Les meutes de loups ont triplé en l'espace de 5 ans en France. Cela provoque une forte augmentation des attaques de moutons, vaches, chevaux, chiens mais aussi cerfs, mouflons, chamois et chevreuils. Faut-il réguler les loups? Et si oui, dans quelles conditions?
Dans ce nouveau numéro de « Face à Baudouin », votre rendez-vous régulier d’entretiens sur les problématiques de la chasse et de la ruralité, notre rédacteur en chef reçoit aujourd’hui Romain Lasseur, expert indépendant, docteur en toxicologie et écologie animale et spécialiste des espèces invasives, pour parler de l’impact du loup (canis lupus lupus) sur les écosystèmes existant dans le biotope des différents territoires de notre pays.
Baudouin a pu interroger Romain Lasseur sur sa vision de la situation actuelle des populations de loups en France tant au niveau historique que numérique. Pour le scientifique, peu de doute : considéré comme éradiqué de notre pays depuis 1937, le loup est bien réapparu, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à partir de 1992, d’une souche provenant d’Italie. Si le docteur Lasseur ne remet pas radicalement en question les chiffres officiels de l’OFB (autour de 1100 loup en France actuellement), il pense que cette population pourrait être sensiblement supérieure eu égard au nombre particulièrement élevé d’individus parmi certaines des 128 meutes qui colonisent notre pays.
La cause? Un stock de proies particulièrement nombreuses que ce soit en animaux sauvages (grâce à la bonne gestion des populations d’ongulés par les chasseurs ces dernières décennies), et l’importance des cheptels de bêtes d’élevages, notamment via le pastoralisme. Ceci, ajouté au statut d’espèce strictement protégée du canis lupus lupus, a donc entrainé une importante augmentation des populations de ce prédateur.
Baudouin a ensuite voulu aborder les conséquences et les risques que fait peser cette expansion du loup sur nos territoire. Romains Lasseur en voit une particulièrement: L’impact plus que négatif sur les activités agricoles et, en premier lieu, le pastoralisme, tradition qui a façonné les paysages et le biotope montagnard français. Le loup étant, comme tout prédateur, un animal avare de son énergie, il préfèrera toujours attaquer des proies faciles comme des moutons plutôt que des sangliers.
Baudouin a voulu alors savoir quelles étaient les solutions pour envisager une cohabitation possible de l’homme avec le loup. Le docteur Lasseur n’a pas hésité, il faut permettre une régulation de l’animal par l’homme et les décisions doivent être prises au niveau local plutôt que dans les arcannes parisienne de l’administration. Il faut accentuer la pression sur le prédateur là où il est le plus agressif vis à vis des animaux domestiques et de la grande faune. Pour ce faire, le scientifique a affirmé son approbation à la formation de chasseurs pour participer à cette régulation.
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19 дек 2023