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Poésie : “Le Voyage”, Charles Baudelaire - musique par -REK- 

Le Mock
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Charlie Baudelaire c'est un réveil en musique tous les premiers dimanche du mois.
Voix : Antoine Gaillemain
Musique : - REK -
Dessin : Timothée Mironneau (timothee-illustration.jimdo.com/)
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"Le Voyage" est un poème de Baudelaire recueilli dans Les Fleurs du Mal.

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4 ноя 2017

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Комментарии : 107   
@caineghis1642
@caineghis1642 11 месяцев назад
Vous nous manquez. Nous avons sincèrement besoin d’autres poésies interprétées et mises en musique à la manière de toutes celles déjà disponibles. Je les ai toutes écoutées, encore et encore. Mais il m’en faut plus. Il m’en faut encore.
@sarahlechevalier5806
@sarahlechevalier5806 4 года назад
Cette voix grinçante qui lit avec le cœur. Il n'y a plus beau que d'entendre cet espoir émaner de ce timbre. Merci pour cette lecture.
@simonlecomte6503
@simonlecomte6503 Год назад
C'était il y a quatre ans... déjà ! J'écoute encore ces poèmes, ces vidéos et je pleure encore à chaque fois que j'écoute ce poème ❤ Merci pour avoir mis ces vers dans ma vie... Berçant mon infini sur le fini des vers 🍃
@fredbegue6303
@fredbegue6303 Год назад
La voix la lecture est belle, la musique fait crier tellement elle fait chier
@anthonylecazals5278
@anthonylecazals5278 Год назад
Le voyage c'est la vie, le rétiaire cet empêchement. Et cela se termine sur le nouveau, sans doute un poème se dressant d'avant 1850 et non pas un déclinant comme ceux rajoutés dans la partie la mort. Baudealaire c'est une métaphysique (un type d'énonciation) de l'émancipation. L'émancipation de l'esprit vis-à-vis de l'innommable vu, c'est-à-dire le cadavre, la dépouille. C'est pour cela que sa poésie lie toujours l'instant à l'éternité, la fleur à l'existence du mal. ce qu'on érige 'piteusement' (L'albatros) sur le pourrissement.
@Gromelman
@Gromelman Год назад
Vous m'avez fait aimé cette poésie. J'ai beaucoup voyagé et j'y ai retrouvé, tristement, l'aigreur de la déception, derrière les paysages de cartes postales, toujours les mêmes issues, les mêmes écueils. Et la joie d'être triste.
@maxmez11
@maxmez11 6 лет назад
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers : Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d'une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums. Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent D'espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom ! II Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule, Comme un Ange cruel qui fouette des soleils. Singulière fortune où le but se déplace, Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où ! Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou ! Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l'oeil ! " Une voix de la hune, ardente et folle, crie . " Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil ! Chaque îlot signalé par l'homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin ; L'Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin. Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer ? Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ; Son oeil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis. III Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers. Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons. Dites, qu'avez-vous vu ? IV " Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici. La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant. Les plus riches cités, les plus grands paysages, Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux ! - La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près ! Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin ! Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ; " Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. " V Et puis, et puis encore ? VI " Ô cerveaux enfantins ! Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché, Du haut jusques en bas de l'échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ; L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ; Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu'assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ; Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ; L'Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : " Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! " Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l'opium immense ! - Tel est du globe entier l'éternel bulletin. " VII Amer savoir, celui qu'on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd'hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui ! Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit, Comme le Juif errant et comme les apôtres, A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau. Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu'autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent, Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le coeur joyeux d'un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? " A l'accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. " Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre ! " Dit celle dont jadis nous baisions les genoux. VIII Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre, Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons ! Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ? Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
@denmor2572
@denmor2572 4 года назад
Poésie. Rêve éveillé. Sentiments précieux et merveilleux. Souvenir inoubliable de la première lecture des fleurs maléfiques. Grâce gravée en mon sein jusqu'à mon dernier souffle.
@Jessy.V
@Jessy.V 3 года назад
Quel plaisir, je l'écoute souvent, merci a vous.
@patricederambuteau6083
@patricederambuteau6083 2 года назад
J'ai appris ce poème sublime en l'écoutant. Il est sublime et la diction et le rythme sont parfaits. Les poèmes sont faits pour les apprendre avec le cœur.
@stefanobadini6065
@stefanobadini6065 4 года назад
MA-GNI-FI-QUE ! (...) "Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers" (...) Je suis en train de connaitre ce poème par coeur à force de l'écouter, sans devoir l'apprendre, tellement qu'il est beau ! Merci Le Mock pour tout ce que vous faites, pour ces initiatives aussi inédites qu'essentielles pour valoriser et faire connaitre "le Beau", comme dirait ce cher Baudelaire et ses amis Parnassiens.
@thomasd.2035
@thomasd.2035 3 года назад
Merci de nous faire revivre Baudelaire et pour la qualité de la voix.
@alexandre4929
@alexandre4929 5 лет назад
wow ! d'une beauté ! la lecture, la musique le texte, tout est on ne peut mieux choisi
@liotapeur
@liotapeur Год назад
Le voyage, c'est la vie. On grandit curieux en découvrant le monde, On vit nos expérience, des moments de bonheur et d'autres plus tristes. Puis on s'habitue au monde, se désillusione de nos désirs de jeunesse. Puis arrive le jour notre mort. Merci Baudelaire pour avoir su expliquer aussi magnifiquement le plus beau de nos voyages, celui de la vie.
@Max-lp4xd
@Max-lp4xd 5 лет назад
Fantastique, qu'il est rare de trouver des poèmes récité sans théâtre ! Cela faisait des mois que je cherchais du Baudelaire ou bien d'autres pour accompagner mes livraisons à vélo. Et bien, je vous remercie ! Je travaillerai sans ennui maintenant.
@user-xd2gn3er9g
@user-xd2gn3er9g Год назад
Subtil et magnifiique ... Le slam de la perfection ! Un poison délicieux ... ❤
@nadianadiatoune9265
@nadianadiatoune9265 2 года назад
Je n'arrête pas de l'écouter en boucle parce que je doit l'apprendre et ça m'aide merci
@eminenceverte6884
@eminenceverte6884 6 лет назад
Mais quelle merveille!! Merci pour cette douceur dominicale.
@thomasmichat3545
@thomasmichat3545 6 лет назад
La poésie de Baudelaire portée par la douce mélancolie de cette voix, c'est envoûtant. Le Mock, vous avez du talent !
@LeMock
@LeMock 6 лет назад
Merci :)
@francoisebianchi7282
@francoisebianchi7282 3 года назад
La lucidité tragique de Baudelaire magnifiée ici par la diction.
@cauzartmatrice1455
@cauzartmatrice1455 6 лет назад
Merci ^^ Baudelaire, là où les choses vraiment sérieuses commencent. Vive la poésie !
@quentinsaison835
@quentinsaison835 6 лет назад
Je suis en train de découvrir votre chaîne... Mais... WOUAH ! C'est si exaltant, si diversifié ! Le génie d'un poète incroyable, la forme de vidéastes talentueux, la voix d'un homme passionné. A écouter cent fois par temps de déprime, et tant de fois d'humeur sublime.
@LeMock
@LeMock 6 лет назад
merci à toi !
@sebastienmBretagne
@sebastienmBretagne 2 года назад
Magnifique ,somptueux, majestueux ,épatant 👍
@ruhtrayen
@ruhtrayen 6 лет назад
J'allais pleurer, je suis vraiment tellement admiratif de ce travail. Je sais pas quoi dire...j'ai pas de mots... Merci, simplement merci beaucoup
@LeMock
@LeMock 6 лет назад
oh ! Merci beaucoup !
@lalaland1427
@lalaland1427 6 лет назад
J'adore cette série de poèmes lus, je les réécoute plusieurs fois ça me berce et ça fait rêver autant que réfléchir. Merci !
@nicolasdusseau3638
@nicolasdusseau3638 6 лет назад
C'est formidable comme idée, n'hésitez pas à continuer :)
@lucasbaran-laraconterie4871
@lucasbaran-laraconterie4871 3 года назад
Cette lecture est tout simplement incroyable !
@TheNioui
@TheNioui 6 лет назад
Retour de Berlin Aéroport gris Cœur gros Et je trouve votre nouvelle vidéo Je vous aime Merci ❤️
@LeMock
@LeMock 6 лет назад
TheNioui wow merci :) bonne journée !!
@julietteb5780
@julietteb5780 6 лет назад
C'est juste beau.
@Eden-rp2th
@Eden-rp2th 6 лет назад
Cet Antoine Gaillemain a similairement la même voix que celle du corbeau dans le film Le Roi et l'Oiseau
@lastofenglishroses
@lastofenglishroses 6 лет назад
Au début je me suis dis, la voix est gênante, mais finalement elle donne quelque chose d'original à cette vidéo, qui devient une oeuvre à nouveau.
@cauzartmatrice1455
@cauzartmatrice1455 6 лет назад
La poésie est faite pour être lue. Alors seulement elle émerge à nouveau
@carlooblomov4255
@carlooblomov4255 3 года назад
Moi aussi. puis je me suis dit que Baudelaire devait avoir une voix comme celle-là. Un peu âpre, et pressée (qui ne fait pas sonner les alexandrins de tout leur poids classique) et impatiente. Et cela me rend le poème plus vrai
@pouicx34
@pouicx34 4 года назад
c'est brillant, tout simplement.
@seder3595
@seder3595 6 лет назад
Bonjour, Superbe poème, très bien déclamé. La musique derrière je suis mitigée. je crois que j'aurai préféré sans, ou alors plus discrète. merci pour votre travail.
@LittleFl0yd
@LittleFl0yd 6 лет назад
Je suis un peu d'accord, je n'ai rien contre cette musique, mais personnellement elle me distrait un peu du texte, dont j'essaie d'entendre... la musique justement. Trop forte peut-être ? Trop rythmée ? Un peu dommage car je trouve la lecture d'Antoine Gaillemain très très belle... Pas que sur cette vidéo d'ailleurs, a chaque fois. Très chers Le Mock, pourrait-on espérer un de ces quatre matins une version parole seule ?? (ici ou... sur soundcloud ! Ouais ce serait bien sur soundcloud ! Alleeeez quoi...) PS : On aime bien se plaindre par ici, mais c'est parce qu'on vous aime tellement fort
@olivierbrillard8641
@olivierbrillard8641 5 лет назад
Elle distrait un peu, mais c'est précisément cela qui berce. Cette vidéo stimule deux zones du cerveau : en même temps. Deux zones tellement merveilleuses...
@sylviestephanides8391
@sylviestephanides8391 5 лет назад
La musique des mots de Baudelaire se suffit à elle même.... Cette musique m'est juste insupportable..... Répétitive et sans intérêt.... Dommage !
@marcelpatoulatchi5443
@marcelpatoulatchi5443 4 года назад
Magnifique.
@salome7544
@salome7544 6 лет назад
J'aime tellement ce que vous faites ! Vous illuminez ma playlist de musique :D
@pascalpierreolivierberny1503
@pascalpierreolivierberny1503 3 года назад
Merci pour le partage.
@danslaneko3882
@danslaneko3882 6 лет назад
Génial!! C'est si poétique..
@matthieulejeune3869
@matthieulejeune3869 2 года назад
Superbe, bravo à vous !
@nicolasc.4003
@nicolasc.4003 3 года назад
@Le Mock Est-ce que vous pourriez les mettre sur spotify, s'il vous plait?
@kerrestcamille6553
@kerrestcamille6553 6 лет назад
merveilleux
@MstrYaser
@MstrYaser 11 месяцев назад
Le Voyage À Maxime du Camp I Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes! Aux yeux du souvenir que le monde est petit! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers: Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme; D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d'une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums. Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent D'espace et de lumière et de cieux embrasés; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir; coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons! Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom! II Nous imitons, horreur! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule Comme un Ange cruel qui fouette des soleils. Singulière fortune où le but se déplace, Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où! Où l'Homme, dont jamais l'espérance n'est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou! Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie; Une voix retentit sur le pont: «Ouvre l'oeil!» Une voix de la hune, ardente et folle, crie: «Amour... gloire... bonheur!» Enfer! c'est un écueil! Chaque îlot signalé par l'homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin; L'Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin. Ô le pauvre amoureux des pays chimériques! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer? Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis; Son oeil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis. III Etonnants voyageurs! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers. Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile! Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons. Dites, qu'avez-vous vu? IV «Nous avons vu des astres Et des flots, nous avons vu des sables aussi; Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici. La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant. Les plus riches cités, les plus grands paysages, Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux! - La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près! Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès? - Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin! Nous avons salué des idoles à trompe; Des trônes constellés de joyaux lumineux; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux; Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse.» V Et puis, et puis encore? VI «Ô cerveaux enfantins! Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché, Du haut jusques en bas de l'échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché: La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût; L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout; Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote; La fête qu'assaisonne et parfume le sang; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant; Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté; L'Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie: »Ô mon semblable, mon maître, je te maudis!« Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l'opium immense! - Tel est du globe entier l'éternel bulletin.» VII Amer savoir, celui qu'on tire du voyage! Le monde, monotone et petit, aujourd'hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image: Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui! Faut-il partir? rester? Si tu peux rester, reste; Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste, Le Temps! Il est, hélas! des coureurs sans répit, Comme le Juif errant et comme les apôtres, À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme; il en est d'autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau. Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier: En avant! De même qu'autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent, Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le coeur joyeux d'un jeune passager. Entendez-vous ces voix charmantes et funèbres, Qui chantent: «Par ici vous qui voulez manger Le Lotus parfumé! c'est ici qu'on vendange Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n'a jamais de fin!» À l'accent familier nous devinons le spectre; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. «Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre!» Dit celle dont jadis nous baisions les genoux. VIII Ô Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l'ancre! Ce pays nous ennuie, ô Mort! Appareillons! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre, Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons! Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe? Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau!
@elmathou9668
@elmathou9668 6 лет назад
wow, c'est si beau.
@brewedmeditation2886
@brewedmeditation2886 Год назад
I don't understand french but I have read it in English. From Bangladesh
@Laoul51
@Laoul51 6 лет назад
Magnifique !
@lepassant478
@lepassant478 6 лет назад
Ça rend bien
@maestalienor
@maestalienor 6 лет назад
❤️
@rebekalitz8343
@rebekalitz8343 6 лет назад
Sublime, merci :)
@gistar22
@gistar22 6 лет назад
merci
@conilwhitetmntlove7810
@conilwhitetmntlove7810 6 лет назад
merci pour cette video originale
@LOstiDVegan
@LOstiDVegan 6 лет назад
La musique m'a tannée un moment donner, ça m'a déconcentré mais c'était bien
@johnmccarthy4331
@johnmccarthy4331 4 года назад
A l age de 13 j ai lus se poème a 25 ans j ai fait le tour du monde seul 11 mois .se poeme a jouer un grand rôle dans ma vie .(les vrais voyageurs parte pour partire le coeur léger )
@jimmycliff8684
@jimmycliff8684 Месяц назад
😊😊😊😊
@ImTweeZy
@ImTweeZy 6 лет назад
continuez pls j'adore baudelaire
@ilianamassol8284
@ilianamassol8284 3 года назад
Magnifique
@tomgraal
@tomgraal 6 лет назад
J'adore votre chaîne
@lejournaldeyoutube4839
@lejournaldeyoutube4839 6 лет назад
super concept !
@LeMock
@LeMock 6 лет назад
merci à toi !
@nathminouche5620
@nathminouche5620 3 года назад
Beau!
@faafiteb2333
@faafiteb2333 2 года назад
Quel poème magnifique
@joffreydelphis8589
@joffreydelphis8589 5 лет назад
c'est surprenant
@leopoldvirieux8961
@leopoldvirieux8961 6 лет назад
"Si le ciel et la mer"
@jodubacasable1115
@jodubacasable1115 11 месяцев назад
J'ai une autre vu sur la poésie chanter c est un trésor
@Opportuniist
@Opportuniist 5 лет назад
Je découvre votre chaînes et ces vidéos bien (trop) tard... Excellent travail. Cependant, il me semble qu'il y a une faute dans le texte à la 8ème partie. Dans mon recueil j'ai bien "si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre" et non "si le ciel et la terre"....
@lynaennabli3681
@lynaennabli3681 3 года назад
2:53
@peterstill3760
@peterstill3760 4 года назад
Gaillemain a su trouver exactement la voix de Baudelaire. Brilliant. La musique est trop forte par contre.
@celtiauneboissonunenation1239
@celtiauneboissonunenation1239 2 года назад
Cette voix n’aurait pu être plus proche de la « gueule » de Baudelaire. Bravo.
@anasmcl
@anasmcl 2 года назад
"Si le ciel et la mer* sont noirs comme de l’encre" :-)
@asphoredreamer6617
@asphoredreamer6617 6 лет назад
magnifique video j'adore votre travail. J'aimerais vous demander quelque chose qui risque de vous importunés: pouriez vous faire une annalyse des faux monayeurs de André Gyde. cela aiderait les futurs bacheliers.
@LeMock
@LeMock 6 лет назад
Asphore Dreamer merci beaucoup :) ça nous importune pas du tout, mais on a déjà beaucoup de projets sur le feu et on privilégie les bouquins qu'on aime beaucoup et c'est vrai que c'est pas notre livre favoris. Mais pourquoi pas un gros topo au moment du bac
@asphoredreamer6617
@asphoredreamer6617 6 лет назад
Le Mock Je vous comprends parfaitement et je vous souhaite bien du courage pour tout vos projets.
@atticusinabluefunk6100
@atticusinabluefunk6100 6 лет назад
Ma seul certitude: je veux voyager
@romainlamy4982
@romainlamy4982 6 лет назад
salut les gars pourriez vous mettre en ligne juste les voix sans les musiques en fonds je les trouve trop présentes merci j'ai quelques idées concernant ce que vous faites avec les poèmes Sinon j'adore et je vous remercie de ce que vous faites
@elpar196
@elpar196 5 лет назад
pour la musique du poème c'est trieste de josh lippi et The overtimers
@LeMock
@LeMock 5 лет назад
Bonjour, Non, la musique c’est un inédit de REK composé pour le morceau ;)
@elpar196
@elpar196 5 лет назад
@@LeMock mechant shazam alors. Et on peut pas y avoir accès?
@LeMock
@LeMock 5 лет назад
Sans le texte, non mais avec le texte il est sur notre soundcloud :)
@mariongonzalez4610
@mariongonzalez4610 2 года назад
Entre la musique et la voix y’a une vibe un peu « le fabuleux destin d’Amelie Poulain »
@maelbiard6651
@maelbiard6651 4 года назад
L'instru svp
@giuliabonezzi2388
@giuliabonezzi2388 6 лет назад
Quel accent est-il??
@cassydi8624
@cassydi8624 2 года назад
Vous pourrez expliquer le poème svp ? Nous arrivons à le lire tt seule
@leoniequemener8670
@leoniequemener8670 4 года назад
Je rêve que vous fassiez le "Bateau ivre" de Rimbaud !!!
@dimancheadixheures9261
@dimancheadixheures9261 4 года назад
Léonie Q. On aimerait vraiment le faire mais il y a d’autres choses qui passent avant !
@hachification
@hachification 6 лет назад
PROJET XVII ou ça y ressemble fortement
@michelvispress-lay2510
@michelvispress-lay2510 2 года назад
Il y a Baudelaire... et les autres.
@flora4611
@flora4611 3 года назад
Ma.gni.fique A jamais merci
@novawayzen783
@novawayzen783 6 лет назад
Monsieur c moi christopher Pauselli
@LeMock
@LeMock 6 лет назад
Nova WayZen bonjour Christopher, Bon courage pour cette année ! J'espère que tu travailles toujours bien en français ! :)
@Corrokia
@Corrokia Год назад
écart involontaire🤫 'Si le ciel et la [terre] sont noirs comme de l'encre'😶‍🌫
@roserouge2480
@roserouge2480 2 года назад
On dirait la voix de Manu Katché…. 🤔
@carlooblomov4255
@carlooblomov4255 3 года назад
Au début, la voix est gênante: c'est de la poésie française! cela doit couler comme coulent de beaux alexandrins: un rythme familier et un peu monotone mais belle garantie de plaisirs scolaires. Et puis, cette voix un peu âpre, d' un homme pressé. on sent que les images arrivent plus vite qu'il ne peut les dire. Il n'a pas le temps de les modeler pour en faire un ornement de salon. Comme Baudelaire (qui teignait ses cheveux en bleu) il n'a rien à foutre de la compoction et du beau style. Il crache. Un ciel liquide qui parsème d'étoiles mon coeur!
@51champagne51
@51champagne51 5 лет назад
J'aime pas la voix, je préfère celle de Fabrice Lucchini
@Archangina
@Archangina 11 дней назад
Bipo
@nathminouche5620
@nathminouche5620 3 года назад
@lejusdorange9737
@lejusdorange9737 3 года назад
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