Excellent podcast avec de la nuance, du recul, de la prise de hauteur entre entrainement et science du sport. Pour répondre à quelques interrogations sur ce qu'il se fait sur le terrain. Oui, on fait travailler sur fatigue et c'est indispensable à la performance en trail au delà de 3h à mon sens. Au delà de la discussion sur l'aspect "performance physique", ça joue aussi un vrai rôle sur le plan mental. C'est trop souvent négligé mais s'entrainer à endurer la douleur, l'inconfort, c'est absolument indispensable même si comme toute qualité, il y a de la variabilité individuelle. Concernant l'excentrique, il y a souvent des thématiques descente dans la planification. Il y a 2 types de séance avec des descentes proche d'une allure de compétition ( donc non max) et des séances plus ciblées à haute vitesse. Le nombre de séances du second type reste limitée sur une saison car les dommages potentiels de ces séances peuvent impacter "durablement" l'entrainement. Perso, je propose souvent 3-4 séances de suite à un rythme hebdomadaire avec la dernière séance de ce type à S-3 ou S-4. Je propose souvent 2 jours de repos ou légers derrière. En principe, les effets sont majeurs sur la capacité à résister aux dommages sur l'objectif suivant. Je rejoins tout de même JB Morin sur la nécessité aussi de se renforcer en salle pour ce genre de travail qui est très très sollicitant. En tout cas, en écoutant cet échange, je me dis que le terrain semble faire ce que les scientifiques comprennent de l'activité et c'est bon signe tout de même. Vu les résultats des français et françaises en trail et les profils des entraineurs, ça me surprend pas vraiment non plus. Néanmoins, je pense que la science est pertinente pour chercher des pistes d'amélioration mais ça ne doit pas prendre le pas sur la compréhension de l'activité, le caractère unique d'un athlète, le rôle majeur de la psychologie dans l'accompagnement...
Merci Nicolas pour ce commentaire, et ton écoute. Je te rejoins en tout point. Pour répondre à ta dernière interrogation, je dis toujours la même chose, la science, l'individualisation, et les pratiques de terrain vont ensemble. Personnellement, mon approche est de partir des évidences scientifiques, avec le sentiment que c'est ma "zone de sécurité". Une méthode est testée, démontrée, avec un effet moyen et de la variabilité autour, les risques et bénéfices sont mesurées ... c'est ma base que je vais appliquer de manière individualisée à un individu, mais dans une moindre mesure. Puis, à mesure de travailler avec l'athlète, au fil des semaines et des résultats / tests, je vais individualiser de plus en plus, en m'inspirant de plus en plus en des pratiques de terrain. Parfois cela va m'amener, au bout de plusieurs semaines / mois, à m'éloigner beaucoup du point de départ scientifique, parfois moins. Mais voilà un peu mon "process", ma vision (qui n'engage que moi, en somme, et que je trouve "safe"). Elle me convient aussi car je bosse avec des athlètes "moyens". Si demain Kilian Jornet veut que je l'entraîne, j'aurais peut être une approche différente ^^ (mais il ne m'a pas encore écrit).
Absolument génial 👍 j’ai bien aimé la phrase à la fin qui précise bien qu’il faut courir pour soi et non pour se vanter à la machine à café le lendemain ! Je viens de finir un marathon et les gens me félicitent alors que pour moi c’est juste qq chose de normal et je le fait pour moi, il s’agit juste d un sport, rien d’autre, je ne cherche pas le regard des autres. Je trouve que les gens ont souvent besoin de reconnaissance et se lancent dans des défis qui les dépassent parfois. Cela dit, vive l’activité physique ! Ça fait un bien fou !
Merci ! J’espère que la partie 3 te plaira tout autant ☺️ Oui c’est important de le repreciser ! Le dossard n’est pas obligatoire pour faire de l’activité physique, et la compétition n’est pas obligatoire, c’est important de se questionner sur « pourquoi » on en accroche un, sans forcément de jugement de valeur, mais au moins se poser la question 😊
J ai bcp l approche qui est de dire la science oui mais attention a l exces de science. On a la facheuse tendance actuellement d incanter la science pour tout justifier et ce dans n importe quel domaine.. neanmoins la base de cette même science est de douter et dc de contredire la plupart du temps ces verites passées. Merci en tt cas pour ce podcast de qualité.
Tu dois te douter que mon approche est … très différente ^^ la méthode scientifique est la seule approche permettant de démonter, ou rejeter, une idée, une hypothèse, avec un cadre rigoureux. Pour moi c’est la base de la production de connaissance, robuste et fiable, et donc justifier quelque chose par la science est juste. Ce qui me fait peur, ou a minima douter, c’est ce qui n’est pas justifié, pas démontré. Sans forcément balayer cela d’un revers de la main, à mon sens ça doit absolument rester dans le domaine du « pourquoi pas », et tant qu’on ne sait pas, ce raccrocher à ce que l’on sait est prudent. Après l’esprit scientifique, de discussion et d’évolution de la pensée, n’est pas incompatible avec ce que je dis, mais les discussions s’animent entre des éléments tangibles, démontrés, pas entre des éléments prouvés et d’autres uniquement au stade d’hypothèse, et ça (à mon sens) les chercheurs le font très bien. On discute de ce qu’on sait, qui peut parfois se contredire, on essaye de comprendre, et ce qu’on ne sait pas, ce qu’on a pas démontré, bah on sait pas ! On attend, on reste curieux, et on verra !
Parfois c’est vrai ! Parfois j’ai l’impression que c’est l’inverse … 😅 que parfois le terrain a 2 trains de retard sur les connaissances, ou parfois que le terrain pense avoir 2 trains d’avances par « mode », mais la science vient montrer qu’en fait tous les passagers sont restés sur le quai 😅 D’où l’importance de mélanger les sons de cloches 🔔
Les informations sont tellement dilués sans structure ni titres qu'on en perd pas mal de l'intérêt informative initiale de la vidéo (d'autant qu'on peut résumer l'heure par = ca dépend..)