Découverte de Kaoutar Harchi très récente. Il y a quelques minutes, je viens de finir "Ainsi l'animal et nous", son premier livre que je lis. Deux premières remarques : la première dit la densité de ce livre, sa clarté d'énonciation, et surtout la raison donnée à Rimbaud quand il dit "Je est un autre", auquel il faut apporter un complément, que Jean Ristat opère : "Je, c'est tous les autre", Je est nous dont Kaoutar fait la brillante démonstration en élargissant ce nous aux animaux que nous ne voulons pas être, en n'oubliant pas de dire que nous, ce ne sont pas tous les autres, puisque ce nous s'élabore dans une relation à l'autre, celui qui nous animalise, hier par le biais de la race, aujourd'hui par celui de la culture ; et tout ceci, "vous savez, tient ensemble". Or donc, si la lutte n'aboutit encore pas, c'est que nous nous prenons encore pour l'autre, celui qui nous animalise. C'est que nous nous prenons encore trop souvent, nous, les animaux, pour d'autres, pour ceux qui ont en tête de réaliser un classement dont pourtant nous souhaitons sortir. Mais en sortir, comme nous ne percevons pas ce nous, ni la nature de sa relation à l'autre, c'est, pensons-nous, en continuant de penser comme cet autre que nous, en adoptant sa façon de penser : pour devenir l'autre, il faut le MERITER. Ainsi, grâce à ce nous, à la porosité des frontières, peut se faire le génocide en cours, et tous les autres. la seconde évoque la rupture opérée des frontières académiques établies entre la science et le roman, entre le roman et la poésie, entre la raison et l'affect, entre le cœur et la rationalité froide qui veut se donner comme raison, entre la prise de position et la distance dite nécessaire pour avoir raison, tout ce que la raison occidentale établit pour éloigner les autres de la raison, pour, chaque fois, leur donner tort à priori, pour les animaliser. Merci.
Un récit fort qui nous renvoie à des questionnements intérieurs, collectifs et individuels. Merci pour cette écriture et cette interview où l'on laisse le temps à l'invité de s'exprimer et où les échanges se font dans un respect mutuel.
Charles W. Mills, philosophe politique, a développé la notion de "contrat racial" dans son ouvrage influent intitulé "The Racial Contract" (1997). Cette perspective offre une analyse critique des relations sociales et politiques à travers le prisme du racisme systémique.
Merci pour cet échange. En plus de citer Sayad, il faut absolument citer le philosophe Charles Mills , le contrat racial, pour mieux expliquer la fin du propos...😊
Je ne veux rien enlever au travail de cette universitaire mais il serait aussi utile d'étudier cette classe moyenne d'origine immigrée qui travaille, progresse et s'embourgeoise sans faire de bruit. Je parle en connaissance de cause.
Très intéressant…. L’invitée parle de racialisation, d’intégration Le mot assimilation n’est jamais prononcé J’ai les mêmes origines mais pour mes parents l’assimilation était une évidence ( sans que cela empêche ma mère d’être pratiquante) Du coup, je n’ai pas du tout le même ressenti J’ajoute que l’analyse est très égocentrique : qu’elle différence objective entre un immigré portugais et un immigré algérien en termes de sentiment de domination ? Je ne vois. On évoque ici un soi-disant déni post colonial mais quid de l’Algerie post coloniale ? L’immigration est une « co-production » ….. Au total, une personne totalement assimilée mais sans l’avoir jamais assumé à l’instar de nombreux maghrébins qui n’ont pas compris qu’être français ça dépends de soi et qu’ils ne sont ni marocains ni algériens…. Il faut se dire français et le revendiquer Aimer ce pays et sa culture Après c’est plus clair dans la tête 🤗
Dans cette réflexion sur la sociologie postcoloniale de l'auteure, le sujet absent, ou le non-dit, est la religion. Comment existe-t-elle en renonçant (en tout cas en public) à une partie de son identité? La "trahison" n'est pas familiale.
@@saperaudelesavoiretlaraiso4875 Ce qui est "fort précaire" est le niveau consternant de vos propos. Il n'y a pas de désaccord ici, seulement la dénonciation du racisme bête et ignare (pléonasme, je sais). Et se réfugier derrière le terme "ethnos" révèle à quel point vous êtes déconnecté à la fois de la réalité et des données historiques élémentaires.
En réalité l'origine ethnique de l'intéressée n'a aucune importance, ce qui vaut c'est sa maîtrise des codes sociaux. Et là je sens la militante de Gauche ce qui n'est pas bon. C'est la marque d'une intégration inachevée, incomplète.
Ah oui, parce qu'être un gros beauf frontiste comme vous, c'est préférable? Vous êtes d'un comique avec votre racisme à la petite semaine. Cette femme était intégrée, et elle n'a rien à vous prouver.
@@farid7838 En France, peut on parler de liberté lorsque ce sont les minorités qui possèdent le pouvoir médiatique, culturel et judiciaire ? En France, peut on parler de liberté, lorsque tous les Français de souche sont encouragés, par ces minorités, à mépriser leur passé historique et leurs personnalités littéraires ? En France, peut on parler de liberté, lorsque la sécurité sur la voie publique demeure terriblement inférieure à un pays « non démocratique » comme la Chine ?
@@farid7838 La Chine deviendra très certainement en 2 049, la première puissance mondiale ? A qui le devra-elle ? A ses autochtones : les Chinois eux-mêmes. Le continent Africain vivra dans un siècle dans cette même continuité d’ilotisme ? A qui le devra-t ’il ? A ses habitants : les Africains eux-mêmes Les Boat-people des années 80, sont devenus artisans, commerçants, professions libérales. Alors que d’autres ethnies, réfugiés économiques, se sont métamorphosés en « commerçants de stupéfiants ».
@@jvm7014 nettement meilleur, Cela fait 22 ans que je voyage dans le monde et que je ne vie plus en France . Les cultures sont moins fermer et égocentrique, la France ce crois tjs meilleur que les autres . La France est raciste
