Je partage pas mal d'opinions politiques avec Bégaudeau, mais il est clairement au sommet de son art quand il parle de ciné. Merci pour cet entretien, ton amour du cinéma transpire dans toutes tes vidéos! Et si tes questions étaient très bien, on sent que tu savais où tu voulais l'emmener de manière générale, tout en restant à l'écoute de la conversation qui se déroulait, nickel !
Il faut apprécier la grande disponibilité de Bégaudeau (et donc quelque part son humilité) qui accepte des entretiens et des débats même venant d'obscures chaînes youtube ! (Déso Guim ;)
J'ai peur de cette idée d'exposition proposée du cinéma d'auteur aux enfants : à un age où l'on intellectualise assez peu ce qu'on voit, où on s’ennuie très vite. Ca a été fait pour moi pour la littérature, et j'ai été un peu dégouté de la lecture telle qu'elle était mise en avant à l'école. Je n'ai pris gout que bien plus tard, la vingtaine passée...
Très bel entretien ! La longueur qu'il faut, une belle écoute de votre part, des relances judicieuses. Je ne sais pas ce que Bégaudeau en a pensé mais bravo !
Je pense que si on était plus ouverts à nos propres émotions, si l'émotion était regardée en face en tant que telle, en ce qu'elle révèle parfois nos désirs contradictoires, nos envies parfois contraires aux valeurs qu'on porte aux nues en société, on serait beaucoup plus à même, en nombre, d'apprécier des films qui font précisément appel à ça, et dont les histoires en effet qu'ils racontent ne sont que des outils à l'irruption de l'émotion. Clairement quand je vais voir un Marvel je ne ressens rien de rien, les personnages me paraissent surréalistes, de même que le scénario, tout est très artificiel, du coup je préfère largement les voir en 4DX histoire de me croire un peu à disney, je n'y cherche vraiment rien d'autre. Mais quand je vais voir Serre moi fort je vais chercher l'émotion de ce qui gratte et de ce qui questionne, le beau de l'existence et son imperfection. Plus nous fuirons l'émotion plus nous laisserons la place à tout ce qui ne la provoque pas. Emmener les gamins voir des films pour dire qu'on les a emmenés voir des films me semble complètement vain. L'école gagnerait à s'intéresser profondément aux êtres auxquels elle prétend enseigner quelque chose. Ce qui compte n'est pas tant ce qu'on y apprend, mais plutôt ce qui donne envie d'en apprendre d'avantage, éprouver un plaisir réel à être curieux de ce qui s'échine à se rapprocher de la vérité, celle de l'humanité et de ce qui la motive à rester en vie : l'émotion pure et justement provoquée
Le mec qui critique Top Gun M. qu'il n'a pas vu... Oui Top Gun M. est un grand film. Et oui je déteste les Marvel. Et oui tu es parfois un tocard François Bégaudeau même si je partage parfois certains de tes opinions.
Excellente interview à tous points de vue, bravo ! Cadrage, son, lumière, très agréable à suivre; d'autant plus que c'est loin d'être la norme sur RU-vid ! Hâte de le revoir chez toi, pour développer les nombreux thèmes qu'il a choisi de ne pas développer
Quand je pense que TOP GUN 2 a dépassé le milliard de dollars de recettes mondiales alors que c'est du vide absolu et du recyclage sans risque du premier... Ça m'inquiète un peu
Non seulement c'est du vide, mais c'est un film de propagande de merde US et un film belliciste, chose dont nous n'avons vraiment pas besoin en ce moment.
@@stevelepogs5246 Je crains que la raison du succès de cet étron soit pire: nous sommes dans une période de pré-guerre où les dirigeants occidentaux veulent nous habituer à l'idée de la nécessité d'une nouvelle guerre. Les gens se laissent avoir par cette propagande et vont voir ce film qui promeut les valeurs de la toute puissance de l'occident et des Etats-Unis...
Difficile de s'adresser à des gens qui ont fait qu' Idiocracy devienne un documentaire. Donc leur faire comprendre que ce qu'ils regardent et adulent c'est de la soupe et de la propagande depuis le plan Marshall, bon courage.
Par contre, je me vois déjà à dire à mes potes...." t as pas envie d être original ? voir autre chose ? " ....😁🤣😆🤣 Euh non....cet avis est celui d un pro , ne reproduisez jamais cela chez vous ....
Il n'y a pas que le cinéma qui est touché par la médiocrité on pourrait parler de la musique, politique de l'art.... C'est le reflet de notre société qui est épuisée et qui dirigé par des gens qui ne jure que par le pognon. Par curiosité aller voir les interviews de L' ina sur la jeunesse des années 50-60 et vous comprendrez pourquoi on est passé de Brassens à Jul et de De Gaulle à Macron.
Par rapport au débat sur le relativisme/ la sensibilité : est ce que c'est vraiment se singulariser que de se détourner du "battage médiatique" et des goûts promus par l'industrie que de se diriger vers les films d'auteurs promus eux par l'élite culturelle et critique (dont fait partie François Bégaudeau) ? Est ce que ce n'est pas tout simplement se distinguer (au sens bourdieusien) en changeant de groupe culturel et social de référence ? Moins de personnes aiment et regardent Pialat, mais celles qui le font font bien souvent partie d'un groupe social spécifique (un forme se bourgeoisie culturelle cinéphile). Est ce donc se singulariser que de suivre les goûts de ce groupe ? N'est ce pas juste s'éloigner de la masse mais rester soumis aux injonctions d'un groupe, certes plus restreint ? N'est ce donc pas en définitive simplement une opération de changement de "classe culturelle" ?
C'est assez rigolo ses réflexions sur les "ce qu'on détestait il y a 30 ans, on se met à l'adorer". Mais ça s'explique très bien, et pas seulement en matière de cinéma. C'est aussi le cas en musique où des quinquas d'aujourd'hui vénèrent Johnny Halliday, la quintessence de la beaufitude ringarde des années 80. C'est le cas pour les mangas : les générations qui ont été biberonnées pendant leur enfance par ce que les Japonais définissent eux-mêmes comme une sous culture, en devenant adultes ( mais pas forcément matures) n'ont de cesse de présenter leur hobby de jeunesse comme un art majeur. Pareil pour le rap. C'est vraiment des effets de génération. Lorsque vous avez été marqués par une mode pendant vos jeunes années, en vieillissant, vous cherchez à poursuivre vos objets de désir (ce qui est tout à fait justifié). Mais comme vous êtes devenu adulte, il faut trouver un moyen de les rendre "sérieux", histoire de ne pas trop ressembler à un ado attardé. D'où des discours extrêmement appliqués et profonds sur le jeu vidéo qui est un "vrai sport" et soit disant "le 10e art", la BD qui serait le 9e art, "Retour vers le futur" qui devient un monument du cinéma, NTM qui deviennent des artistes majeurs, bla bla bla...
@@magellan379 Et bien non cher ami. Un film devient culte parce qu'il a marqué une ou plusieurs générations. Même s'il existe quelques très rares contre exemples.
mouais bof. La BD est bien un art tout comme le jeux vidéo. C'est pas pour tenter de légitimer nos hobby de jeunesse qu'on le dit. Tout ce qui est vieux n'a pas eu droit à cette légitimation.
Tellement vrai le temps qui rend génial des films mauvais par nostalgie de notre jeunesse....mais jamais je n'ai vu et ne veux voir Top gun ....c est pas pour moi et jamais ça ne le sera ....et puis, n oublions pas, que plus les films d aujourd'hui sont nuls et plus ceux d hier paraissent des chefs d œuvres en comparaison....
On peut be pas être forcément d'accord avec lui sur certains points, il est vraiment intéressant. C'est passionnant de l'ecouter, et ça nous pousse à la réflexion. Bravo et merci pour cette interview !
"le cinéma de Haneke me met en joie. C'est ca la grande alchimie bizarre de l'esthétique." C'est génial, merci de mettre des mots sur ce sentiment que j'avais
Franchement bien joué ! Super interview, l'avantage avec Bégaudeau c'est que même si tu penses faire des questions pas ouf, il aime parler et il va te donner des bons éléments sur lesquels rebondir ! Ent tout cas pleins de refs, et plein d'encouragement, je retiens que si on veut faire du cinéma, allons y les gars on se débrouille !
Vidéo très intéressante, vous avez réussi tous les deux à mettre pas mal de mots sur ce que je pense du cinéma actuel, et c'est pas très jolie. Ce qui m'a agacé par contre c'est lorsque Bégaudeau parle du film Bac Nord en disant que ce n'est qu'un film d'action ricanisé et viriliste et que le réal s'en fiche des quartiers. Jimenez, au contraire de Bégaudeau, a grandi dans les quartiers nord de Marseille, il sait certainement plus de quoi il parle. Le scénario de ce film est inspiré de faits réels, romancés et simplifiés pour les besoins du film évidemment, mais la base de l'histoire est bien fondée. Je peux comprendre bien entendu que pour une personne partageant les positions politique de Bégaudeau le visionnage de ce film puisse être une torture, mais cracher dessus et ne dire que ce n'est qu'un fantasme d'extrême droite et de raciste est du niveau le plus bas de l'analyse cinématographique et de l'analyse de base. Soumettre son intelligence et sa capacité d'analyse critique à la fermeture d'esprit d'une idéologie extrême n'est pas quelque chose digne d'une personne telle que lui. Parler du réel c'est une chose, le vivre c'en est une autre.
@@Ewenblake je suis désolé mais c'est bel et bien ce qu'il a dit dans cette vidéo, j'ai mis du temps à écrire mon commentaire, j'ai repassé certains passages plusieurs fois pour tenter de bien saisir son propos, et j'ai écrit mon ressenti par rapport à ça. Je verrai son épisode de la gêne occasionné, ça sera peut être intéressant et plus travaillé.
Il est très méprisant et il aurait honnête de préciser que Jimenez a grandi dans les quartiers nord de Marseille et je déteste le procès en naïveté politique qu'il lui fait.
Ce qui va pas dans ce film c’est que ça met pas les choses en perspective on dirait un reportage de zone interdite genre les banlieusards (les arabes et les noirs) c’est juste des pourris, aucune perspective sociologique
Je viens de regarder votre vidéo qui est assez enrichissante, mais sur laquelle je suis globalement en désaccord. Je pense que si le cinéma d'auteur ne rameute plus les foules en salle, c'est peut-être parce qu'il est principalement chiant (des films qui vont privilégier la réflexion de fond au détriment d'une narration réellement maîtrisée) ou complétement déconnecté des préoccupations du public (ainsi, si la Nouvelle Vague pouvait attirer du monde malgré des expérimentations formelles très poussées, c'est aussi parce qu'elle a émergé dans un contexte post-68 très contestataire). Ce qui me frappe, c'est les exemples choisis par Bégaudeau au cours de son interview lorsqu'il parle des cinéastes passés qui ont connu un grand succès : Hitchcock, Hawk, Lang. Ce sont des réalisateurs avant tout populaires qui respectaient parfaitement les codes de la narration classique ce qui permettaient à leur film de toucher un large panel de spectateurs. On pourrait citer d'autres grands cinéastes comme Kurosawa, Truffaut, Forman, Polanski, etc etc qui savaient parfaitement conjuguer partis pris formels et rigueur narratives. En revanche, il est tout à fait normal que des films de Dumont se plantent royalement et j'en suis plutôt content si cela permet que ce type de film dispose d'un budget moins conséquent. A ce titre, Rohmer avait une réflexion très intéressante : il savait pertinemment que ses films n'intéressaient pas grand monde et par conséquent, il se contentait d'un budget minime pour tourner les films qu'il avait envie de faire. Les cinéastes contemporains devraient méditer sur cette réflexion, car le cinéma est également une industrie (chose qu'avaient parfaitement comprises les cinéastes vénérés cités plus hauts) et que par conséquent, un cinéaste devrait savoir quelle fourchette de public il peut espérer obtenir. Enfin, un exemple récent contrebalance toute l'argumentation sur laquelle repose cette vidéo (à mon sens, en tout cas) : Parasite. On parle quand même d'un film coréen sans version française (à sa sortie tout du moins) avec des audaces formelles, symboliques et narratives incroyables, mises en scène par un véritable auteur peu connu du grand public. Résultat : le film fait pratiquement 2 millions d'entrées. Pourquoi ? Pour moi la réponse est toute simple : c'est un film qui n'est pas CHIANT.
Je suis bien d'accord qu'il faut du cinéma d'auteur et beaucoup de cassage de barrières. Mais enfin soyons logique. Après tout ce contenu sur RU-vid, la TV etc nous propose faut captiver les gens au cinéma et malheureusement un film long, très long sans acteurs, ni dynamisme, ni action, ça ne marche plus. Arrêtez de vous voiler la face. Le but de la nouvelle vague c'était de casser les codes et faire quelque chose de nouveau, faisons la même et posons nous la question: Qu'est ce qui va faire bouger le cul du public hors de leur canapé ?
Est ce que Albert Dupontel ne pourrait pas être ce cinéaste entre cinéma d'auteur et le succès populaire ? Après tout la majorité de ses films sont des succès a la fois pour les spectateurs occasionnels mais aussi pour les critiques.
Oui c'est vrai, ça pourrait être un bon exemple. Après je m'avance peut-être mais je ne crois pas que Bégaudeau aime les derniers films de Dupontel (c'est que de la déduction, au vu de ce qu'on s'est raconté), mais moi je le les trouve intéressants, et c'est vrai qu'ils ont eu leur succès
Un peu sévère à l'égard de Jimenez je trouve. Le mec s'est fait la main en faisant des documentaires et "la french" a été encensé pour sa rigueur ou au moins sa recherche historique. je n'ai pas vu "bac nord" et j'ai cru comprendre qu'il avait généré quelques polémiques mais si le film lorgne du côté de Américain, comme le dit Bégaudeau, c'est probablement aussi que Jimenez à passé une décennie là bas et je pense que le choix de faire une fiction est volontaire. Qu'il y ait récupération politique derrière était inévitable.
La French c'est pas bon, de la reconstitution figée, la réalisation fige et glace les images. Ca manque tellement de profondeur, de spontanéité et de nuance dans le jeu d'acteur. A des années lumière de la pâte des années 70.
Oui, et je trouve plus que dommageable que la politique ait gangréné le milieu du cinéma. Au delà de l'histoire racontée, on cherche systématiquement à dire "film de gauche" ou "film de droite", quand c'est pas "film d'extreme droite", etc... Quand sont-ils enfin arrêter avec tous ces clichés morts et enterrés depuis des lustres. J'ai connu un gauchiste raciste ! (Un truc à faire un bon scenar!😁) monsieur vote LFI mais vit dans les beaux quartiers loin des banlieus, et j'ai bossé pour un droitard pur et dur qui a aidé (sans aucun intérêt en retour) son ami et voisin marocain a sauver son commerce de la faillite. C'est un bref résumé de ce qu'est aussi la vrai vie, mais si on voyait ça au cinéma le real se ferait incendier!?
Les arguments ne manquent pas d'intérêt, mais l'invité n'évite pas l'écueil du regard méprisant pour les films "de divertissement", et donc à travers eux pour les gens qui plébiscitent ces films. Bégaudau nous dit donc implicitement que ces specatateurs seraient massivement stupides, incultes ou pire, non rouchés par la grâce mystique de la sensibilité au beau: il ne font pas partie de l'élite du bon goût, en somme. Et surtout, il s'évite pas l'écueil habituel que constitue cette analogie douteuse entre originalité et qualité. Les deux n'ont pourtant aucun rapport. L'originalité est un critère souhaitable en art, mais pas indispensable et surtout pas suffisant. La qualité nécessite un ensemble de conditions, dont l'originalité ne fait pas forcément partie. J'irais même jusqu'à affirmer que certains standards sont des gages de qualité: le schéma narratif du voyage du héros par exemple, est vieux comme le monde. Il est sans cesse utilisé depuis l'épopée de Gilgamesh car d'un point de vue narratif, c'est du béton armé, c'est très efficace pour porter un propos. Par conséquent, si je propose un truc que personne n'a fait avant moi, un produit original donc, ça peut apporter un vent de fraîcheur qui va générer une vive émotion, mais ça peut aussi être une proposition complètement nulle (si nulle que personne ne l'avait proposée avant moi, justement...). L'originalité n'est pas un gage de qualité, elle n'est absolument pas une fin en soi - sauf pour ceux qui veulent voir leur ego briller plus fort que celui des autres dans le ciel étoilé de la cinéphilie.
Top gun maverick n'est pas considéré comme un film d'auteur par le public, mais comme un bon blockbuster qui se distingue justement des autres "marvelleries" : il est un peu de mauvaise fois là-dessus. D'ailleurs il oublie un peu facilement que Jimenez a grandi dans les quartiers nord de Marseille. Et le procès en naïveté qu'il lui fait, c'est un peu méprisant : malheureusement le RN n'a pas besoin de tel ou tel film pour progresser électoralement. Interview intéressante néanmoins 🙂!
Je suis de droite et je ne pense, pratiquement, rien comme BEGAUDEAU mais quelle intelligence tout de même! Je peux l'écouter des heures et sa pensée, sans nécessairement me convaincre, enrichit toujours ma réflexion. Un véritable intellectuel.
Honnêtement, je pense que c'est la meilleure interview que j'ai vu cette année. Une grande source d'inspiration, de remises en questions et surtout un regard honnête et franc sur l'état du cinéma d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Vous m'avez fait découvrir François Bégaudeau de la meilleure des façons ! J'en profite pour affirmer que votre chaîne est la meilleure traitant du cinéma français et autres, bravo pour votre travail qui m'apporte beaucoup !
C'est toujours un peu snob de taper sur les films Marvel, comme si le blockbuster américain moyen était nettement supérieur aux Marvel (je ne crois pas).
L'indépendance est un esprit. Toutes les particules du secteur en France sont complètement addictes au mécanisme économique et concurenciel. Ça fait 10 ans qu'on a essayé chez nous à inviter aux alternatives. Et il y a pas eu moyen, vraiment pas.
J'aime assez peu la personnalité médiatique de Bégaudeau mais il faut reconnaître qu'il sait parler de cinéma. Merci à vous pour cet entretien super intéressant. :-)
Excellent exposé de François Begaudeau. Éloquent et maîtrisant son sujet, le sujet passionnant du cinéma. Évoquer John Cassavates aurait apporté beaucoup à cet entretien. Il a inventé un modèle économique artisanal, tout en continuant de gagner de l'argent à Hollywood. Avec Gena Rowlands. Il a réalisé une dizaine de films exceptionnels.
Il est franchement très accessible, je l'ai contacté sur Facebook pour info. Si tu es très clair et concret sur l'objectif de l'entretien il te répondra avec plaisir je pense !
Quand Begaudeau dit que Gimenez ne regarde pas les quartiers Nord de Marseille, il veut dire : « il ne les regarde pas comme moi je voudrais qu’il les regarde. » Si l’angle avait été plus social, misérabiliste, le film aurait tout de suite eu grâce à ses yeux. Mais Gimenez montre, les trafics, l’insécurité, la surpuissance des dealers. Il nous donne à voir ce que Begaudeau ne veut pas voir et donc ne voit pas.
Non il lui reproche surtout de ne pas 'etre un bon cinéaste et d'avoir une mauvaise mise en scene je pense qu'il voulais un film plus documentaire voir un documentaire.
Arrêter avec votre argument cinéma d'auteur ça ne veut rien dire Spielberg, Coppola, Lucas, Nolan,cameron ... Sont des auteurs car pour la plupart d'entre eux ils ont les mains libres pour faire leur film et ne subissent pas la pression des studios et à contrario Disney a récemment été chercher des cinéastes du cinéma indépendant pour faire leur film ce qui n'a pas empêché de faire des bouses car le cinéaste en question n'avait pas du tout les mains libres et avait dû suivre le cahier des charges dictée par Disney.
Toujours intéressant d’écouter Begaudeau sur le cinéma. Néanmoins, si Jimenez se fout fondamentalement des quartiers nords quand il a fait son film, est-ce que Begaudeau y a déjà foutu les pieds ? 🙃
''Pas de mépris culturel'', c'est très bien, les petits cinéphiles élitistes de gauche à la Antoine Goya, devrait en prendre de la graine ! Toujours à te citer des films roumains des années 30 alors que quand tu grattes un peu, tu te rends compte que leur culture est très limité ! Ce qui n'est en rien du mépris, mais un fait, je vous vois venir les petits fragiles.
Merci 💐 Quartier difficile 🤔 donc vous suggérez que leurs habitants sont tous difficiles ?? Sinon, c quoi pour vous qui est difficile ?? Ces quartiers sont définis par l'état français comme suit : zones urbaines sensibles, la question est : sensible de quoi ?? Des films sur ce sujet ?? Merci 😶🌫️
Ha ben tiens, la tranche 50-60 ans qui ne va plus au cinéma et qui préfère les séries. En plein dans le mille. Même en streaming, que ce soit marvel ou film d'auteur, je passe. Marvel parce que c'est trop et les films d'auteur sont trop dans la banalité, et si en plus il n'y a pas d'histoire ... Le seul film que j'ai vu est "piège de cristal". Pour les autres, vu les sujets, c'est juste non. Même pas à la télé. Je ne comprendrai jamais ce désir de regarder tout et n'importe quoi, quelque soit le sujet. Il faut vraiment être passionné comme vous deux. Chacun son truc.
Découvrant et abonné depuis peu, félicitations particulières pour cet entretien. Pas d'accord avec tout dont surtout la vision "gôchiste" et sociétale (si possible antifrançaise) comme seule alternative de droit d'un(e) cinéaste (il serait plutôt là le fascisme), je me permets d'ajouter les méfaits du jeu vidéo mais maintenant de la pornographie venant exclure les jeunes et même les plus jeunes d'une culture audiovisuelle et cinématographique riche. D'où selon moi la médiocrité (invasive sur le net) du "cinematic" dans la forme et du film d'horreur comme seul genre de prédilection (outre les références clichées qu'à Tarantino). Des signes d'un malaise grave et profond mais qui ne parviennent pas à ruiner la confiance en l'intelligence (de coeur) de notre jeunesse. Absolument d'accord avec les nouveaux défis budgétaires et techniques qui appellent à davantage d'intuition et renvoient à l'artisanat (même avec le numérique). (Pas vu mais la description du dernier Batman m'a fait penser à une recette éculée à la Blake Snyder qu'il ne s'agit de suivre à la lettre pour connement espérer être le meilleur mais de s'approprier de main de maître). Très respectueusement et avec mes sincères encouragements, Patrice.
En France , il y aura toujours des " Astérix " , prenez Jean -François Laguionie par exemple , presque personne connaît et pourtant il est là , il bâtit son œuvre !
30:40 "Ton goût n'est pas très original" Et alors ? C'est mal d'aimer la culture populaire ? Un récit populaire et aimé par le plus grand nombre, ne peut pas receler de profondeur ? Ne peut pas être intelligent ? Et puis juste après ça va recommander le cinéma d'auteur nul. Que c'est chiant l'élitisme bourgeois.
Il faudrait réécouter je pense, ce n'est pas mal ce n'est juste pas original. Ça signifie en sous texte que tu manges ce qu'on te donne à manger (si tu ne consommes que ça). Du coup à toi de voir à quel point t'es à l'aise avec ça 👍
C'est pas de la culture populaire, c'est de la culture de masse qui ressemble à tout et donc à rien. Aimer ce que tout le monde aime c'est, par définition, ne pas avoir de goût, de jugement.
@@houssedecouette4056 ouais ca sonne condescendant...le truck c'est qu'on est plus à l'école pour encourager et donner dans le peut mieux faire. Condescendant, pas condescendant 🤷♂️ c'est avant tt vrai non ? Si c'est ta facon de consommer alors ca veut dire que tu ne vas pas chercher plus loin que ce que l'industrie te donne, c'est tt. Le reste c'est toi et ton miroir moi je m'en fou. (D'ailleurs ma façon de consommer est bieeen plus proche de celle qui consomme de la culture prêt a regarder au ciné que celle de Begaudeau, bon bah je reconnais que j'ai sûrement moins creusé mon goût que lui a creuser le sien, je suis à l'aise avec ça. Je me rattrappe dans d'autres domaines et quand j'ai l'occasion je creuse un peu plus coté ciné. Ca me parait pas insurmontable comme facon de voir les choses.)
Des vieux libéraux qui viennent traiter un gauchiste radical d'élitiste parce qu'il dit en gros que Marvel c'est de la merde, mieux vaut en rire. Et dans les 5 premières minutes il te parle de James Cameron en disant qu'il apprécie sa manière d'amalgamer le cinéma grand public avec des qualités formelles plus personnelles. C'est élitiste James Cameron ? Es-tu bête ?
Begaudeau une des personnes que j'apprécie le plus et que je suis depuis les Zabriskie Point ( que j'écoute encore ) et dont les écrits sont toujours pour moi une inspiration. Content de l'écouter pendant 1 heure 🙂.
Dommage pour les sujets ouvert mais qui n'ont pas eu la chance d'aller jusqu'au bout. J'aurais aimer savoir ce qu'il pense concrètement de bac nord.... Entre autre
Et wouais quand les films français d auteurs ou pas, sont mauvais ...On y va pas ! Globalement, même gratuit on irait pas ! because le temps c' est précieux !....Alors payant....
C'est toujours grinçant d'entendre un mec de gauche nous raconter comment il a consommé et continue à consommer (en dépensant de nombreux sous sous) de "bons gros" films US… comme si c'était en soi essentiel au mode de vie français. L'exception culturelle française est de plus en plus un mirage (sans public) qui sert à bercer d'illusions les bonnes âmes de gauche.
Très bien. Vaut mieux des questions un peu brouillonnes mais une bonne qualité d'écoute que comme dit Marion Cotillard dans le dernier Desplechin quelqu'un amoureux de ses questions. J'espère quand même que Begaudeau aura tort et qu'un cinéaste français entre cinéma d'auteur et commercial pourra se faire une place dans les années qui viennent. Petite précision. Les films de la nouvelle vague n'ont globalement pas été de gros succès mais les quatre cent coup plus de 3 millions d'entrées/ A bout de souffle a fait quand même plus de 2 millions d'entrées/ Pierrot le fou plus d'1 million/ Même Resnais qui n'était pas le roi du box office a eu quelques films qui ont passé le million d'entrées ce qui, je crois, n'est jamais arrivé aux auteurs pointus actuels (Desplechin, Dumont, Mia hansen Love par exemple.) L'époque a quand même un peu changé
La nouvelle vague était un phénomène de société "populaire" (quand bien-même d'un intellectualisme élitiste). Dans les années 60-70 les masses populaires faisaient contact, parfois bien malgré elles, via la culture commune (1 à 2 chaines de télé, quelques radios, de grands journaux nationaux) avec ce phénomène de société. De nos jours 80% des Français n'ont aucune connaissance de Desplechin, Dumont et Mia Hansen Love (95% pour cette dernière).
Le cinéma est loin d'être condamné et encore loin d'être mort. Ne serait-ce que par les documentaires. Comme le rappelle Bégaudeau, le documentaire, c'est du cinéma ! Et il y a d'excellents documentaires qui, actuellement, sont diffusés. Voyez "la Route de Memphis" de Richard Pearce sur le Blues et notamment B.B King et osez me dire que ce n'est pas du cinéma ! En plus produit par Scorsese. Donc non le cinéma n'est pas condamné. Il se réinvente, il s'adapte... et prend plusieurs formes. Et puis ne nous focalisons pas toujours sur les mêmes genres de films, sortons de nos habitudes et allons voir ailleurs ce qui se passe ailleurs. Et vous verrez que le cinéma est toujours vivant. Il suffit de rester curieux.
Contrairement à François Bégaudeau, je ne suis pas un fan du Titanic. La partie de l'histoire m'intéresser, mais je n'aimais pas le scénario. Je prends un exemple : lui a préféré l Titanic, moi, j'ai préféré 2001, l'Odyssée de l'espace. Ce qui manque aujourd'hui, ce sont des Kubrick, des Hitchcock, de Kurosawa, des Ford, Hawks; des Rossellini, des vrais cinéastes-auteur. En revanche, je déteste Hanneke, que lui vénère, il déteste Kubrick que moi, je vénère : veuillez m'excuser de le dire, chacun ses goûts, ce n'est pas péjoratif de le dire quand les arguments sont des exemples. Il refuse le débat avec Thoret et Ciment, pourtant, ils sont bien de gauche comme lui.
Belle interview, cependant l'éléphant dans la pièce que Bégaudeau ne voit pas ou élude volontairement, c'est l'orientation politique de gauche bien-pensante du cinéma français. Certes la mise en forme, c'est-à-dire la mise en scène fait en grande partie la qualité d'un film, cependant le fond compte aussi. Or à ce niveau semble avoir lieu un tri, au travers du CNC qui préfère subventionner des projets avec un fond clairement orienté à la gauche des valeurs. Le problème c'est qu'artistiquement parlant la qualité d'une oeuvre n'est pas forcément en corrélation avec le fait d'avoir un fond idéaliste de gauche, l'art en toutes forme préfère la vérité à l'idéologie.
C'est effectivement un sujet intéressant dont j'aurais bien discuté avec lui, c'est d'ailleurs important car beaucoup de gens aiment ou détestent un film en fonction de leur politique. Ce qui n'a pas grand chose à voir avec l'art.
C'est quoi à la gauche des valeurs ? Tu préférerais que le CNC finance des films sur la pureté de la race ? Ou sur la main invisible qui règle tous les soucis ?
D'autant que ces films de la bien-pensance actuelle se légitiment par leur sujet de fond et non pas par la qualité d'une "histoire". Ces sujets de fond servent d'accroche pour les médias publics et privés d'obédience "progressiste", sans compter les innombrables guichets publics de financement qui trouvent là une raison justifiable de donner leur obole à des "dossiers" compatibles davantage qu'à des scénarii de qualité. Un conditionnement ambiant des financeurs règne. Le chemin de la production en amont est trop encombré d'intermédiaires (CNC, chaines de télé, fonds, etc.). Je préfère par exemple un Boisset des années 70 à un Stéphane Brizé des années 2010 : il serait intéressant de comparer ici les parcours de financement.
@@jandron94 Soyons précis : tu trouves Stéphane Brizé bien pensant? Est-ce que tu as vu ses films? En quoi se situent-ils à la "gauche des valeurs" comme tu dis? J'ai l'impression que tu as une vision assez biaisée de son cinéma (que je n'aime pas)
@@ottaviokhalifa4847 Je ne trouve pas ses films mauvais en soi mais juste pas très bons, que ça manque de poésie, de liberté créatrice, que la trame colle un peu trop à un prechi precha de sociologue sur France Culture, que le film est formaté pour un téléphone sonne de France Inter. Ça veut nous raconter la vraie vie mais c'est comme si le message toujours au 1er degré et l'idéologie écrasaient le reste (reste qui manque de richesse, de finesse, de folie). Je n'ai rien contre les films à thèse, "politiques", le cinéma Italien des années 60 et 70 regorge de très bons films du genre. Stéphane Brizé n'est pas franchement un poète génial, un théseux sérieux et politisé plus certainement.
Ceux qui datent de 2015 et 2016 ? Je pense le refaire chaque année, pas forcément en top mais plutôt sur des films que je peux conseiller. Je l'ai fait pour 2021