en communauté, vers une autonomie un peu spartiate, comme le faisait nos (proches) aïeux.
@Depierres
@Depierres 6 лет назад
Si vous le pouvez, sortez de la ville. Les villes seront des pièges infernaux, lorsque les choses iront vraiment mal.
@Alvolta25
@Alvolta25 6 лет назад
@@Depierres Tu es survivaliste ?
@blacbettyblackbetty6662
@blacbettyblackbetty6662 6 лет назад
​@@Alvolta25 : il n'a pas besoin d'être survivaliste et être survivaliste ou prepper ou je ne sais quoi n'a plus aucun intérêt. Ce qu'il faut c'est avoir suffisamment de surface pour produire de quoi vivre, se loger, se chauffer, boire etc... si on compte le bois, les céréales et la viande c'est quasi 5 ha par personne, où trouve tu cela en ville ? Donc il faut partir et prévoir (nourrir les sols, réparer les toitures et les réserves d'eau) Bon courage.
@zohrajidoua3064
@zohrajidoua3064 5 лет назад
oui un exode urbain mais pour faire comme nos anciens qui avaient une diversité d'agroforesterie avec plusieurs activités dont toute la faune sauvage profité mais faire ce qui se fait actuel on décale des problèmes pour les mettre ailleurs comme les villes doivent aussi changer pour plus vie par de la biodiversité pour de vie et de l'alimentaire
@Bee-Gee
@Bee-Gee 5 лет назад
"QUAND LE DERNIER ARBRE SERA ABATTU, LA DERNIERE RIVIERE EMPOISONNEE, LE DERNIER POISSON CAPTURE, ALORS LE VISAGE PALE REALISERA QUE L'ARGENT NE SE MANGE PAS" SITTING BULL Chef des indiens Sioux... Nous y sommes ...
@hignardpaul5759
@hignardpaul5759 6 лет назад
Hache est complètement largué
@moultipod5084
@moultipod5084 6 лет назад
Merci aux intervenants. Petite précision, le pétrole n'est pas devenu la ressource énergétique la plus utilisée grâce à son rapport coût d'extraction/rendement/encombrement mais parce que sa chaîne de production a été plus simple à automatiser ce qui a garanti au capital un approvisionnement constant et donc supprimer à l'ouvrier mineur tous moyens de blocage par arrêt de la production de charbon.
@berthierletourneau6106
@berthierletourneau6106 5 лет назад
Bonjour M. Mignerot, Je me permets quelques commentaires additionnels pour corriger certaines affirmations contenues dans mon premier message. Comme vous (lorsque vous dîtes vouloir mettre des mots sur ce que nous refoulons), je tente de prendre conscience de la tache aveugle qui nous permettrait peut-être de corriger notre perception de la réalité. Je crois toutefois qu'il est nécessaire, pour y arriver, d'écarter toutes considérations morales, puisque en vertu de celles-ci, dans un premier temps, il ne nous resterait plus qu'à condamner les différentes sociétés humaines si promptes à juger le passé et autrui à l'aune de critères à la hauteur desquels elles sont toutes incapables de s'élever; mais surtout, dans un second temps, puisque - s'il est vrai que l'homme n'est qu'un animal plus « évolué » que les autres du point de vue de la fonction symbolique (langage, récit, etc.) - ces considérations morales ne sont que des constructions téléologiques venant s'ajouter après-coup, donc elles-mêmes participant et découlant, en quelque sorte, du portrait incomplet que nous avons de la réalité et que nous tentons de reconstituer. Dans cette veine, je crois donc qu'il est nécessaire de se limiter aux faits tels qu'ils s'offrent à nous et de supporter patiemment l'inconfort que nous éprouvons en découvrant l'image qu'ils esquissent. En ce sens, l'erreur, selon moi, pourrait bien être de formuler des considérations morales à partir d'un portrait partiel incomplet, et ce, dans la mesure où nous serons de toutes façons, en vertu même de ce portrait incomplet, forcés de faire face aux conséquences et aux effets des causes profondes qui nous animent, fussent-elles cachées, refoulées ou inconscientes. J'estime que l'effondrement à venir pourrait être beaucoup plus qu'un simple châtiment de notre « hubris », auquel s'adjoindrait un retour du refoulé que nous aurions pu éviter si tous les hommes, sans la moindre exception, eussent adopté le comportement approprié permettant de résoudre le dilemme du prisonnier « par la voie du haut ». Je crois ainsi qu'il convient de considérer sérieusement l'hypothèse que l'effondrement est en fait le destin de l'animal humain, et ce, par-delà toute prise de conscience et toute morale; je crois également qu'il convient peut-être d 'affirmer que même si tous les hommes, aujourd'hui-même, transformaient l'ensemble de leurs comportements, l'effondrement surviendrait néanmoins, et ce non pas puisque aujourd'hui est encore déjà trop tard, non pas puisque des boucles de rétroaction sont enclenchées de façon irréversible et qu'il eut fallu que notre métamorphose survienne il y a 40 ans, mais tout simplement puisque dès l'apparition de l'animal humain, il était toujours-déjà trop tard, ou mieux encore, que dès l'apparition de la vie sur terre, l'effondrement humain était toujours déjà inéluctable.
@berthierletourneau6106
@berthierletourneau6106 5 лет назад
(suite) Or, voici que nous nous refusons de penser et, plus encore, d'accepter une telle possibilité, puisque nous nous accrochons à l'illusion trompeuse que la pensée rationnelle peut faire fi de la pulsion, alors que l'histoire humaine démontre pourtant qu'elle n'en est que le jouet. De cette illusion (celle de la primauté de la raison et de sa puissance) découle la croyance qu'il est possible de faire émerger une morale qui (quelle belle et étrange coïncidence!...), cadre toujours parfaitement, au final - et ce même dans ses versions les plus pures -, avec les objectifs pulsionnelles, à savoir éloigner la douleur et l'inconfort, dans un premier temps, puis la mort, ensuite, tant que toute douleur ou tout inconfort n'ayant pu être tenu à distance demeure supportable (le refus de la douleur pouvant mener, du fait de la prédominance de ce refus sur tous les autres, à l'acceptation de la mort ou, du moins, au désir de celle-ci, dans le cas, à titre d'exemple, où une douleur semble trop certaine, trop écrasante et/ou dans le cas où elle apparaît comme n'ayant pas de fin possible). Dans nos esprits, nous associons, voire confondons, encore platement, mort et souffrance, et cet erreur se paie chèrement. Mort et souffrance ne sont pourtant pas identiques; dans certaines occasions, le lien qui les unit n'est que chronologique, la souffrance précédant de près la mort; mais dans la grande majorité des cas la souffrance n'est pas accompagnée d'une mort, et dans plusieurs cas la mort n'est pas précédée de souffrances. À vrai dire, je crois que mort et souffrance sont opposées, car c'est précisément dans la mort que la souffrance ou la possibilité de la souffrance s'éteignent, alors que, à l'opposé, c'est dans ce que nous appelons communément la vie que la souffrance menace et projette toujours son ombre longue. Aimer la vie, c'est littéralement aimer la souffrance et s'ouvrir à son éventualité. Ce dernier point n'est un paradoxe qu'en apparence. À vrai dire, je crois que ce paradoxe apparent et la rapidité à laquelle nous l'écartons de notre champ de conscience, cache peut-être la clé de l'effondrement, à savoir que le refus de la douleur, de l'inconfort et du manque est tel, chez l'humain, qu'il choisit « délibérément » le refus de la vie, à savoir la mort . Si l'on considérait l'humanité entière comme un seul et unique individu, cet individu se révèlerait tel qu'en lui-même faisant le choix explicite de la mort, dans la mesure où le refus de la vie (de la douleur et de l'inconfort qui menacent constamment à travers la vie) semble faire partie de l'essence humaine. L'humanité est par essence cet amoureux qui se donne la mort lorsque, de sa belle, il ne reçoit pas l'amour débordant et inconditionnel dont il est pourtant lui-même incapable, mais qu'il croit néanmoins mériter et dont il se sent privé. L'humanité est cet individu dont les actions ne peuvent toujours déjà que conduire à une mort qu'il s'impose lui-même à lui-même, puisqu'il refuse cette partie de l'essence de la vie qui se manifeste à lui comme douleur, inconfort, manque et négativité. Dans cette optique, comment pouvons-nous encore nous étonner de notre inertie face aux dangers qui menacent? Lacan, si ma mémoire est bonne, disait dans sa conférence de Louvain, accessible par Internet, qu'il y avait un traumatisme pire encore, pour l'homme, que la possibilité de la mort, à savoir ce traumatisme généré par l'idée d'une vie éternelle exposée indéfiniment à la menace du tourment, du souci et de la douleur. Les mythes anciens (Sysiphe, Atlas, Prométhée, etc.) excellent dans la mise en scène de l'horreur qui nous saisit à l'idée d'une vie qui se poursuivrait sans fin sous la menace de la douleur, et cet horreur trouve peut-être son expression la plus détaillée et la plus terrifiante dans l'enfer de Dante. Il n'est donc pas anodin que la question du suicide ait toujours, d'une manière générale, été fort problématique et il ne faudrait pas percevoir un amour de la vie dans tout le travail de soutien offert aux « tentés » par le suicide; il faudrait plutôt y voir, comme toujours, le refus du reflet de ce que nous sommes. Les religions ne sont par ailleurs parvenus à refouler la tentation du suicide qu'en promettant, à celui qui se laissait tenté par cette idée, des douleurs pires encore que celles de la vie, à savoir celles, éternelles, de l'enfer.
@berthierletourneau6106
@berthierletourneau6106 5 лет назад
(suite) Or, en occident, aujourd'hui, l'euthanasie et le suicide assisté sont de plus en plus banalisés alors même que l'humanité marche rapidement à sa perte. Que nous faut-il comprendre de cette nouvelle concomitance, de cette nouvelle coïncidence étrange? Dans la mesure où l'idée même de dignité humaine est au cœur de la promotion faite en faveur du suicide assisté et de l'euthanasie, ne faut-il donc pas comprendre que l'homme n'est jamais autant digne de la (fausse?) image qu'il se fait de lui-même que lorsqu'il esquive la douleur et l'inconfort (dépourvus à ses yeux de sens) en se donnant lui-même la mort? Ne faut-il pas comprendre que la grandeur de l'homme, en vertu de l'illusion qu'il entretient à son propre sujet, réside dès lors dans le fait même que, non seulement il est la source de sa propre disparition, mais qu'il DOIT également ÊTRE cette source, et ce non pas en vertu de son illusoire liberté, comme une analyse superficielle pourrait le laisser croire, mais tout simplement en vertu de sa profonde essence (alors que l'infériorité des animaux, des dinosaures, à titre d'exemple, ne se trouverait justifiée que par le fait que ceux-ci ont été les victimes stupides d'un stupide météore et des conséquences de sa chute, et qu'ils n'ont donc pas été les maîtres de leur disparition...) La maîtrise généralisée que souhaite acquérir l'humain, en réaction à la possibilité de la douleur et de l'inconfort, n'implique-t-elle pas qu'il soit, par le fait même, le maître de sa mort, à savoir celui par qui elle lui advient et, accessoirement seulement, celui par qui elle est, un temps seulement, repoussée? Ce désir de maîtrise, découlant de la pulsion et du refus de la négativité qui l'anime, travaille en profondeur, en-deçà, par-delà, et à travers tous nos actes. Quelles que soient les constructions rationnelles et/ou morales que nous venons appliquer artificiellement et rétroactivement sur nos actions, celles-ci ne peuvent que révéler l'essence profonde qui œuvre en amont, et nous voilà impuissants et révoltés, nous semble-t-il, devant une catastrophe qui, en réalité, n'a eu et n'a encore, aujourd'hui, de cesse de s'annoncer. Comment ne pas voir pas voir dans cette révolte impuissante et inerte les causes mêmes de ce que nous prétendons vouloir éviter? Ce sentiment de révolte et d'impuissance devant l'effondrement n'est-il pas le partenaire parfait, la contrepartie spéculaire, donc nécessaire, de cet autre impuissance et de cette autre révolte qui saisissent l'homme lorsque celui-ci est confronté à l'idée de la douleur et de la négativité consubstantielle à la vie? Ces impuissances et ces révoltes ne découlent-elles pas du simple fait fondamental que l'homme est impuissant, et du coup révolté, contre son essence profonde, à savoir qu'il n'est pas LE MAÎTRE de cette vie où la négativité du manque menace constamment? En parodiant Heidegger, selon lequel l'homme est cet être pour qui son être est en question, ne devrions-nous pas désormais soutenir que l'homme est par essence cet essence qui refuse sa propre essence? Je crois que, très profondément en lui, l'homme veut en finir avec l'homme. Je crois que, très profondément en lui, l'homme est fatigué de lui-même et de la vie, et qu'il aspire au grand repos, le transhumanisme n'étant qu'une façon parmi d'autres d'accéder à ce grand repos. Ces deux affirmations, au premier coup d'oeil, peuvent sembler parfaitement absurdes, j'en conviens. Cependant, lorsque nous observons les faits, uniquement les faits, en écartant tous les beaux discours; et lorsque n'oublions pas la confusion qui trouble profondément l'humain quant aux idées qu'il se fait de la vie et de la mort, je crois que mes deux affirmations, mentionnées ci-dessus, se révèlent parfaitement pertinentes. Cette grande confusion, telle que je l'ai évoquée plus haut, consiste en ceci que l'homme oppose la vie à la souffrance et à la mort. Ainsi, pour l'homme, il y a la vie, qui ne doit être que positive, et puis il y a, en face de cette vie et contre elle, la souffrance et la mort, pures négativités. En vertu de cette conception erronée, laquelle détermine profondément toutes les actions et tous les jugements humains dans la mesure où elle semble inscrite dans les moindres replis de sa chair, l'homme s'imagine que la vie ne devrait être que rigolades, fêtes, plaisirs, joies et bonheurs. Lorsque tel n'est pas le cas, à savoir, lorsque la négativité montre son nez, lorsqu'elle s'insinue, lorsqu'elle menace, lorsqu'elle insiste, l'homme se braque contre la vie, il se croit victime, il demande des comptes, et comme un enfant criant à l'injustice, il se renfrogne, il boude et n'hésite pas à casser son jouet et à se punir lui-même, en refusant, à titre d'exemple, de manger, croyant par là qu'il vengera le tort qui lui a été fait. Mais là ne s'arrête pas la grande confusion, puisque, le premier volet de son erreur l'empêche de réaliser que le plaisir qu'il recherche n'est en fait que le bref passage entre l'état de manque de la souffrance négative et l'état considéré comme positif où ce manque est comblé. Or, ce bref moment de « plénitude » où le manque de la souffrance est effacé est en vérité une absence de désir et de tension qui, loin de résumer la vie, et n'étant déjà plus le plaisir, rappelle plutôt la mort, soit cet espace opposé à la souffrance où celle-ci ne menace plus. Les différentes étapes de la relation sexuelle (ici analogiquement égale à la vie) schématisent parfaitement bien les véritables liens qui unissent plaisirs, souffrance et mort : d'abord la piqûre douloureuse du désir et de son manque constitutif, suivi de l'acte plaisant qui culmine dans l'orgasme, à la suite duquel vient l'état de repos, d'absence de tension et de détente communément appelé « petite mort ». L'analogie de la pile électrique (ici égale à la vie), illustre également bien cette dynamique : le courant électrique (plaisir) circule du pôle négatif de la batterie (manque/souffrance), vers le pôle positif (mort, absence de désir, de tension vers un objet).
@berthierletourneau6106
@berthierletourneau6106 5 лет назад
(suite) Somme toute, en restreignant, de façon erronée, l'extension du concept de « vie » et en établissant des oppositions sémantiques trompeuses, l'homme est prisonnier d'une logique au terme de laquelle il ne réalise pas que ce qu'il recherche et trouve, ultimement, ce n'est pas le « plaisir » qu'il confond avec l'absence du manque et qui n'est en fait que le bref effacement de celui-ci; ce qu'il recherche et trouve, ultimement, au terme du bref passage répété à quoi se limite en vérité le plaisir, c'est bel et bien l'absence de manque, mais une absence de manque et de négativité qui correspond en réalité à la mort. Correctement compris, donc, le mot « vie », n'a aucun opposé, il inclut tout, à la fois, et le plaisir, et le manque, et la mort. L'écologie commet peut-être une erreur similaire lorsqu'elle nous parle, à tort je crois, de l'homéostasie. On reproche à l'homme d'avoir rompu de façon irréversible l'équilibre homéostatique du système terre. Mais qu'est-ce donc que cette homéostasie trompeuse et fantasmée dont nous parle l'écologie? Une espèce d'équilibre, d'absence de tensions, derrière laquelle se cache encore et toujours notre refus de la vie et de sa part de négativité. À vrai dire, ne faut-il pas considérer sérieusement l'hypothèse selon laquelle la vie serait ormétique, plutôt qu'homéostatique? Ne faut-il pas considérer sérieusement l'hypothèse selon laquelle la vie tend normalement et naturellement à la limite, qu'elle foisonne aux marges, et qu'elle se développe en franchissant des seuils? Et que dire maintenant de l'homéorésie, conceptualisée dans les années 60? Que dire des structures dissipatives? Ne devons-nous pas en conclure que c'est précisément lorsqu'un système est le plus éloigné de son point d'équilibre que se manifeste en lui sa force créatrice à travers sa faculté d'adaptation (donc que se manifeste la vie en lui)? Dans la mesure où l'homme rapporte tout, médiocrement, à sa propre mesure, il se désole de l'extinction des espèces, passées et futures, et s'inquiète de sa propre disparition, comme si la force vitale avait trouvé dans la situation présente son état parfait, d'équilibre, qu'il ne s'agirait dès lors que de préserver à bouts de bras, envers et contre tout. N'est-il pas temps, toutefois, de considérer la possibilité de l'effondrement, non pas comme un échec, mais précisément comme la réussite de l'homme? Ne faut-il pas y voir le dévoilement de sa nature profonde?, la révélation de son essence achevée?, l'accomplissement inéluctable de sa mission?, de cette mission commencée alors même que, encore perché dans les arbres et inconscient de la mort, il a entrepris son combat contre l'arbre et la forêt, cassant une à une, un à un, branches, feuilles et troncs, créant de la sorte ces clairières artificielles où les espèces pionnières trouvaient un espace temporaire nécessaire à leur perpétuation, avant que ce même espace ne redevienne forêt de nouveau? La grande erreur de l'homme est de croire en la dualité nature/raison; sa grande illusion est de se percevoir plus fort que la vie; son grand mépris est de penser la vie comme nécessitant un gardien pour se maintenir; sa grande folie est d'imaginer que la vie n'est pas assez patiente, créatrice et foisonnante pour persister par-delà une extinction, aussi massive soit-elle, des espèces; son grand aveuglement est d'oublier que la vie est parvenu à émerger de l'inanité du minéral et que, voudrait-il encore, lui, simple créature, s'acharner, volontairement cette fois, et en pleine conscience, à éradiquer la vie, il en serait bien incapable. Si différence il y a entre l'homme et l'animal que l'homme méprise avec une insupportable condescendance, cette différence n'est pas qualitative, mais quantitative, en ceci que sa faculté de mémoire, infiniment multipliée, n'a d'égal que l'image spéculaire de cette mémoire, tournée vers le futur, soit la faculté d'anticipation par laquelle l'homme redoute, prévoit, imagine, se tend et se défend contre la répétition des expériences désagréables mémorisées, tout en refusant le radicalement nouveau dont les effets sont imprévisibles (donc potentiellement négatifs). Humanité et animalité ne sont pas opposées; nature et raison ne sont pas opposées : derrière la seconde, se cache la pulsion; et derrière cette pulsion, se cache peut-être la grande intelligence de la nature, laquelle ne recule devant aucune souffrance et ne tremble devant aucune destruction. Dans cette volonté de maîtrise de la vie qui anime l'homme se dévoile sans relâche l'aveu aveuglant qu'il n'est que le pantin de cette même vie, l'une de ses éphémères, passagères et contingentes manifestations. A-t-on la moindre idée de la quantité phénoménale de négativité se déroulant dans le monde, en ce moment-même, à chaque instant, afin que la positivité soit possible, et que la vie puisse circuler, comme mouvement, entre ces 2 pôles? Et nous voilà tous, pauvres hommes, à plaquer sur le monde nos conceptions morales minables, contradictoires et inefficaces, lesquelles ne résistent pas à la moindre pluie; nous voilà nous crispant contre le réel duquel nous sommes issus et auquel nous appartenons inséparablement; nous voilà occultant et refoulant une vérité pourtant (peut-être) flagrante, à savoir que notre refus consubstantiel de la vie n'est encore et toujours déjà qu'une manifestation nécessaire de la négativité consubstantielle de la vie.
@berthierletourneau6106
@berthierletourneau6106 5 лет назад
(suite) En vertu des hypothèses que je soulève ici, je suis par conséquent tenté, en tout respect, d'émettre quelques réserves lorsque, dans la foulée de l'évocation de vos craintes d'une éventuelle barbarie, vous mentionnez votre désir de vérité. La vérité n'est-elle pas purement factuelle? N'est-elle pas dépourvue de toute dimension morale? Ou ne faudrait-il pas, pour le moins, posséder avec assurance cette vérité absolue, vers laquelle vous tendez, avant de proposer une quelconque morale qui en découlerait et avant de réagir moralement aux événements dont nous faisons et ferons l'épreuve? Si les hypothèses que j'évoque ci-dessus ont un minimum de pertinence, ne devrait-on pas suspendre tout jugement moral? Ne doit-on pas percevoir dans l'inefficacité complète de la morale (exception faite de cette part d'efficacité attribuable aux conditionnements auxquels la morale s'emploie, conditionnements répétitifs qui nie, de fait, la part de rationnel à l'oeuvre en elle), non pas la preuve qu'il faille en prescrire une dose supplémentaire, mais plutôt la preuve que la question morale n'est pas l'enjeu essentiel de l'humain? Schématiquement, ne pouvons-nous pas énoncer les trois affirmations suivantes : - il n'y a rien de « contre-nature » en ce monde : l'homme est de part en part une manifestation naturelle de la vie, et ce, même dans ce qui lui apparaît comme la manifestation la plus froide de la raison; - la vie est, par essence, cet espace d'échange et de mouvement entre un pôle négatif et un pôle positif; - la moralité et la raison souhaite limiter le négatif, donc la vie elle-même. En ce sens, se pourrait-il que l'augmentation de la moralité consiste en une injection massive de négativité dans le monde, laquelle injection ne peut vitalement être compensée que par une injection massive de positivité, au terme de laquelle se manifeste la créativité dans les effets de seuil et les états limites où de nouveaux rythmes, de nouvelles formes et de nouveaux ordonnancements apparaissent dans les marges, après la destruction? Ne faut-il pas se pencher sur la possibilité suivante, à savoir que la moralité a un grand rôle à jouer dans l'effondrement? (Voici un exemple énoncé crûment et qui n'a d'autres fonctions que d'évoquer la direction dans laquelle je pointe : la déforestation et l'extension des espaces de culture se justifiant par le fait qu'il serait immoral de ne pas nourrir tous les humains). À vrai dire (je m'en rends compte maintenant en écrivant ces mots), même mes réserves quant à la pertinence de la moralité doivent être abandonnées, et ce tout simplement parce que la négativité injectée par la moralité fait peut-être intégralement partie « du plan » de la vie. Schématiquement toujours, ne pourrions-nous donc pas dire que la vie a volontairement et nécessairement créé cet être en apparence moral qu'est l'homme afin que par lui soit injectée l'une des parts de négatif exigées par le foisonnement créatif qui l'anime essentiellement en tant que force vitale? (La morale trouverait donc ainsi sa plus grande efficacité, d'un point de vue « cosmique », dans le fait même de son inefficacité réel considéré du point de vue limité à la sphère de l'activité pulsionnelle humaine.)
@berthierletourneau6106
@berthierletourneau6106 5 лет назад
(suite) Et lorsque P. Servigne, que j'apprécie par ailleurs grandement, nous convainc que l'entraide est la stratégie de survie la plus efficace, n'est-il pas seulement, encore et toujours, qu'en train de nous faire la promotion du refus de la négativité consubstantielle à la vie? Peut-être serait-il préférable, en toutes choses, à l'image du Bartleby de Melville, de se limiter à un « I'd rather not to »? Peut-être, d'un point de vue strictement moral et humain, y a-t-il une chose pire encore que l'effondrement et l'éventuelle disparition de l'humain, à savoir cette idée, pour moi terrifiante, que l'homme pourrait y survivre en ne tirant aucune leçon des événements qui se seront déroulés. Car en faisant de l'entraide un rempart contre la possibilité de l'effondrement, nous ne faisons, au final, qu'affirmer la chose suivante : « Homme, ton erreur est de ne pas avoir poussé jusqu'à son terme la logique du néo-libéralsime, à savoir que le calcul du plaisir et des peines trouve sa solution la plus satisfaisante dans la coopération permettant à l'égoïsme de chacun de se soulager dans une mesure acceptable. » Mais ce faisant, le rapport à l'autre s'en trouve inchangé! Dans la société anté-effondrement fondée sur l'individualisme, l'autre est le moyen par l'exploitation duquel j'espère accéder à une plus grande quantité de plaisirs; dans la société post-effondrement de la coopération, l'autre est le moyen par lequel j'espère limiter, en vertu d'un calcul tout autant égoïste, la somme des douleurs. Dans un cas comme dans l'autre, mon prochain est un moyen subordonné à mon refus de la négativité, et non une fin en soi, comme nous le proscrit n'importe quelle morale de base. À ce titre, la société de la coopération, qui selon vous ne peut durer qu'un certain temps (et en-deçà d'un certain seuil de rudesse), ne s'extirpe pas le moins du monde des mécanismes actuelles, ce qui, selon moi, la condamne à un échec renouvelé, à plus ou moins long terme, mais un échec définitif cette fois, car l'humain semble bel et bien porter en lui un destin dont le seul paramètre modifiable est l'échéance. Comme vous, je suis terrifié à l'idée de la barbarie; mais en vérité, je ne vois à celle-ci aucun rempart; je pressens qu'aucun appel ne pourra ralentir sa montée et son déferlement. Comment croire, d'ailleurs, en contemplant le spectacle actuel de l'exploitation rationnelle et systématique de la nature et des peuples, que la morale ou la raison puissent s'opposer à la barbarie, dans la mesure où cette barbarie est déjà pleinement active et efficiente, en ce moment même? L'occidental moyen est déjà ce barbare qui pille, qui détruit, qui tue, le sourire aux lèvres, et s'il n'a pas les deux mains rougies par le sang, c'est qu'il compte sur les gouvernements et les multinationales pour faire le sal boulot à sa place (guerre pour les ressources, pillages légalisés par le droit commercial international écrit pas les plus forts, etc.), tout comme il compte sur eux pour maintenir son niveau de vie insoutenable. En vérité, l'occidental moyen ne redoute pas la barbarie, il redoute seulement d'en devenir la victime. Il coexiste parfaitement bien avec une barbarie dont les méfaits s'exercent actuellement sur tout ce qui n'est pas lui-même et ce à quoi il est attaché. Nous sommes déjà dans les pires conditions morales et de violence que vous et moi nous redoutons, à cette différence près que, pour l'instant, nous n'en faisons pas encore les frais. Nous nous devons, je crois, par lucidité et par amour de la vérité, de reconnaître ce fait pourtant banal et évident : que la barbarie, déjà présente, nous est transparente, à nous qui sommes actuellement ses sujets (ceux dont elle émane et qui en profite), et qu'à travers la menace de l'effondrement, ce n'est pas la violence et l'immoralité que nous rejetons, mais la possibilité d'en devenir éventuellement l'objet, après nous être trouvés pendant si longtemps du côté confortable du bâton. Voyez la ténacité avec laquelle cette société (que nous composons tous) souhaite repousser l'inéluctable échéance! Je ne vois partout, au mieux, que des adultes négociant avec le réel à la manière d'enfants refusant d'aller au lit ou exigeant un morceau supplémentaire du gâteau qu'ils eussent pu garder pour le lendemain, et ce au titre que 5 minutes supplémentaires de veille n'auront pas vraiment un effet notable et que demain (bien sûr demain!), ils seront supposément capables de se priver de la part de gâteau qu'il était inimaginable, pour eux, de ne pas doubler aujourd'hui. Je ne vois partout, au mieux, que des hommes vous annonçant pompeusement qu'ils font de la permaculture en vous montrant pour preuve les quelques brins de pailles qui servent de couverture du sol autour des quelques végétaux qu'ils ont plantés, et qui vous répondent, lorsque vous attirez leur attention sur leur camionnette, qu'il est impensable de ne pas en avoir une puisqu'il leur faut bien transporter les légumes au marché afin d'en tirer, à profit, non pas seulement les fonds nécessaires au paiement du cellulaire, d'Internet et de l'énergie nucléaire qui leur paraissent indispensables au train de vie supposément minimal qu'ils veulent mener, mais également les fonds nécessaires au remboursement de l'argent (créé à partir de rien) qui constitue le prêt à intérêts qu'ils ont contracté pour l'achat dudit véhicule. Chacun se comporte littéralement comme s'il disait : « Avec un peu de chance, peut-être ma vie se poursuivra-t-elle « normalement » et prendra-t-elle fin « normalement » avant que l'effondrement ne survienne! Que mes enfants et petits enfants soient ceux qui aient à faire face à la chute et à ses conséquences! Vivement que ma routine et mon confort ne soient jamais, de mon vivant, perturbés! » L'écrasante majorité des pères et des mères de ce monde ont adopté et maintiennent coûte que coûte une existence en vertu de laquelle ils espèrent que leurs descendants seront ceux qui devront éponger la négativité. Or, s'il n'y avait qu'un seul atome d'amour et de moralité digne de ce nom en ce monde, jamais nous n'accepterions la possibilité que nos enfants soient ainsi contraints de rembourser nos « dettes ». Si l'effondrement est inéluctable, nous le provoquerions maintenant même, volontairement, afin que ce soit nous, les coupables, qui subissions la transition. En revanche, si l'effondrement était évitable, nous ferions tout ce qui est en notre pouvoir, dès maintenant, pour l'éviter, et ce encore une fois pour que ceux qui nous suivront soient le plus possible épargnés des horreurs que nous avons causées. Partout où je regarde (même en moi!), je ne vois nulle trace de ce concept auquel l'homme se réfère lorsque, salivant comme une bête, il prononce le mot « amour »; partout où je regarde (même en moi, oui!, même en moi!), je ne vois nulle trace de cette moralité, je ne vois nulle trace de cette pure rationalité, je ne vois nulle trace de ce refus catégorique de la violence que j'exige pourtant d'autrui en montrant les dents, comme un chien, lorsque je me sens menacé. Lorsque surviendront les violences inéluctables de l'effondrement, il y aura, comme toujours, les tondeurs et les tondus. Je soupçonne que je ferai partie des seconds, et non des premiers, mais comprenez-moi bien : je ne pourrai pas, en expirant, me glorifier d'un quelconque mérite moral consolateur, d'une quelconque supériorité éthique, dans la mesure, tout simplement, où je souffrirai et mourrai probablement comme tous, le visage grimaçant, crispé d'une douleur où ne pointeront ni amour ni moralité. Je me laisserai fort probablement tondre, non pas au nom de valeurs édifiantes ou d'un refus radical de la négativité de la violence, mais tout simplement car les conditionnements sociétaux et familiaux inlassablement répétés qui constituent mon éducation ont incrusté dans ma chaire, de façon indélébile, depuis que je fus jeté en ce monde, des plis répondant à la nécessité qu'il y ait, et des tondeurs, et des tondus. Je me laisserai fort probablement tondre, oui!, car il y a bel et bien en moi, je le reconnais finalement, une certaine fatigue découlant elle-même de la pulsion. Comme chez mes futurs bourreaux, la même exacte pulsion rejette la négativité, à cette minime différence, toutefois, que chez moi ce refus s'apparente à ce point à un dégoût généralisé, désormais, que je ne lèverai même pas le bras pour me protéger du premier coup qui me sera porté. On soupçonne mal la nécessité qui unit réciproquement la victime à son bourreau. Cette dynamique est déjà à l'oeuvre entre l'enfant et ses parents dans la mesure où ces derniers jettent l'enfant au monde pour que celui-ci les comble; alors que l'enfant, en retour, se voit forcer, pour obtenir la protection qui rassurera sa pulsion, de se nier lui-même afin de répondre aux attentes projetées sur lui par ceux qui prétendent l'aimer inconditionnellement. Et se croyant devenu adulte, cet enfant ne perçoit pas qu'il persiste dans la négation de lui-même lorsque, à l'écoute de sa pulsion - eh oui! encore! toujours elle! -, il accepte un travail qu'il méprise pour s'alimenter; il ment et dissimule pour être aimer; il détruit pour s'amuser; et consent, pour continuer de profiter des avantages de la société. Il y a quelque chose de pourri dans ce royaume des hommes... et il ne reste, selon moi, qu'à dire un grand OUI!... et à trembler.
@Heav3n
@Heav3n 5 лет назад
Penser que l'IA nous sauvera me fait sourire... C'est une fable...ou irons chercher l'énergie pour concevoir et alimenter une telle infrastructure ? Quand on sait ce que consomme un data center! De plus l'IA en est a ses balbutiements et on estime qu'il faudra au moins 25 a 50 ans pour qu'une vraie intelligence artificielle non basée sur le deep learning voit le jour...
@alexhauser405
@alexhauser405 5 лет назад
L'effondrement c'est pas sur le long terme, c'est maintenant ! Hache n'a rien compris ....
@paplopikacho1345
@paplopikacho1345 5 лет назад
Pour s'affranchir des conditions terrestres pour 5pers sur 25 ans c'est 150M $ (avec certains manques) La Terre abrite 7,4M de pers sans limite de temps, sans ravitaillement, toutes options. On la dégrade pour 10 000$/pers /an (moyenne mondiale) On est fier de jouer à qui perd gagne.
@celinelesolliec1102
@celinelesolliec1102 3 года назад
Empathie avec la nature?la encore on personnalise la nature comme qq de bon etc le problème c'est que la nature c'est aussi comme l explique Vincent des lois dont nous essayons de nous abstraire depuis des millions d'années. C'est lois que beaucoup oublie parsque nous les tenons éloignés dans nos pays riches c'est la famine les épidémies les guerres pour s appropriée les ressources des autres se sont les enfants qui décèdent....
@danalissy5811
@danalissy5811 5 лет назад
Générique trop long... coupez-le en deux !
@Alvolta25
@Alvolta25 6 лет назад
Ici au Québec, les gens croient vraiment que l'électricité est une ''source d'énergie''. Ils croient qu'il y aura de l'énergie tant qu'il y aura des employés chez hydro-québec.. ou tant qu'il y aura des gens dont le métier est de ''produire'' l'électricité. On le voit bien dans ce talk show populaire. Les gens se font mentir selon moi. Pourtant la science sait que l'électricité n'est pas une ''source d'énergie''. C'est de l'énergie sous une forme particulière, qui nécessite des infrastructures, dont on ne parlerait même pas si les hydrocarbures n'étaient pas là pour les faire exister. Les gens regardes par dessus le réel, pendant que dans le réel il se passe totalement autre chose. ru-vid.com/video/%D0%B2%D0%B8%D0%B4%D0%B5%D0%BE-Wgo_GubA4ts.html&lc=z221g1ujyzuhwrzoq04t1aokgkxek1flgcvy2l1lpanpbk0h00410.1541614280763317
@samuctrebla3221
@samuctrebla3221 6 лет назад
On ne peut se féliciter que de capter un flux d'énergie, de facto présent. A quoi bon remercier le hasard des choses ? Le droit de l'homme sur la nature n'est limité que par sa grandeur d'âme. Peu de chose.
@mickael1991
@mickael1991 6 лет назад
Une étude avait pour but à base de logarithme de trouver combien de temps il faudrait à l'évolution progressiste technocratique pour passer de la première puce informatique que l'on a connu à une cellule vivante en terme de complexification et toujours en logique analytique. Le résultat des équations informatique par super calculateur était 12 milliards d'année. Ce que cette étude à montré est qu'on ne sait rien ... Prétendre que l'on peut dresser une quatre de l'évolution du vivant en prétendant que l'humain avec sa cinématique stratigraphique est la chose la plus perfectionner qu'elle est pu faire est non seulement prétentieux mais cupide et stupide ... En deux cent ans une espèce a pu changer la surface du globe et vous le petit cerveau reptilien vous allez nous dire qu'il est impossible que ça ce soit reproduit sur les 4 milliards et demi d'années en spéculant toujours que jamais la vie n'aurait pu venir d'ailleurs mais en plus que vous avez les preuves absolue de l'histoire que vous racomptez en assurant que nous allons tous disparaitre "d'après vos calculs bien entendu" .... Mais avez vous seulement effleuré une autre idée du temps ? L'idée que nous avencons sur une boule vers des localité inconnues dont l'espace temps et les propriété électromagnétique, géomagnétique, thermodynamiques peuvent changer du tout au tout ...? Vous ne savez rien alors utilisez votre ontologie et non votre analogie !
@mickael1991
@mickael1991 6 лет назад
C'est que le point de vue d'un effondrement dépend de nos capacités distinctive. Ceux qui se prédestinent à être les experts concernant la dureté du mur vers lequel nous nous précipitons ne le font que pour être sure qu'ils n'y échapperont pas ... Les colapsologues participent si non mieux que les industriels pour nous conforté dans la direction inviolable que nous prenons... Ce sont en gros les stress teste du système dans sa résolution à annihilé l’espèce humaine ... Ils se servent de la même science dont nous nous sommes servit pour être ou nous sommes actuellement ... En gros ce sont des imposteurs car on entend personne parler des technologies des anciennes civilisation, ni des technologies exotique complètement obscurcit par le même système qui les à formé ! Pourtant on se rend compte de l'imposture du scientisme mais ils utilisent ces même croyances dans "l'idéologie technocratique progressiste" pour continuer à nous enfermé dans la croyance que nous ne pouvons plus rien y faire. Ils te disent " écoutez moi , je suis haut potentiel" . Je réponds avec Trois réflexions : Haut potentiel " de quoi, selon qui , dans quelle direction ?" Et pour finir "qu'est ce qui fait sens ?" ... C'est la différence entre un humain et un grille pain ...
@HexydiaHQ
@HexydiaHQ 6 лет назад
La lecture de mes divers flux d'informations tendent à un affrontement entre les décroissants et les techno-libéraux-transhumanistes avec en toile de fond la population embourbée dans son quotidien et sa zone de confort, sous contrôle marketing des groupes marchands. On y va, les yeux fermés, avec certains qui parlent de Mars comme ultime solution de repli. Les craquements commencent à se faire sentir, mais les causes réelles ne seront jamais mises en avant car nuisibles pour le système économique en place (le rapport meadows est aujourd'hui dénigré sur les réseaux sociaux par des papes et des vassaux des nouvelles technologies). La guerre (civile ou non) comme plus probable horizon à temps "X non-datable" (comme le dirait Vincent), avec une potentielle fraction de "happy-few" protégée/préparée. Les soirs sombres, j'envisage que l'armement atomique pourrait devenir un bouton de reset si les foules deviennent hors contrôle, mais l'histoire nous montre que nous sommes malheureusement en mesure de faire moins radical et tout aussi destructeur. J'essaie surtout de protéger mon fils.
@gagilll
@gagilll 6 лет назад
Il est drole le mec qui parle de transition énergétique. Il a fait de la thermodynamique un fois dans sa vie ?.
Далее
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