En marge des révolutions sanglantes, une révolution plus discrète mais profondément radicale s'est déroulée au XXe siècle : progressivement, toutes les branches de la science ont reconnu que les objets de leur étude ne sont pas figés dans une éternité immuable, mais plutôt le résultat d'une histoire en constante évolution. Les plantes, les animaux, les bactéries, les roches, les métaux, les étoiles, les planètes, l'espace-temps - tous ces éléments ont une histoire propre. Notre planète, pourtant solide sous nos pieds, n'a pas toujours existé, de même que la vie n'y a pas toujours été présente. Les étoiles, autrefois considérées comme stables comme des idéaux platoniciens, sont en réalité en perpétuelle évolution : naissance, évolution, mort, dispersion de leurs atomes. Même les atomes eux-mêmes n'ont pas toujours existé, émergeant d'un univers primitif peuplé de particules élémentaires.
Toutes les disciplines scientifiques contribuent à cette prise de conscience. La biologie de l'évolution montre comment les espèces ont évolué à travers des mutations et des sélections naturelles. La paléontologie et l'anthropologie révèlent les filiations et les évolutions des espèces animales et humaines. La chimie, la physique et l'astrophysique expliquent les processus qui ont abouti à la formation des éléments inertes, terrestres ou cosmiques. La cosmologie moderne retrace l'histoire de l'univers depuis sa phase primordiale jusqu'à la formation des galaxies, des étoiles et des autres objets célestes.
Ainsi, là où l'on croyait autrefois à l'immuabilité, on reconnaît désormais des processus historiques et des disparitions définitives, datées avec précision. Par exemple, la Terre s'est formée il y a 4,45 milliards d'années, la vie est apparue il y a 3,5 milliards d'années, et l'Homme est apparu il y a quelques millions d'années seulement.
11 июн 2024