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Комментарии
@user-qq1pw7rt4h
@user-qq1pw7rt4h 8 часов назад
L'important dans certaines oeuvres, c'est la cohérence, 0as le réalisme
@Thorium-vb3ww
@Thorium-vb3ww 10 часов назад
WSH LE RETOUR DU REUF AUX LUNETTES DE SOLEIL
@Paquin_Ruft
@Paquin_Ruft День назад
j'avais complétement oublié l'oeuf 😂😅
@Jacky.0wl
@Jacky.0wl День назад
Alors, superman, pas un faschiste ? Je sais plus, ce mot est tordu et perds de son sens donc au final 🤷‍♀🤷‍♀🤣🤣
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia День назад
*Pour ceux qui auraient besoin d'une transcription texte la voici :* 1/2 Ceci est le neuvième opus d'une série en 10 épisodes sur l'écriture de personnages. Si vous n'avez pas vu les épisodes précédents, je vous invite à suivre le lien qui s'affiche en haut à droite de l'écran. Un auteur donne la vie à ses personnages. Sur la page il les nomme, les définit, leur donne des rêves et des espoirs. S'il fait bien son travail, il leur permet de dépasser le papier et d'exister dans le cœur des lecteurs. Ces personnages deviennent des amis, des compagnons de voyage avec lesquels on partage des moments forts, avec lesquels on créé des souvenirs inoubliables, avec lesquels on devient proche. Un auteur est aussi un monstre impitoyable qui brise les rêves de millions d'enfants, en n'hésitant pas à reprendre la vie qu'il a donnée. Écrire, c'est aussi apprendre à tuer, et ça c'est ce que l'on va voir aujourd'hui. Je suis Le Tropeur. Bienvenue dans La Page Blanche. Si les histoires sont des transitions d'une situation initiale à une situation finale, la transition ultime pour un personnage c'est celle de vivant à mort. Il existe de nombreuses raisons de tuer un personnage, certaines étant plus difficiles que d'autres à mettre en place. En admettant que l'objectif de l'auteur soit de faire en sorte que le public s'attache à ces personnages, s'investisse dans leurs mésaventures, alors on peut considérer qu'une mort réussie est une mort qui marque le lecteur. Que ce soit le point culminant de l'arc d'un personnage ou un retournement de situation tragique, une bonne mort, en fiction, c'est une mort que l'on n'oublie pas. L'intérêt de la mort, c'est aussi son côté fédérateur. Le public est souvent divisé sur ce qu'il aime dans un récit, mais une mort de personnage sert parfois de point de ralliement, de traumatisme commun autour duquel tous peuvent se retrouver. La mort d'un personnage peut faire ou défaire une histoire. Il est donc important de bien si prendre, non seulement pour écrire la mort en elle-même, mais également tous les élément qui y mène et tous ceux qui en découle. Il y a deux types principaux de morts de personnages : celles qui servent de conclusion à un arc de développement, et les autres. On va donc commençons par aborder le première. Le point commun de toutes les vies c'est qu'elles se terminent par la mort. Sur ce point, nous sommes tous égaux. En fiction la mort est un point évident sur lequel terminer l'histoire d'un personnage. C'est la plus finale des conclusion, une fois qu'un personnage a accompli ce qu'il avait à faire sur cette terre, il peut reposer en paix. Voilà pourquoi beaucoup d'arcs de développement se terminent en beauté, avec les derniers moments d'un personnage. Dans les histoires qui font ce choix, la mort n'est pas une tragédie subite, mais plutôt l'aboutissement d'un chemin parcouru. Le personnage meurt après avoir accompli son rôle. Il ne laisse rien d'inachevé derrière lui. Très souvent, le lecteur a eu le temps de voir cette mort venir et pourra ainsi plus facilement l'accepter, voire l'apprécier. C'est une mort qui a du sens, un point final sur la vie remplie d'un personnage. Le but n'est pas de choquer ou de surprendre, mais de boucler la boucle. Tuer un personnage à la fin de son arc de développement c'est souvent plus satisfaisant que de le laisser en vie pour ne plus rien faire. C'est éviter le redouté "Et maintenant quoi ?" Une fois mort, son histoire est achevée et on peut passer à autre chose. Que ce soit à la fin d'un arc positif où le personnage a appris à s'améliorer, ou à la fin d'un arc négatif où il s'est laissé sombrer. Il est allé au bout du chemin tracé pour lui. On le tue parce que rien d'autre ne serait intéressant à raconter avec lui. C'est parfois plus glorieux de mourir au sommet de son histoire que de rester en vie pour ne rien faire de plus. Si l'on cherche à créer une histoire mémorable, on se souviendra bien plus facilement de la mort d'un personnage accompli que du reste de sa vie passé à ne jamais atteindre le même niveau d'intérêt et de tension qu'il avait pu générer auparavant. Bien entendu on peut se sentir généreux et décider de ne pas le tuer à la fin de son arc, mais simplement de le sortir de l'histoire avec un prétexte ou un autre. On le personnage dans un bus et on le laisse aller vivre sa fin heureuse dans son coin. Mais d'un point de vu narratif c'est exactement la même chose que de le tuer, puisqu'on l'exclut du reste de l'intrigue. Il est parti pour un voyage dont il ne reviendra jamais. En narration, c'est comme dire qu'il est mort. La seule différence, c'est le ton employé. Tuer un personnage à la fin de son arc de développement, ce n'est pas juste s'en débarrasser, c'est donner l'occasion aux lecteurs de tourner la page. C'est dire adieu au lieu de s'accrocher inutilement à un personnage qui a fini de jouer son rôle. Posez-vous cette question à la fin de l'arc d'un personnage : est-ce que je lui rends service en le conservant dans une histoire où il n'a plus sa place? Ou est-ce que le tuer ne lui rendrait pas plus honneur ? Savoir tuer un personnage ou l'envoyer en vacances indéterminé, c'est reconnaître le besoin d'aller de l'avant et c'est une façon de lui rendre un dernier hommage. Une belle mort ou simplement une mort qui arrive à point nommé, ça laissera dans le cœur de vos lecteurs un dernier souvenir inoubliable de votre personnage. Une fin satisfaisante qui offrira une conclusion propre et nette, sans laisser de fil narratif trainé. C'est le type de mort avec lequel vous avez l'occasion de tenir le public par la main et de le guider délicatement vers la suite de l'aventure. Mais parfois, vous aurez juste envie de pousser le public du haut des escaliers en riant. Là aussi vous serez certain d'avoir créé un souvenir mémorable. C'est pour ça que toutes les morts en fiction n'arrivent pas à point nommé. L'autre catégorie de mort est très vaste : c'est toutes celles qui n'arrivent pas en conclusion de l'histoire d'un personnage. Ce sont celles qui vous prennent par les tripes tant elles arrivent de nulle part, et laissent derrière elles des traces indélébiles de larmes chez vos lecteurs. Car si l'on comprend la mort comme une finalité, que conclusion, une mort prématurée est toujours un plongeon dans les abysses du vide et de l'inconnu. Tuer un personnage qui a encore un rôle à jouer dans l'histoire, un personnage à qui il reste beaucoup à accomplir, c'est une pure recette de tragédie. Le premier effet d'une telle mort, c'est celui de la surprise. Bien écrite, on ne la voit pas venir et elle frappe en plein dans les tripes. Mais le côté choc c'est facile, c'est comme voler une sucette à un gamin. La partie compliquée arrive quand les parents débarquent et que tu dois assumer les conséquences. Comme je l'ai dit, on tue un personnage qui n'a pas terminé de remplir son rôle dans l'histoire. Mais ça ne veut pas dire que le rôle en question ne doit plus être rempli. Donc, simplement du point de vue de l'intrigue, on crée déjà un nouvel obstacle. La fonction du personnage va devoir être assurée, mais sans lui. En plus de l'aspect tragique de sa mort, elle sert de catalyseur à la tension dramatique. En mourant, il évite le vide, et la fiction, comme la nature, a horreur du vide.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia День назад
2/2 D'un point de vue relationnel, les dynamiques établies entre les personnages seront forcément bousculées par cette mort. Si vous aviez une équipe de quatre avec deux duos fonctionnels, vous vous retrouverez soudainement avec un trio qui devra trouver un nouvel équilibre. Au-delà de ces aspects pratiques, il y a également le poids émotionnel de cette perte sur les personnages : le deuil, la peur, la colère, toutes les émotions que provoque une mort inattendue sont des sources d'obstacles. Un personnage peut abandonner son propre arc en réaction à l'événement ; il peut changer ses motivations d'agir, partir en quête de vengeance ou remettre en question toute sa vie jusqu'ici. Les bouleversements apportés par cette mort permettent de changer complètement la situation d'une histoire. Tuer un personnage de façon imprévue, c'est comme redistribuer les cartes. c'est ajouter du chaos dans une histoire qui se déroulait trop bien. Une mort inattendue relance l'intérêt, remet en cause tout ce qui est établi. Bref, c'est un outil de la narration puissant ; à condition de l'utiliser. Comme tous les outils de narration : on peut ne rien en faire et gâcher son potentiel. Si on se contente de tuer un personnage pour l'effet de surprise et le choc, mais que sa mort n'a aucune conséquence sur l'intrigue ou sur les autres personnages, est-ce qu'elle a vraiment apporté quelque chose au récit ou est-ce que c'était juste une technique facile et cynique de faire du sensationnel de façon purement superficielle ? Une mort inattendue est une mine d'or de nouvelles possibilités qui peuvent transformer un récit sympa en chef-d'œuvre. C'est l'une des armes les plus puissantes dont disposent les auteurs. Se contenter de tuer un personnage et ne pas s'en servir, c'est comme tirer à blanc. Une règle d'or que j'établirais : si le seul impact d'une mort est celui qu'elle a sur le lecteur, ce n'est pas du drame, c'est du sensationnalisme. Quand vous tuez un personnage, en règle générale, un impact doit se ressentir sur les autres personnages et sur l'intrigue. Même l'absence d'impact est intéressante s'il raconte quelque chose. Un personnage qui ne réagit pas à la mort d'un autre, si on le fait remarquer, c'est très intéressant. Mais si une scène il pleure la mort de son meilleur ami et que la suivante il fait des blagues toutes les deux secondes, ce n'est pas un trait de caractère, c'est un auteur qui a oublié. N'ayez pas peur d'explorer les conséquences d'une mort, au contraire. Montrer comment chaque personnage y réagit, créer des obstacles à partir de l'événement. Un personnage mort n'est pas du vide, c'est une pièce à part entière d'un récit. La façon dont ils meurent peut nous en dire beaucoup sur l'univers et le ton d'une histoire. Le potentiel d'un événement pareil est quasiment infini, alors n'ayez pas peur de l'utiliser. Mais quasiment infini ne veut pas dire intarissable dans ce cas. Parce que oui, on peut ruiner le potentiel narratif et dramatique de la mort. Ce qui fait que mourir est si terrible, c'est l'idée que c'est définitif. Peu importe les croyances de chacun, le personnage qui est mort n'existe plus, et n'existera plus jamais sous cette forme dans cette réalité. Ce qui rend la mort tragique, c'est qu'on n'en revient pas. Ce qui n'est pas aussi vrai en fiction. Dans le monde de l'imaginaire, on peut faire revenir les gens : résurrection, fantôme, fausse mort. Il existe plein de façons de faire revenir des personnages d'une mort réelle ou apparente. Et en soi ce n'est pas une mauvaise chose. Mais il faut prendre conscience du risque d'utiliser ces techniques : surtout si on y impose aucunes limites. Et se risque c'est la perte de tension dramatique. La mort est une source de tension dramatique. Quand un personnage meurt, évidement, mais également quand un personnage risque de mourir. Le danger de mort, la possibilité de mourir ça permet de créer une tension immédiate et c'est lié au fait quand la majorité des cas la mort signifierait la fin de l'histoire pour le personnage en question. On ne revient pas de la mort et c'est ce qui en fait un événement si important même quand c'est juste une possibilité. Ce qui fait qu'à chaque fois qu'un personnage revient de la mort dans une histoire, c'est que cette histoire peut perdre en tension. La première fois qu'un personnage renvient de la mort c'est une surprise, la cinquième c'est une blague. Et puis si un personnage peut revenir de la mort, qu'est-ce qui empêche les autres de le faire? Toutes les morts suivantes peuvent être remise en question et la possibilité de la mort devient une formalité. Faire revenir un personnage mort dans une histoire, c'est sacrifier la mort. Alors, que faire si on souhaite tout de même faire intervenir des personnages mort dans une histoire sans retirer ce potentiel dramatique ? Et bien je conseillerais d'établir des règles : un personnage peut revenir des morts, mais le prix à payer est élevé, ce qui fait que ça ne peut pas être répété à outrance. Par exemple, un personnage qui a falsifié sa mort aura dû suivre une procédure si complexe et dangereuse qu'il est impossible que ça se reproduise à nouveau. Un personnage qui aura vécu résurrection aura de lourdes séquelles. Un personnage qui revient en tant que fantôme ne peut le faire qu'à un moment précis avant de disparaître à jamais. Il faut qu'il y ait un coût pour aller à l'encontre de la mort et ainsi conserver la puissance de celle-ci. On ne fait pas de soldes sur la mort. Si vous la respectez, elle vous le rendra, et dans tous les cas, elle vous prendra. Et la mort s'invite également dans notre petite histoire. Ce n'est pas tout de prêcher, il faut aussi pratiquer. La question étant qui va clamser? Et plus j'y pense, plus je me dis que la mort de Noralbar, notre seigneur du mal, est inévitable. C'est un personnage statique qui ne changera jamais de position. La seule façon de l'arrêter sera de le tuer. Mais au lieu de faire ça facilement à la fin de l'histoire, quand le héros triomphe du vilain et que tout est bien qui finit bien, j'aimerais profiter du chaos que ça provoquera. Noralbar va mourir, oui, mais au milieu de notre histoire. Ainsi, on pourra observer les conséquences de sa chute. Que se passe-t-il quand le seigneur du mal, qui emploie la moitié de la région, est terrassé par le grand héros Lancevin ? Pire, quel impact aura sa mort sur l'esprit fragile du jeune Kakahou ? Est-ce que ça ne serait pas un bon moyen de lui faire découvrir la violence des deux camps qui s'opposent, et l'impossibilité de s'en sortir pour les gens comme lui ? Est-ce qu'ils n'en tireraient pas une mauvaise conclusion, celle que Noralbar était simplement trop faible pour se protéger et protéger son domaine ? La mort de Noralbar arrivera en plein milieu de notre histoire et permettra de complètement changer ses enjeux. Ce sera le début du négatif pour Kakahou, mais également des deux arcs positifs pour Jarghluk et Berthilda. Et en parlant de Jarghluk, quel meilleur personnage que notre Barbara adoré pour écrire une mort enfin d'arc ? Pourquoi ne serait-il pas le seul à essayer de sauver Kakahou face à Lancevin, qui ne voit rien de plus qu'un nouvel ennemi à abattre ? En réalisant qu'il n'a pas à suivre la voie tracée pour lui, Jarghluk pourrait choisir de vivre selon ses termes, et surtout de mourir. Dans un élan final le barbare s'interpose entre Lancevin et Kakahou et donne sa vie. Pourquoi ? Pour protéger un papillon qui s'était posé entre les deux. Voyant cet acte de sacrifice pur d'un grand guerrier pour un être si fragile, peut-être que Kakahou réalisera qu'il avait tort. Ou peut-être que la mort de Jarghluk le plongera dans une folie meurtrière. Je n'ai pas encore décidé. Et c'est sur cette note que nous terminerons l'épisode. La mort est un outil important pour les auteurs. Bien maniée, elle peut créer les moments les plus forts de l'histoire et poser les bases pour des rebondissements aussi prenants que surprenants. Savoir lui donner la place qu'elle mérite dans une histoire, c'est tout un art et ça demande de l'entraînement. Mais si vous apprenez à maîtriser la mort en fiction, alors vous aurez toutes les clés en main pour écrire la vie à laquelle elle donne tout son sens. Tuer un personnage, c'est mettre fin à son histoire, mais c'est aussi une façon de le graver à jamais dans la roche. La semaine prochaine, nous conclurons cette saison en synthétisant tout ce qu'on a vu en neuf épisodes afin d'en tirer une liste digeste de conseils pour vous aider à écrire vos personnages. En attendant, vous connaissez la procédure. Merci d'avoir suivi cette vidéo. C'était la Page Blanche, Tropeur, out.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia День назад
*Pour ceux qui auraient besoin d'une transcription texte la voici :* 1/2 Ceci est le huitième opus d'une série en 10 épisodes sur l'écriture de personnages. Si vous n'avez pas vu les épisodes précédents, je vous invite à suivre le lien qui s'affiche en haut à droite de l'écran. Nous avons vu comment créer des personnages, les approfondir, les développer et les laisser grandir. Mais avoir d'excellents personnages, c'est une base essentielle. Sauf que ça ne fait pas tout. Tout comme le récit doit être au service des personnages, les personnages doivent être au service du récit. Il y a toujours un équilibre à trouver. C'est pourquoi, après un premier jet, on peut réaliser qu'on en a trop ou pas assez de personnage et que cela nuit à la fluidité de notre histoire. Bien développés ou non, les personnages servent une fonction dans un récit, et il faudra parfois se poser la question de leur utilité. Reconnaître les personnages qui prennent trop de place et identifier ceux qui, au contraire, manquent dans l'intrigue. Aujourd'hui, nous allons voir comment utiliser le bon nombre de personnages pour raconter notre histoire. Je suis Le Tropeur, bienvenue dans la Page Blanche. Certains auteurs vous diront de vous débarrasser de toute notion de personnage fonction, puisqu'ils vont à l'encontre de l'authenticité et de l'humanité recherchée dans la création de personnages. D'autres vous diront qu'au contraire, il faut avoir une approche utilitariste et ne pas avoir de personnages sans fonction dans le récit. Comme très souvent en écriture et ailleurs, la vérité est plurielle. La question de l'utilité d'un personnage dépend énormément de facteurs, du genre de l'histoire à l'importance du personnage dans celle-ci. Et parfois il contre-productif de chercher à rendre des personnages utiles à tout prix. En fin de compte, ça dépendra beaucoup de votre récit. C'est sûr que dans une étude de personnages où l'intrigue est une excuse à l'exploration de la nature humaine et des relations, la question de l'utilité est anecdotique. Au contraire, dans un récit où l'intrigue est le centre d'intérêt, la fonction de chaque personnage est essentielle à la fluidité de l'histoire. Il n'existe pas un juste milieu, mais une multitude qui varieront selon les objectifs et les enjeux d'un récit. C'est pourquoi, comme souvent, je ne vais pas vous donner des réponses mais plutôt des questions et des réflexions qui pourront vous être utiles. La première question est difficile pour beaucoup d'auteurs : dois-je supprimer ce personnage? C'est la question qu'on se pose quand on réalise qu'un personnage est superflu à notre histoire, qu'il était prévu avant la conception de l'histoire ou qu'il est apparu au fil de l'écriture ; il arrive qu'un personnage n'ajoute pas grand-chose au récit. Dans ces cas-là, il va d'abord falloir réduire ce personnage à sa fonction la plus basique dans le récit. À quoi sert-il? Est-il essentiel? Imaginons une histoire criminelle dans laquelle un personnage donne un témoignage pour faire avancer l'enquête. Est-ce que son rôle peut être donné à un autre témoin, ou est-ce qu'il peut être remplacé par un indice? Si le personnage a une fonction et qu'il est essentiel, il n'est sans doute pas nécessaire de le supprimer. Peut-être qu'il a juste besoin d'être écrit différemment pour mieux coller au récit. Mais s'il n'en a aucune, faut-il pour autant s'en débarrasser? Encore une fois, ça dépendra des récits et des auteurs mais un personnage inutile dans l'intrigue ne remplit pas forcément aucun rôle dans votre histoire. Demandez-vous ce qu'il apporte. Peut-être que sa personnalité est un bon moyen de faire rebondir des dialogues intéressants avec d'autres personnages, ou bien simplement qu'il nous donne des informations sur le contexte général de l'univers. Même sans ça, il peut tout bonnement ajouter de la couleur, servir le ton du récit. Vous êtes la seule personne capable de décider ce qui fonctionne ou non pour votre histoire. Des Bêta-lecteurs peuvent vous donner leur avis et vous inciter à apporter des modifications, mais c'est à vous de savoir si un personnage ajoute quelque chose ou s'il alourdit votre récit. Demandez-vous quelle histoire ce personnage raconte au sein de votre histoire. Est-ce qu'il y apporte quelque chose, ou est-ce qu'il agit comme une distraction qui nous éloigne des attraits principaux du récit que vous racontez? Et surtout, est-ce que c'est grave? En soi, c'est ça le plus important : un personnage un peu hors de propos, c'est pas grave. Ça peut ajouter de la personnalité et de l'originalité dans un récit. Par contre, un personnage qui ne fonctionne pas du tout avec les autres, qui semble venir d'une autre histoire et qui alourdit chaque passage dans lequel il apparaît, c'est peut-être plus gênant. Ce sera à vous de juger selon vos préférences, le genre dans lequel vous écrivez et le public visé par ce genre. Un roman jeunesse, dont le lectorat n'aura peut-être pas la même capacité de concentration, peut se perdre dans un récit qui fait trop de digressions et on préférera aller à l'essentiel en se débarrassant du superflu. Un roman adressé à un public plus vieux pourra se permettre plus de liberté. Mais une fois que vous aurez pris votre décision, s'il s'avère que vous souhaitez supprimer un personnage utile ou non, il ne faudra pas hésiter à le faire. On peut avoir du mal avec cette idée, et pas juste avec les personnages, de retirer quelque chose de notre histoire. Ce n'est pas parce qu'on enlève qu'on abîme. Il y a des choses qui peuvent être retirées. Parfois, il faudra peut-être ajouter une ou deux rustines, ou bien changer complètement un pneu, mais il ne faut pas avoir peur de la soustraction. Après un premier jet, il y aura toujours des choses en trop, et des choses en moins. S'il est intuitif de rajouter, il va falloir apprendre à surmonter la peur de retirer. Dites-vous qu'un personnage que vous enlevez dans une histoire donnée pourra être réutilisé dans une autre histoire où il fonctionnera mieux. Un autre problème que l'on peut rencontrer, c'est d'avoir des personnages redondants. Parfois, sans s'en rendre compte, on crée deux personnages tellement similaires qu'on pourrait presque les confondre. Et ce n'est pas rare que vos bêta-lecteurs vous fassent la remarque qu'ils ont du mal à les différencier. Que ce soit parce que leur personnalité est similaire ou bien parce qu'ils remplissent plus ou moins la même fonction ; ces personnages créent une redondance dont votre récit qui peut pâtir. Dans ce cas, deux solutions s'offrent à vous. Soit vous les conservez tous les deux et vous cherchez à mieux les différencier en leur donnant des voies différentes, en modifiant la personnalité et en séparant clairement leur rôle respectif. Soit vous décidez de les fusionner. Après tout, si ces personnages sont si proches, pourquoi ne pas en faire un seul? Reprenons l'exemple d'une histoire policière. Si dans l'enquête, vous avez deux témoins qui viennent du même milieu et qui remplissent le même rôle à deux moments séparés de l'intrigue, pourquoi ne pas en faire un seul témoin? Un personnage qui combine les traits des deux permettra de fluidifier votre récit, de le rendre plus facile à suivre, mais aussi de ne pas complètement vous débarrasser de l'un d'entre eux. Il sera toujours là, fusionné avec un autre.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia День назад
2/2 Et noter que l'inverse est tout aussi vrai. Si vous avez un personnage dont la personnalité est trop complexe et qui joue un rôle trop important dans le récit au point que ça le rend difficile à croire, peut-être qu'il vaudrait mieux le diviser. Soit en redistribuant ses traits de personnalité et ses fonctions entre différents personnages préexistants, soit en créant tout simplement un nouveau personnage tampon qui délestera ce premier personnage trop chargé. Cette fois-ci, diviser un personnage peut permettre de rendre votre histoire plus riche et plus crédible. Cela peut également vous offrir plus de possibilités d'interaction. Il n'y a pas de formule magique. Il faut juste essayer de juger. Un conseil que je vous donne, si vos bêtas-lecteurs ont du mal à différencier deux personnages, demandez-vous si ça fonctionnerait mieux en les fusionnant. Et s'ils ont du mal à en cerner un autre, regardez s'il ne pourrait pas être divisé. Qui a dit que l'écriture, ce n'était pas un truc de "matheux" ? Et la dernière opération dont on parlera aujourd'hui, c'est l'addition. Comme je l'ai dis parfois, on a des vides à combler dans une histoire et un personnage en plus peut-être la solution. Une incohérence peut être résolue à l'aide d'un nouveau personnage. Imaginons que dans votre histoire, un personnage A rencontre un personnage B, mais que leur rencontre parraisse peu vraisemblable. Un personnage C qui sert d'entremetteur peut rendre leur rencontre plus crédible. Dans une histoire policière, si votre enquêteur a du mal à faire le lien entre deux indices de façon crédible, peut-être qu'un nouveau personnage peut l'aider, plus ou moins directement, dans sa réflexion. Lors de la relecture de votre récit, cherchez les points où votre histoire est un peu bancale. En général, ce n'est pas ce qui manque dans un premier jet. Notez-les et demandez-vous : Est-ce qu'un personnage ou plusieurs personnages, pré-existant ou non, pourraient renforcer ces points faibles ? Parfois, on ne réalise pas qu'on avait besoin d'un personnage tant qu'on n'est pas mis face à une incohérence. Et ce n'est pas grave d'avoir des incohérence dans un premier jet ; il faut même plutôt s'y attendre. C'est une esquisse de votre histoire finale. Les personnages sont souvent voués à changer. À force, vous prendrez peut-être même du plaisir à inventer ces personnages rustines en vous demandant ce qui les amène dans votre récit, et en les développant pour qu'ils trouvent une place organique dans le reste de l'intrigue. Dans mon expérience, écrire c'est tomber sur des problèmes et chercher un moyen de les résoudre. Un personnage ajouté après coup, c'est souvent une solution sur mesure à un problème. Attention, parfois ça marche et parfois ça fait très faux, mais comme j'ai dit, il faut essayer et voir ce qui colle. N'ayez pas peur d'ajouter un nouveau personnage et d'expérimenter. Vous pourrez toujours recommencer plus tard. N'oubliez juste pas d'enregistrer les différents jets de votre histoire. Parfois, on part dans une direction qu'on juge finalement mauvaise et on a besoin de revenir en arrière. D'où l'intérêt d'avoir une ou deux copies de chaque version. Écrire, c'est réécrire. Et si au début ça peut faire peur quand on voit la difficulté d'arriver au bout de son premier jet, il faut se faire à l'idée que c'est juste une nouvelle phase dans le travail d'auteur. S'il vous faut arriver à un dixième jet pour être satisfait, ainsi soit-il. Mais en vous armant les bonnes questions, vous devriez pouvoir plus facilement identifier les problèmes d'un jet et limiter le nombre de réécritures. En parlant d'une histoire qui n'aura jamais de dixième jet, revenons-en à nos Jarghluk. Comme nous n'avons pas vraiment d'histoire à modifier au-delà du synopsis qui s'est dessiné tout au long de la création de nos personnages : difficile de savoir s'il y a besoin d'ajouter ou de supprimer qui que ce soit. Toutefois, afin d'illustrer l'idée d'un personnage pensé après coup, je vais tout de même en ajouter un. Au fil de ces petites vignettes de fin d'épisode, j'ai commencé à remarquer un vide dans notre histoire. C'est souvent comme ça qu'on voit qu'il y a besoin d'un personnage en plus. Regardant le thème qui est apparu comme celui de notre récit, c'est-à-dire l'idée qu'on peut faire autre chose que ce qui est attendu de nous, on peut remarquer qu'il manque un personnage adhérant complètement à l'antithèse de ce thème. Si nos quatre personnages souffrent de leur rôle imposé dans leur univers, il serait intéressant d'avoir un cinquième personnage qui lui profite pleinement du rôle qu'il n'a pas choisi. Non seulement il représente une autre facette du thème qui permettera de mieux l'explorer, mais il pourra également représenter physiquement la pression imposée aux autres personnages. Si on veut ressentir le fait qu'ils sont forcé de suivre une voie qui leur déplaie, quoi de mieux que de les faire cotoyer un personnage épanoui dans sa voie imposser qui offriera un contraste à leur situation déplorable. Alors, je vous présente le cinquième personnage de notre aventure épique : le chevalier d'Or Lancevin. Il est le premier chevalier du royaume, couvert de gloire et de richesses, et le monde tourne plus ou moins autour de lui. Tout est fait pour l'arranger. Il y a toujours des princesses à sauver et des seigneurs du mal à affronter. Le combat contre le mal n'est pas vraiment une lutte pour lui ; c'est un système dont il profite pleinement. Il aime se battre, boire à outrance dans les auberges et profiter de la vie de chevalier qui est la sienne. Et oui, c'est plutôt un sale con insupportable et arrogant. Dans notre histoire, Lancevin sera également dépêché pour sauver la princesse Berthilda, désigné comme chef de l'expédition à laquelle participent Jarghluk. Ce sera un personnage statique intéressant, car s'il ne changera pas, le point de vue des autres va changer quand chacun réalisera son arc de développement. Jarghluk comprendra que ce n'est pas parce Lancevin semble heureux de mener cette vie que lui est forcé de l'être aussi. Berthilda comprendra que ce soi-disant héros n'est qu'un engrenage de plus dans le système des enlèvement de princesses. Quant à Kakahou, il verra que la violence du chevalier est exactement la même que celle des seigneurs maléfiques, et que seule la couleur de son armure change. Est-ce que ce nouveau personnage ajoutera à notre récit, ou est-ce qu'il l'alourdira ? Eh bien, ça, on verra quand il sera écrit. Mais la seule façon de le savoir, c'est de l'écrire. Pour ce qui est de cet épisode, on arrive à la fin. J'espère que vous aurez compris une chose : il n'y a pas de science exacte sur le nombre de personnages nécessaire pour raconter une histoire. Tout simplement parce qu'il existe une infinité d'histoires possibles. Posez-vous les bonnes questions, essayez différentes choses, et vous devriez finir par trouver ce qui fonctionnera pour vous. N'ayez pas peur de retirer ou d'ajouter. Vous ne faites pas de la cuisine. Rien n'est caché à jamais ; vous pouvez toujours revenir en arrière. Mais en essayant de nouvelles combinaisons, vous réussirez peut-être à vous débloquer d'une situation problématique. En faisant plusieurs versions d'un texte, on peut procéder par élimination et comparaison pour comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas. J'espère que cette vidéo vous aura été utile. Je ne doute pas que vous sachiez quoi faire pour la soutenir. La semaine prochaine, nous aborderons un sujet des plus intéressants : comment tuer ses personnages. Alors, préparez vos sourire les plus sadiques, vous en aurez besoin. C'est La Page Blanche, Tropeur, out.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia День назад
*Pour ceux qui auraient besoin d'une transcription texte la voici :* 1/3 Ceci est le septième opus d'une série en 10 épisodes sur l'écriture de personnages. Si vous n'avez pas vu les épisodes précédents, je vous invite à suivre le lien qui s'affiche en haut à droite de l'écran. Depuis le début de cette série, nous parlons beaucoup de planification. Nous essayons d'établir une marche à suivre pour donner vie à nos personnage avant même d'avoir attaqué notre récit. Mais en écriture, il y a toujours une grande différence entre ce qu'on a prévu et ce qui finit sur la page. Aujourd'hui, nous allons parler des personnages qui n'étaient pas censés exister ou qui étaient censés avoir un rôle anecdotique et qui ont fini par se creuser une place au milieu de notre plan bien ficelé. Je suis Le Tropeur, bienvenue dans La Page Blanche. Le scénariste Allen Saunders aurait dit que "la vie, c'est ce qui se passe pendant qu'on est occupé à planifier autre chose". Eh bien, l'écriture, c'est un peu pareil. Aussi préparé qu'on le soit, peu importe le nombre de documents annexes à notre disposition avant de nous lancer dans l'écriture d'un roman, on a tendance à remarquer les éléments qui prennent vie d'eux-même. Des détours qui s'invitent entre deux point que l'on essaie de relier, des thèmes inattendus qui s'animent au fil des chapitres, et surtout des personnages qui semblent sortir de nulle part et finissent par prendre la lumière des projecteurs. Un figurant qui servait simplement à donner la réplique à notre protagoniste s'avère être tellement drôle qu'on se dit qu'il peut l'accompagner un peu plus longtemps, un paragraphe ou deux, et il finit par le suivre jusqu'à la fin du livre. Ce sont des choses qui arrivent. Un auteur découvre son récit au fur et à mesure qu'il l'écrit, et ce faisant, il lui arrive de faire des rencontres surprenantes. C'est ce qui se passe pendant qu'on est occupé à planifier autre chose. Alors, qu'est-ce qu'on fait de ces herbes qui poussent d'elles-mêmes dans notre jardin? Est-ce qu'on s'en débarrasse pour revenir au plan propre et net qu'on avait établi? Ou est-ce qu'on leur laisse une place, et dans ce cas, comment accommoder l'espace pour ces imprévus? Il faut bien comprendre que ce dont je parle, c'est ce qui arrive lors d'un premier jet. Quand l'histoire prend forme, on le dira jamais assez, mais écrire, c'est réécrire. Ce n'est pas parce que vous avez fini votre histoire que vous avez fini votre livre. Au mieux, vous avez fait la moitié. Un premier jet est un diamant brut. Vous laissez les mots vous guider du début à la fin, vous faites face à des problèmes que vous devez résoudre, et vous voyez votre histoire naître sous vos yeux. C'est là que tous les imprévus peuvent avoir lieu, et je vous encourage à les laisser avoir lieu. Même si vous avez un plan précis, ça vaut toujours le coup d'explorer des branches auxquelles vous n'aviez pas forcément pensé. Même si ça vous mène nulle part et que vous devez revenir en arrière, au moins vous aurez exploité le filon et vous aurez peut-être trouvé trois pépites à réutiliser, une métaphore employée par Georges R. R. Martin c'est l'idée qu'en écrivant, on plante des graines et qu'on les regarde pousser. N'hésitez pas à planter des graines, parce qu'elles offriront peut-être de magnifiques fleurs. Et s'il n'en sort que des ronces, vous pourrez toujours les arracher. Mais attention, ces plantes qui poussent ne sont pas toujours anodines. Elles peuvent complètement changer la forme générale de votre récit. Elles peuvent même devenir la plante principale de votre jardin. C'est pour ça que la relecture et la réécriture sont essentielles. Elles vous permettent de découvrir avec plus de recul le récit que vous avez écrit, et de découvrir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Et il est très possible que des éléments prévus à la base finissent par ne pas si bien marcher, tandis que les éléments imprévus s'avèrent beaucoup mieux fonctionner. Il ne faut pas avoir peur de changer de direction après un premier jet. Une bonne façon de savoir ce qui marche ou non, c'est à l'aide de Bêta-lecteurs. Des personnes qui liront votre premier jet et vous donneront leurs impressions. Mais si vous ne souhaitez pas faire lire votre manuscrit à ce stade, il faudra vous glisser dans la peau d'un lecteur et essayer de juger votre récit avec un œil extérieur. Ne vous accrochez pas inutilement à votre plan de base, mais ne célébrez pas non plus les imprévus sans mesure. L'exercice est difficile mais il faut chercher à identifier les points forts et les points faibles de votre récit pour renforcer les premiers et corriger les derniers. Si vous repérez un personnage imprévu qui vous donne une bonne intuition, c'est le moment de vous demander comment mieux l'intégrer au récit pour le mettre en valeur. Si un de ces personnages s'est frayé un chemin dans votre histoire et que l'avez repéré, qu'est-ce que vous allez faire avec?
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia День назад
2/3 Il n'y a pas de réponse absolue, à vrai dire, il ni en a rarement en écriture, mais il y a quelques questions que vous pouvez vous poser. Imaginons que ce personnage ne joue un rôle que dans un chapitre dans lequel il remplissait une fonction précise à la base. Si vous souhaitez le faire revenir, demandez-vous s'il peut à nouveau remplir le même rôle à d'autres moments du récit. Peut-être qu'il peut prendre la place d'un ou plusieurs autres personnages fonctions et ainsi avoir un rôle récurrent qui vous donnera l'occasion de mieux exploiter son potentiel. Imaginons maintenant que ce personnage prenne une place de premier plan, qu'il rejoigne vos protagonistes dans leur périple. Eh bien, le deuxième jet pourrait être le moment d'appliquer ce qu'on a vu dans les épisodes précédents à ce personnage imprévu. Ce sera même sans doute plus facile, puisque vous l'aurez déjà rencontré et que vous lui aurez déjà donné une voix. En sachant qui il est, vous pourrez plus facilement imaginer d'où il vient, traitez ce personnages comme vos protagonistes, approfondissez-le, donnez-lui quelque chose à faire. Ne faites pas l'erreur de lui donner une place dans le récit, mais de ne rien lui donner à faire. Si jamais il participe à l'intrigue, il doit avoir un rôle à jouer dedans, et il doit réagir aux événements qui la constituent. Demandez-vous si un obstacle que vous aviez réservé à un autre personnage ne lui conviendrait pas mieux, ou bien ajoutez des obstacles pour lui. N'en faites pas un auto-stoppeur qui reste sur la banquette arrière. Il ne faut pas qu'on sente à la lecture de votre histoire que ce personnage est une caisse rapportée. Il doit s'intégrer organiquement au reste du récit. Ce qui, en principe, ne devrait pas être un trop gros problème vu que c'est le genre de personnages qui sont apparus organiquement dans l'histoire. Dans les cas plus extrêmes, il est possible qu'un personnage imprévu s'avère plus intéressant que votre protagoniste ou votre antagoniste. Si c'est le cas, demandez-vous si le problème vient du fait que le personnage imprévu est incroyable, ou si vos personnages initiaux ne sont pas justes peu intéressants. Et si vous réalisez que c'est la deuxième option, ne paniquez pas. Vous avez vous-même réussi un exemple de personnages intéressants. Inspirez-vous en pour améliorer vos personnages. Observez ce qui marche dans ce que vous avez fait et reproduisez-le ailleurs. Parfois, c'est aussi simple qu'une façon de parler, et d'autres fois, c'est toute la personnalité qui doit être changée. Si vous réalisez que tout est à jeter dans un de vos personnages initiaux, pourquoi ne pas simplement remplacer leur personnalité par celle du personnage imprévu qui semble mieux fonctionner ? Peut-être qu'un personnage imprévu colle mieux au thème que votre histoire aborde. Ou peut-être qu'il faudra changer les thèmes pour les adapter à ce personnage plus intéressant. Dans tous les cas, vous devez faire au mieux pour que votre histoire fonctionne. On ne taille pas un diamant avec du beurre doux ; il ne faut pas hésiter à sortir la disqueuse et à retirer de la matière. J'en profite d'ailleurs pour placer un petit conseil général : n'ayez jamais peur d'écrire trop au premier jet, car il est beaucoup plus facile de retirer ce qui est en trop que d'ajouter après coup ce qui manque. Lâchez-vous, exprimez votre créativité et ensuite, vous passerez à la disqueuse. Parfois, cette disqueuse devra aussi être passée sur les personnages imprévus. Car s'il est possible qu'ils apportent un plus à votre histoire, il peut arriver qu'ils la parasitent. Un personnage imprévu qui fonctionne très bien indépendamment, mais dont l'intégration à votre histoire ce fait au détriment du récit, c'est peut-être un personnage qu'il faut éliminer. Là, il n'y a pas de réponse absolue, mais à la relecture, il faut savoir détecter une dissonance : est-ce que ce personnage correspond au ton du récit ? Est-ce qu'ils ajoutent quelque chose, ou bien est-ce que sa présence nuit à l'intégrité de l'histoire ? Est-ce un invité bienvenu ou un squatteur ?
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia День назад
3/3 Il peut être difficile, lorsqu'on a créé un personnage qui a su nous charmés, de reconnaître qu'il n'est pas vraiment un cadeau pour notre histoire. C'est ce qu'on appelle un "chouchou du Créateur". On se laisse tellement emballer par un personnage dont les dialogues s'écrivent tout seul, avec une personnalité amusante à utiliser, qu'on ne remarque pas qu'ils empoisonnent le reste du récit. Encore une fois, c'est là qu'est l'intérêt des Bêta-lecteurs : ils permettent de détecter un type de personnage bien particulier, ceux qui sont agréables à écrire mais pas à lire. Souvent, ces personnages correspondent aux préférences de l'auteur, consciemment ou non, et il est possible que ces préférences ne correspondent pas aux récits qu'il est en train de rédiger. On peut aimer un type de personnage qui ne correspond pas du tout au genre littéraire dans lequel on s'est engagé, et on peut absolument ne pas s'en rendre compte. Le recul est un outil essentiel pour les auteurs. En prenant de la distance, soit même ou à l'aide d'un regard extérieur, on doit essayer d'identifier les mauvaises herbes qui poussent dans notre jardin. Le deuxième jet est là pour corriger les erreurs de trajectoire du premier et s'assurer de la cohérence globale du récit. Comme le dit Neil Gaiman, le but d'un deuxième jet est de donner l'impression qu'on savait très bien ce qu'on faisait depuis le début. Ce n'est pas grave de faire des erreurs, d'inventer des personnages qui ne fonctionnent pas ; ce qui est important, c'est de savoir les reconnaître pour pouvoir les corriger. Ne vous laissez pas charmer par un personnage : analysez-le avec du recul et, s'il s'avère fonctionner, alors donnez-lui une place. Sinon, un coups de disqueuse ne fera pas de mal. En ce qui concerne notre petit récit, comme il s'agit effectivement d'un premier jet que je laisse tel quel sous vos yeux, je ne pourrais pas dire ce qui fonctionne ou non. Ce sera à vous, avec votre regard extérieur, de me donner votre avis sur ce qui fonctionne, notamment avec les imprévus qui se sont invités au fil des épisodes. S'il y a bien un imprévu que j'ai laissé se développer, c'est notre cher Kakahou, de personnage secondaire au rôle de faire-valoir. Il a pris une place centrale au cœur de notre petite histoire, avec un arc tragique qui laisse reposer sur lui le centre émotionnel de l'intrigue. C'est peut-être le chouchou de l'auteur, peut-être que vous trouverez qu'il ne fonctionne pas, mais de mon point de vue, sans recul, je me suis pris d'affection pour ce cher Kakahou. C'est pourquoi j'ai envie de lui laisser de la place pour que cette graine pousse. J'ai envie de voir où cette plante va nous mener. Alors, je vais utiliser un trope assez pratiques dans notre situation : celui du protagoniste leurre. Un protagoniste leurre est un personnage qui nous est présenté exactement comme le serait le protagoniste, et que l'on va suivre au début du récit, mais très vite ce faux protagoniste va se faire remplacer par le vrai. Souvent, on tue un protagoniste leurre pour bien clarifier qu'il n'est pas le vrai personnage principal, mais il peut aussi simplement être mis en arrière-plan de l'histoire quand le vrai protagoniste est introduit. Vous l'aurez compris, notre cher Jarghluk sera un protagoniste leurre. Oui, j'ai envie de faire de Kakahou notre personnage principal. Je trouve son arc et sa personnalité plus intéressants, et en concentrant l'histoire autour de lui, les thématiques qui se sont dégagées dans la construction de sa personnalité vont pouvoir devenir les thématiques principales du récit. Est-ce une bonne ou une mauvaise décision ? Je n'en ai aucune idée, et ce n'est pas important à ce stade. On juge après avoir complété le premier jet. Le but, c'est d'aller au bout de l'histoire. La qualité du récit viendra avec la réécriture. Vous l'aurez compris, le message principal que je voulais faire passer dans cet épisode, c'est de se laisser aller en écrivant. C'est un point qu'on peut vite oublier quand on essaie de suivre des méthodes, des conseils pour se motiver, et je pense qu'ils avaient besoin d'être rappelés. Écrire, c'est une aventure. Planifier peut vous aider, mais vous ne devez pas en faire une corvée et laissez votre texte vivre. Ne vous focalisez pas trop sur ce qui doit être fait et ce qui ne doit absolument pas l'être. N'écoutez pas les gens qui vous disent qu'il existe une vérité absolue à l'écriture d'une histoire réussie. Tout ce que vous pouvez trouver ce sont des guides qui vous mèneront à votre propre expérience d'écriture. Le but de cette émission, c'est de vous équiper de conseils, de connaissance, de réflexion et de motivation, mais une fois face à la page blanche, tout peut se passer, et il faut non seulement l'accepter, mais aussi en profiter. Laissez une place à l'imprévu, à la surprise. Découvrez votre histoire et rencontrez vos personnages. Profitez de ce moment unique où votre récit vient au monde sous vos yeux. Vous vous soucierez du reste lors des nombreuses relectures d'écriture qui vous attendent, parce que les histoires, c'est ce qui arrive pendant qu'on est occupé à planifier autre chose. Ce sera tout pour aujourd'hui. La semaine prochaine, nous parlerons encore un peu de réécriture en nous posant des questions sur le besoin de supprimer ou créer des personnages pour améliorer un récit. En attendant, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Merci d'avoir suivi cette vidéo. C'était La Page Blanche, Tropeur, out !
@Gabardessteppes
@Gabardessteppes День назад
Et puis si le spoiler était si important pour l'appréciation d'un film, on ne les reverrai jamais. Je n'ai personnellement aucun souvenir de quand ni comment j'ai appris que Dark Vador était le père de Luke (et je pense que c'est le cas de beaucoup de gens) pourtant ça n'enlève absolument rien au plaisir que j'ai de revoir l'empire contre attaque, ni même cette scène en particulier. Si un film n'a d'intérêt que sur la surprise de sa révélation, c'est possiblement que le dit film n'a pas grand chose à offrir (ce qui est, à mon sens, un des problème dans l'industrie des blockbuster actuels)
@Myriako
@Myriako День назад
Merci pour cette vidéo ! 😀🌻🌻🌻
@Lothlórien-d5n
@Lothlórien-d5n День назад
Effectivement, la série s'avère ennuyeuse. Pourtant, ils sont les moyens. Ces directives paraissent essentiellement guidées par des objectifs de performance économique, sans tenir suffisamment compte du scénario. On peut dire que la création de scénarios s'avère bien plus complexe à élaborer que la maîtrise des effets spéciaux.
@Fernandez-2024
@Fernandez-2024 День назад
🍌😁
@blackblood7907
@blackblood7907 2 дня назад
Le son de fond de Phoenix Whirgt Ace attorney jeux de base DS tu as de bon gout et en plus ca va bien ducoup avec la video X)
@Raijin7171
@Raijin7171 2 дня назад
Dommage que tu sois un facho islamo gauchiste
@ethanw2701
@ethanw2701 2 дня назад
J'ai pas trouvé le gel
@capitainecritik1987
@capitainecritik1987 2 дня назад
Et quid d'Einstein alors ? ^^ (Blague à part, bonne vidéo !)
@france6582
@france6582 2 дня назад
Perso je déteste les spoils sur les séries/ films / livres que j'aime. Parce que je suis comme ça : j'aime re regarder ! Donc oui je préfère découvrir et PAF être surprise, quitte à rater pleiiiiin de détails au 1er visionnage, puisque y a moyen que je fasse un 2eme visionnage ! Typique : SNK, GoT, HoD, Shutter Island, Dune, Galdiator... J'aime me laisser porter par la narration, aller là pour le scénariste a voulu que j'aille même si c'est une fausse piste. J'aime être naïve voire ignorante pour pleinement ressentir la surprise, la stupeur, la satisfaction ! Et puis paf, 2nd visionnage et la je m'attarde sur les détails. Alors oui on m'a déjà spoiler des films / series, et quelques fois ca n'a rien changer à mon visionnage. Mais je trouve qu'en tant que spectateur il y a tout de monde une certaine distance qui s'installe. Si tu connais le plot twist de Usual Suspect, il y a un manque, un vide, une sensation d'être étranger à l'histoire puisque tu connais la fin. Je fais donc partie de cette petite part de personne qui a horreur d'être spoiler car je ressens cette frustration, et elle n'est pas temporaire, elle affecté ma vision de l'œuvre
@france6582
@france6582 2 дня назад
En parlant du 6e sens, on m'avait dit la fin il y a 10ans. Je l'ai vu cette année, et Dieu sait que je n'ai pas réussi à oublier ce spoil : après le visionnage et le plot twist bah j'étais un peu sur ma faim... en mode ouaaaaaais c'est cool mais bon, vu que je connaissais la fin tout était prévisible des la première scène
@juliendubois124
@juliendubois124 3 дня назад
Pour le ref
@picool8832
@picool8832 3 дня назад
Moi qui veux pas me faire spoiler le dlc d’Elden Ring😂
@IshakBellahcene
@IshakBellahcene 3 дня назад
Personnellement je trouve que ne pas faire parler link serait une excellente idée même si je suis curieux de le voir parler de toute façon tant que ces bien fait sa me vas
@ethanw2701
@ethanw2701 3 дня назад
J'aurais comme même aimé que tu explose la lune a coup de byson 4 😂
@ethanw2701
@ethanw2701 3 дня назад
Et pour de vrai
@LeFoUv3r7
@LeFoUv3r7 3 дня назад
J'ai toujours aimé la plupart de tes vidéos, mais je dois reconnaitre que les circonvolutions de celle-ci sont particulièrement distrayantes, sans empiéter sur les deux minutes finales, post-vidéo, où l'on se demande si on est d'accord sur tout, et où est-ce qu'on a bien pu se faire rouler. Surtout avec le thème du jour, particulièrement propice à l'exercice ^^
@sellammichael1796
@sellammichael1796 3 дня назад
"sinon...menace...." 😂😂😂😂
@73447
@73447 4 дня назад
perso j'avais oublié l'histoire de l'œuf
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
*Pour ceux qui auraient besoin d'une transcription texte la voici :* 1/2 Ceci est le sixième opus d'une série en 10 épisodes sur l'écriture de personnages. Si vous n'avez pas vu les épisodes précédents, je vous invite à suivre le lien qui s'affiche en haut à droite de l'écran. Dans l'épisode précédent, nous avons parlé des arcs de développement de personnages dynamiques, un outil essentiel pour insuffler du mouvement dans une intrigue et s'assurer que personnages et événements entrent en résonance. Mais s'il existe des personnages dynamiques, vous l'aurez compris, il y a également des personnages statiques. Aujourd'hui, nous allons voir ce qu'il se passe quand une force inarrêtable rencontre un objet inamovible. Je suis le Tropeur, bienvenue dans la Page Blanche. Comme je l'ai déjà dit, la narration est avant tout une histoire de changement. Un récit a horreur de la stagnation. On ne peut pas raconter l'histoire d'un gros rocher immobile, inerte, qui ne fait rien et qui ne change jamais, n'est-ce pas? Et bien, si on se concentre uniquement sur ce rocher, effectivement, ce ne sera pas très intéressant. Mais l'intérêt se cache peut-être dans la façon dont l'environnement évolue autour de ce rocher : le paysage qui change au fil du temps et des intempéries, la mousse et les champignons qui poussent dans son ombre, les chemins qui doivent le contourner, les personnes qui vivent leur vie autour de lui, l'histoire qui suit son cours. Le rocher n'est pas très intéressant en lui-même, mais sa place au milieu de ce monde qui bouge, elle l'est. Il ne change jamais, mais tous ceux qui l'entourent le font, et il a parfois même une influence sur ce changement. C'est ça, un personnage statique. C'est un monolithe immuable, un point d'ancrage qui restera constant du début à la fin. L'intérêt ne réside pas dans son développement personnel, mais dans sa capacité à, au contraire, rester fidèle à lui-même malgré les changements apportés par le récit. Alors, voyons un peu comment on écrit un personnage statique intéressant. Ce qui rend un personnage statique intéressant, c'est d'abord ce qu'il représente : des valeurs, des idéaux, des croyances ou un thème. Comme le personnage statique n'est pas voué à évoluer, il faut qu'il soit construit sur une base solide. Un point commun à beaucoup de personnages statiques, c'est une détermination à toute épreuve, allant jusqu'à l'entêtement. Ce en quoi il croit, ce qu'il défend, ne pourra jamais être remis en question, en ce qui le concerne, que ce soit par conviction, par pugnacité, ou par pure naïveté. Le personnage statique est voué à ne jamais changer de cap, quoi qu'il arrive. Pour que le public s'identifie à un personnage statique, il faut qu'ils puissent comprendre ce cap. Attention, comprendre ne veut pas dire accepter. Un antagoniste peut très bien être un personnage statique. Il n'y a pas de considération de bien ou de mal, l'important c'est la compréhension et la justification. Quelles valeurs défend ce personnage et pourquoi il les défend. Si vous avez des réponses à ces questions simples, ou compliquées, alors il y a de bonnes chances pour que le public les comprenne. Une fois que cette base solide est établie, elle ne bougera plus. Mais ça ne veut pas dire qu'elle ne va pas être secouée. Un grand intérêt des personnages statiques, c'est de confronter le thème qu'ils représentent, que ce soit via les protagonistes, les antagonistes, ou le monde qui les entoure. Il faut que le personnage statique ait l'occasion de confronter ses valeurs. Un personnage statique qu'on laisse tranquillement dans son coin ne fera rien d'intéressant, mais à partir du moment où l'on remet en question ce qui le définit, il a une occasion de s'affirmer. Plus la remise en question est violente, plus la volonté du personnage sera mise à l'épreuve. Là où l'intérêt d'un personnage dynamique est de savoir s'il va réussir à changer, le personnage statique captive par sa capacité à résister au changement, et au-delà de ça, à être l'instigateur du changement. Car si un personnage statique peut très bien être en accord avec les valeurs du monde qui l'entoure, il brille vraiment lorsqu'il s'y oppose. C'est l'histoire de la souris qui tombe dans le pot de lait et qui se débat tellement qu'elle change le liquide. Un personnage statique dans un environnement hostile à ce qu'il défend, c'est un personnage qui vit une lutte constante. Si le monde entier est un obstacle, il n'y a que deux options pour un personnage statique : perdre ou changer le monde. S'y adapter n'est pas vraiment une option pour ce genre de personnage, et c'est ça qu'on appelle un arc plat de personnage. Pour qu'on parle d'arc, il faut qu'il y ait un changement. C'est pourquoi l'arc d'un personnage statique n'est plus interne, mais externe. Dans ce type d'arc, le personnage statique reste identique du début à la fin, mais ses actions, en restant lui-même, impactent le monde qui l'entoure. Que ce soit en changeant l'opinion d'un personnage dynamique ou en détruisant les obstacles sur sa route, il apporte une transition dans son environnement. C'est pour ça que les personnages statiques sont de très bons révolutionnaires, mais aussi d'excellents antagonistes. Ce sont des personnages dont les convictions renversent des gouvernements, que ce soit par le pouvoir de l'amour ou par l'extrémisme religieux ; les personnages statiques ne peuvent pas être arrêtés tant qu'ils ont encore des poumons pour respirer, et ils se débattront dans ce pot de lait jusqu'à ce qu'ils se noient, ou que le lait soit transformé en beurre.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
2/2 Pourquoi écrire des personnages statiques ? Quel rôle jouent-ils dans une histoire et surtout, quels types d'histoires permettent-ils de raconter ? Tout dépend de l'importance du personnage dans le récit. S'il en est le protagoniste, très souvent on va se concentrer sur le thème qu'ils représentent. Présenté positivement, il nous montrera les vertus de la volonté ; négativement, les risques de l'entêtement. Quand un personnage statique est au centre du récit, la base sur laquelle il se repose devient une lentille à travers laquelle on observe le reste de l'histoire. Si le personnage statique défend une cause, son récit nous exposera la place de cette cause dans le monde et la réaction des gens face à cette cause nous informera sur leur personnalité et leur valeurs. Un protagoniste statique impose une vision, mais aussi un standard pour les autres personnages du récit. S'il est présenté comme positif, chaque personnage sera comparé à lui négativement. S'il est capable d'avoir et de garder ses convictions, qu'est-ce qui empêche les autres de le faire également ? S'il est présenté comme négatif, les autres personnages seront d'une alternative tout aussi statique, mais pour des valeurs opposées, soit dynamique, proposant une approche plus souple aux convictions défendues par le protagoniste. Le thème du compromis est toujours intéressant avec les personnages statiques qui, par définition, ne peuvent s'y résoudre. Si le personnage statique est un antagoniste, il devient un obstacle à surmonter, avec sa volonté de faire et sa capacité à changer le monde autour de lui. Il poussera les protagonistes dans leurs derniers retranchements. L'antagoniste statique ne reculera devant rien, ce qui en fait une menace inévitable, ce qui est toujours intéressant, puisqu'il pose aux protagonistes cette question : qu'est-ce qu'on fait avec un ennemi qui n'arrêtera jamais ? Mais les personnages statiques ne sont pas toujours au centre d'un récit, et ils peuvent occuper des rôles plus secondaires. Si le récit ne tourne pas autour d'eux, il y a moins de chances qu'ils changent le monde ; mais à la place, ils peuvent servir d'encre aux personnages principaux. Lorsque ces derniers sont perdus dans les tumultes des conflits internes qui affectent les personnages dynamiques, ils peuvent servir de bouée, un rappel à la stabilité qui remet les protagonistes sur la bonne voie, ou au contraire, qui les plonge vers la mauvaise. Comme le personnage statique ne bouge pas, les protagonistes dynamiques auront tendance à graviter autour, à s'en rapprocher ou à s'en détacher. De cette façon, paradoxalement, les personnages statiques peuvent apporter de la dynamique à un récit. La narration est une histoire de contrastes ; les couleurs ressortent sur le gris. C'est pourquoi un personnage statique peut mettre en valeur les changements d'un personnage dynamique. Par exemple, en comparant le rapport entre deux personnages avant et après que le dynamique ait avancé dans son arc de développement. Le personnage dynamique peut partager les valeurs du personnage statique puis les abandonner, créant ainsi un contraste entre les deux et pouvant également être une source de conflit. L'évolution d'un personnage dynamique peut même se représenter à l'aide de deux personnages statiques opposés, l'un étant un point de départ et l'autre un point d'arrivée. Un personnage statique néfaste peut représenter une forme de prison dont le personnage dynamique doit s'échapper. Un personnage statique bénéfique peut être un modèle que le protagoniste cherche à imiter. En utilisant des personnages statiques comme point d'ancrage au développement d'un personnage dynamique, on obtient un élément de comparaison qui nous permet de savoir où le personnage dynamique en ait dans sont évolution. C'est pourquoi nombre d'histoires de romance intègrent ce qu'on appelle un "couple beta", dont la relation est statique, et que l'on contraste à la vie romantique dynamique et tumultueuse du protagoniste. Ce couple beta est un repère, et c'est à ça que peuvent servir les personnages statiques : de repère pour les protagonistes. Une autre façon de créer de la dynamique avec les personnages statiques est de les retirer de l'équation, soit en mettant fin à leur caractère statique, ce qui change drastiquement leur personnalité et créera une rupture avec le familier, soit en mettant tout simplement fin à leur vie. La perte du personnage statique représentera alors une perte de repère pour les personnages dynamiques, qui devront trouver un nouvel équilibre. Très souvent, les parents dans les fictions avec des protagonistes jeunes sont des personnages statiques. Lorsqu'ils disparaissent, cela déclenche l'arc de développement du protagoniste en le privant de ses repères. De par sa nature, le personnage statique a tendance à briller par son absence, puisqu'il représente une forme de certitudes ; lorsqu'il n'est pas là, le chaos peut s'installer. Et ça marche aussi quand ils sont le personnage principal. C'est ce que j'appelle l'effet Goku : quand un personnage principal statique a été établi et qu'il a eu le temps de prouver qu'il surmonterait tous les obstacles, il faut créer une nouvelle façon de générer de la tension dans l'histoire. Très souvent, on fait ça en retirant le personnage statique de l'équation. Les autres protagonistes, dont la victoire est moins sûre, prennent la place principale en l'absence du protagoniste statique, ce qui permet de changer la question dramatique de "est-ce que le héros la gagnera ?" à "est-ce que le héros va arriver à temps ?". C'est une formule excessivement répandue dans les mangas shônen : le personnage principal est mis de côté jusqu'au dernier moment, car de par sa nature, sa présence même est un trou noir pour la tension dramatique. J'ai tendance à dire qu'un protagoniste est affecté par l'effet Goku à partir du moment où il est écarté de l'histoire pour pouvoir arriver à la dernière minute et sauver tout le monde. Et plus un shônen tient sur la durée, plus il y a de chances que le protagoniste subisse l'effet Goku. Ce qui vaut même pour les personnages dynamiques puisqu'au fond, lorsqu'elles ont complété tous leurs arcs de développement et qu'ils n'ont nulle part où aller, ils deviennent par défaut des personnages statiques. C'est une sorte de loi de l'entropie narrative. Comme je l'ai sous-entendu dans l’épisode précédent, nous allons intégrer un personnage statique dans notre petit récit : l'antagoniste Noralbar. Ce personnage n'aura pas d'arc de développement interne, mais un arc plat, donc externe. Ce sera son incapacité à changer qui mènera à des évolutions autour de lui. Tout d'abord, c'est évidemment son acharnement qui le mènera à sa position de seigneur maléfique. Mais au-delà de ça, nous allons nous en servir comme d'un point d'ancrage pour l'arc de nos protagonistes. Comme mentionné la dernière fois, chacun va évoluer au long du récit : Jarghluk et Berthilda de façon positive, et Kakaout de façon négative. Ils vont évoluer face à la personnalité statique de Noralbar. Jarghluk, en voyant les dégâts causés par l'obstination de Noralbar à suivre la voie imposée par sa mère, comprendra qu'il est sur une même trajectoire destructrice et acceptera finalement de vivre pour lui-même. Berthilda, en observant qu'un seul homme peut avoir un tel impact sur le monde autour de lui, réalisera qu'elle a le pouvoir de changer les choses. Quant à Kakaout, en voyant le pouvoir qu'un seul homme peut avoir sur tout un royaume, il réalisera que le monde peut se plier à sa volonté. De plus, des années à servir un homme mauvais auront créé une distorsion dans sa capacité à voir et comprendre le monde. Noralbar représente pour lui la preuve que seule la domination permet d'obtenir la sécurité. Dans cette histoire, Noralbar, comme beaucoup d'antagonistes statiques, va provoquer des changements qui risquent fort de le mener à sa propre perte. Tout ça à cause d'un petit personnage que personne n'avait vu venir, même pas moi. Mais ça, ce sera le sujet de l'épisode suivant. Pour aujourd'hui, retenons que si certains personnages se définissent par leur capacité à évoluer, d'autres tirent leur force de leur résistance au changement. Statique ne veut pas dire ennuyeux ; le mouvement est avant tout une question de référentiels. La montagne qui semble immobile tourne à la même vitesse que la terre. En utilisant différents points de vue, en regardant ce qui échange autour, même un rocher inamovible peut raconter une infinité d'histoires. Qu'ils soient au centre du récit ou dans le fond, les personnages statiques ont un rôle à jouer, ne serait-ce que par la diversité qu'ils offrent. Tous les personnages n'ont pas besoin d'avoir un arc. Un personnage qui ne change pas est simplement un autre outil à ranger dans votre trousse pour raconter vos histoires. Ne sous-estimez pas l'intérêt d'une panoplie variée dans votre arsenal d'auteur. Plus vous aurez de nuances sur votre palette, plus vous serez capable d'écrire le récit que vous souhaitez écrire. La semaine prochaine, nous verrons ce qui se passe quand votre récit commence à prendre vie sans vous avoir demandé votre avis, et pourquoi il est important de le laisser faire. En attendant, vous savez quoi faire pour soutenir l'émissions et la chaîne. Je vous remercie d'avoir suivi. C'était La Page Blanche, Tropeur, out.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
*Pour ceux qui auraient besoin d'une transcription texte la voici :* 1/3 Ceci est le cinquième opus d'une série en 10 épisodes sur l'écriture de personnages. Si vous n'avez pas vu les épisodes précédents, je vous invite à suivre le lien qui s'affiche en haut à droite de l'écran. Nous sommes arrivés au point où nous avons créé des personnages tridimensionnels pour la situation initiale de notre récit. Chacun a un rôle, des désirs, des peurs, une personnalité, mais tout est très bien fixé. Sauf que les histoires, par nature, sont alimentées par le changement. Aujourd'hui, nous allons donc voir comment faire évoluer des personnages en leur donnant un arc de développement. Je suis Le Tropeur, bienvenue dans La Page Blanche. La narration est un art de transition. Elle nous emmène d'un point A à un point B dans un récit. Ces points peuvent être géographiques, temporels, ou complètement abstraits. L'important, c'est qu'il y ait du changement. L'une des façons d'assurer du changement dans une histoire, c'est à l'aide des événements qui la constituent. Dans ce cas, on parle de changement externe. Mais ce qui nous intéresse ici, ce sont les changements internes, ce que subissent les personnages. Très souvent en fiction, les personnages sont dynamiques, c'est-à-dire qu'ils ont leur propre trajectoire au sein du récit, leurs propres points de départ et d'arrivée. Au fil des événements, ils changent de façon plus ou moins dramatique, au point qu'on peut considérer qu'ils ne sont plus exactement les mêmes personnages à la fin du récit que ce qu'ils étaient au début. C'est ça qu'on appelle un arc de développement de personnages. Le changement peut être progressif et se faire petit à petit, ou bien arriver subitement suite à un déclencheur, ou bien comme souvent, ça peut être un peu des deux. Dans tous les cas, il est intéressant pour le lecteur de voir un personnage évoluer et de découvrir comment il peut s'améliorer ou au contraire empirer, car un arc de développement de personnage peut aussi bien être positif que négatif. Et on va parler des deux configurations dans cette vidéo. Avant de passer à ça, sachez qu'un arc de développement n'est pas obligatoire pour tous les personnages. Il existe également des personnages statiques qui possèdent ce qu'on appelle parfois un arc plat. Mais ce sera le sujet du prochain épisode. Pour le moment, concentrons-nous sur ce qui permet à un personnage de dépasser ses limites, d'apprendre de ses erreurs et de devenir une meilleure version de lui-même ; l'arc positif. Prenez un personnage au début d'un récit. Si vous avez suivi la méthode des épisodes précédents, il possédera des défauts, des complexes, des désirs, des besoins, des peurs, des valeurs ou des croyances. Toutes ces choses peuvent évoluer au fur et à mesure que le personnage se développe. Dans un arc positif, elles évolueront pour le mieux. Il se débarrassera de ses défauts ou apprendra à mieux les gérer, dépassera ses complexes, abandonnera ou réalisera ses désirs, comprendra ses besoins, surmontera ses peurs, changera ou renforcera ses valeurs et ses croyances. Tout est possible dans un arc positif, à condition de bien établir pourquoi les choses doivent changer. Un défaut, en soi, n'est pas un obstacle ; tout le monde en a, et des personnages qui en sont dépourvus sont souvent assez peu intéressants. Effacer un défaut qui ne posait pas de problème n'est pas réellement un arc positif. C'est pourquoi il est important de définir les coûts et les gains d'un trait susceptible d'évoluer. Imaginons que notre personnage a pour défaut d'être égoïste. Ce défaut a des coûts, notamment moraux et sociaux : le personnage peut être perçu comme mauvais, il peut avoir du mal à établir des relations avec d'autres personnages. Mais il apporte également des gains : il permet au personnage de faire ce qui est le mieux pour lui. Si l'on veut que notre arc positif tourne autour de ce défaut, il va falloir établir ses coûts et ses gains, et montrer que le coût de l'égoïsme ne vaut pas ce qu'il apporte. Si on sait que se débarrasser de ce défaut améliorera la vie du personnage, qu'il représente un obstacle interne ou externe à son développement, alors on ressentira l'évolution comme positive. Dans une histoire, il y a deux cibles qui ont besoin d'être convaincues qu'un trait doit évoluer : le personnage concerné par ce trait et le public. Très souvent, on préférera que le public réalise ce besoin de changement avant le personnage, pour créer une anticipation ; et donc un intérêt à suivre l'arc de développement. Une bonne technique consiste à mettre le personnage face à un obstacle qu'il pourrait facilement surmonter s'il n'avait pas ce trait, et le voir échouer en conséquence. Pour faire cela en maintenant l'avantage du public sur le personnage, on peut utiliser un point de vue qui lui est externe, ou bien le laisser dans le déni ou l'ignorance face au besoin de changer. Il est important qu'à un moment du récit, le personnage prenne conscience du coût de ce trait et fasse activement le choix d'évoluer. Très souvent, on le met face à un obstacle similaire à celui qu'il n'a pas pu surmonter la première fois, et sa façon de l'aborder nous informera sur son évolution. S'il répète la même erreur, il n'a pas réussi à évoluer ; s'il surmonte le trait qui lui posait problème, alors il a complété son arc de développement. Il devient une meilleure personne, ou tout du moins une personne plus adaptée au monde dans lequel il évolue. Un arc de développement suit la même structure basique qu'un récit : il y a une situation initiale, un événement perturbateur, des péripéties, un point d'orgue, et une résolution. Le personnage a un trait négatif ; il est mis face à une situation où ce trait lui pose problème. Il rencontre des obstacles qui remettent en cause ce trait négatif, puis il doit faire un choix qui dépend de sa capacité à dépasser ce trait afin de devenir une meilleure version de lui-même. Un arc n'est pas nécessairement parallèle à l'intrigue principale ; il peut être résolu avant ou après, surtout dans les séries et les œuvres en plusieurs parties. Un seul personnage peut même subir plusieurs arcs de développement consécutifs ou parallèles. Tout changement pour le mieux est un arc, plus ou moins important. Les arcs positifs existent depuis une éternité en fiction ; il est donc normal que certains archétypes se soient formés. On va donc jeter un œil à quelques arcs positifs classiques dont vous pouvez vous inspirer. On va commencer par un archétype très utile pour construire un arc de développement : le mensonge auquel croit le personnage. C'est exactement ce que ça veut dire : un personnage croit en un mensonge ou une fausse vérité sur la vie, la société ou lui-même et les événements de l'intrigue confrontent ses convictions. Il découvre des réalités opposées ou alternatives à ce mensonge, et le surmonter représente son arc de développement. Dans le cas d'un arc positif, il va réaliser son erreur et en sortir grandi, ce qui lui offrira une nouvelle perspective.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
2/3 Pour reprendre notre exemple d'un personnage égoïste, le mensonge pourrait être "Personne ne m'aide, alors je n'aide personne". Il serait ensuite confronté à des personnages qu'il l'aide, ou juste à des personnages qui s'entraident les uns les autres, ce qui lui ferait réaliser une autre réalité : si j'aide les autres, les autres m'aideront. Le mensonge dans lequel le personnage croit peut être implicite ou carrément explicite et exprimé dans les dialogues. Une façon d'être sûr que le mensonge du personnage est compris par le public, c'est de lui faire dire, ou de le faire dire par un autre personnage en relation avec lui. L'avantage de cet archétype, c'est qu'il est facile à construire et à rattacher thématiquement à l'intrigue. Si on prend la question d'un récit, c'est-à-dire la question qu'une histoire pose à laquelle elle essaie de répondre, on peut facilement trouver un mensonge qui résonnera avec. Si notre histoire pose la question "Est-ce que les gens sont bons ?", le mensonge du personnage "Personne ne m'aide, alors je n'aide personne" pourra représenter une thèse qui répond que non. La vérité que le personnage découvre proposera ensuite une antithèse qui répondra que oui, ou permettra au moins une synthèse en ayant exploré les deux réponses. Explorer un thème à l'aide d'un personnage est rendu plus facile par un arc de mensonge, ce qui permet également de rattacher le personnage à l'intrigue et d'en faire une partie d'un tout cohérent. Le passage à l'âge adulte est un autre archétype d'arc positif, sans doute le plus classique. Il concerne majoritairement des personnages jeunes ou adolescents qui vivent une période de transition aussi bien biologique que sociale. Dans ce cas, les traits voués à évoluer sont ceux attachés à l'enfance, qui doivent devenir des traits adultes. Le garçon qui devient homme, la fille qui devient femme : ce sont des arcs omniprésents dans la fiction, puisqu'ils le sont également dans la réalité. Tout le monde grandit et change avec le temps. En faire un arc positif sous-entend qu'il y a une amélioration, une évolution. Grandir, c'est apprendre, c'est trouver sa place, c'est se découvrir. L'avantage de cet arc, c'est qu'il est évident puisque la majorité du public sera déjà passée par là. Mais le passage à l'âge adulte ne veut pas nécessairement dire que tous les traits enfantins doivent être abandonnés. On peut avoir un arc de passage à l'âge adulte qui explore le besoin de garder une part d'enfance en grandissant. L'important dans ce type d'arc, c'est l'idée qu'il est impossible de faire marche arrière, que le changement est définitif et inévitable. Il ne dépend pas vraiment du personnage, mais ce dernier a le choix dans la façon dont il réagit à ce changement. Si on cherche un archétype similaire mais dans lequel le personnage sera acteur de son évolution, on peut s'intéresser au "zéro à héros". Un personnage qui n'a rien d'héroïque (un zéro) apprend à trouver en lui les qualités qui lui permettront de devenir un héros. C'est un arc qui nous dit que l'on peut s'améliorer s'ils ont choisi de le faire. On part souvent d'un anti-héros dans le sens classique du terme : un personnage qui possède des traits opposés à l'héroïsme (lâcheté, égoïsme, manque d'empathie). Au fil de l'histoire, il dépasse certains de ses défauts ou tous pour devenir un héros. Plus le personnage commence proche du zéro, plus la transition sera impressionnante, mais également plus il faudra lui accorder du temps pour qu'elles soient convaincantes. On reviendra là-dessus, mais il est essentiel que le développement d'un personnage se fasse de façon organique. Le dernier archétype d'arc positif, c'est celui du retournement de veste : un antagoniste ou un personnage présenté comme mauvais qui change de camp. Ici, l'arc est moral : le personnage possède des valeurs ou des allégeances opposées aux protagonistes ou aux thématiques de l'histoire. Durant son arc, il va réaliser qu'il est dans le mauvais camp et faire une transition plus ou moins directe vers le bon. Un personnage mauvais qui devient bon est toujours intéressant à suivre, puisque c'est un arc qui permet de se poser de nombreuses questions : pourquoi était-il mauvais ? Qu'est-ce qui pourrait lui permettre de réaliser son erreur ? Mérite-t-il d'être pardonné ? Cet arc peut facilement devenir un arc de rédemption, où le personnage passe d'un camp à l'autre en réalisant qu'il a fait du mal et en payant un prix pour se faire pardonner. Ce prix peut être minime, ou bien carrément fatal. Un trope très répandu est celui de la "rédemption mortelle", l'idée qu'un personnage a commis tellement d'exactions que sa seule solution pour être pardonné est de donner sa vie pour la bonne cause. Mais tous les arcs ne sont pas positifs et plein d’idéalisme ; s'il y a des personnages qui s'améliorent, il y en a qui empirent. L'arc négatif est un arc de développement dont la trajectoire est inversée : un personnage part d'un point A positif et rejoint un point B négatif. Cette fois-ci, ses qualités vont devenir des défauts, ces valeurs vont tourner au vinaigre et on va le voir construire le mensonge auquel il croit. Vous l'aurez compris, on applique la même formule que pour l'arc positif, mais à l'envers. Ce qui est important avec un arc négatif, c'est qu'on explore une autre vision du monde, plus cynique. De l'épique, on passe à la tragédie. L'arc négatif nous raconte souvent comment des événements externes peuvent détruire une personne à l'intérieur. Quoi de mieux pour montrer un monde pourri que de voir l'effet néfaste qu'il a sur ceux qui l'habitent ? On peut construire un arc négatif en miroir d'un arc positif, avec un personnage qui commence au meilleur de sa forme et qui sombre jusqu'au fond du gouffre. Ou bien, on peut partir du même point de départ mais simplement aller dans l'autre direction. Un arc négatif peut ainsi servir à illustrer comment l’environnement impact les personnages. Deux personnes similaire, faisant face à des circonstances différentes, prennent des trajectoires opposées.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
3/3 Un personnage peut même subir les deux, en alternant entre des arcs positifs et négatifs, plus ou moins importants, pour montrer la lutte interne qu'il doit mener. Il est également possible de juxtaposer deux arcs opposés dans un même personnage : un arc positif dans ses capacités opposé à un arc négatif dans sa moralité, pensée Breaking Bad. Tout comme pour l'arc positif, il existe des archétypes d'arc négatif. Le premier est un miroir du passage à l'âge adulte, la perte de l'innocence. C'est une vision plus négative de cette transition : on y voit les traits de l'enfance comme purs, corrompus par le monde adulte. Un personnage qui perd son innocence souvent en étant témoin ou victime d'événements tragiques est poussé de force dans le monde adulte. Mais cette fois-ci, on ne le considère pas comme une évolution ; au contraire, ce qui a été perdu a plus de valeur que ce qui a été gagné. Un arc offre un point de vue plus cynique sur la vie et le monde, puisqu'il a tendance à faire disparaître l'idéalisme et les traits positifs d'un personnage. Il garde l'idée que le changement est inévitable, mais le présente comme néfaste, ou tout du moins comme quelque chose de négatif. Autres archétypes d'arc négatif : de personne à cauchemar. C'est un arc dans lequel un personnage plus ou moins neutre et inoffensif devient de plus en plus dangereux et amoral. C'est exactement ce que j'ai cité il y a quelques instants. Le personnage possède alors un arc positif de développement de ses capacités, mais il est juxtaposé à un arc négatif de corruption. Il sert souvent à raconter les dangers du pouvoir et comment le mal voit le jour dans le monde. En général c'est l'arc que l'on fait subir à un anti-héros qui devient un anti-vilain, puis un vilain protagoniste. En miroir du retournement de veste positif, il y a le retournement de veste négatif. Voir un méchant devenir gentil redonne de l'espoir. Rien de tel que de voir un gentil tomber du côté obscur pour écraser cet espoir à jamais. Encore une fois, c'est un arc très intéressant, puisqu'il permet de se poser des questions sur les personnages : pourquoi étaient-ils gentils ? Qu'est-ce qui pourrait les faire tomber du mauvais côté ? Jusqu'où chuteront-ils ? Ce genre d'arc peut se finir de plusieurs façons, par exemple avec une rédemption de dernière minute qui peut ou non s'accompagner de la mort du personnage. Le point d'orgue de cet arc est souvent un acte horrible et injustifiable. Si le personnage le commet, il a complété son arc et ne pourra jamais revenir en arrière. Toute l'attention repose alors sur cette question : est-ce qu'il est déjà trop tard pour le sauver ? Si jamais il le commet, il y a de fortes chances pour que la meilleure conclusion possible à son histoire soit une rédemption mortelle. Que l'arc soit positif ou négatif, il faut que le public puisse le comprendre et l'accepter. Un changement trop soudain et sans explication d'un personnage peut être une bonne raison pour arrêter de suivre une histoire, puisque ça va à l'encontre du contrat de cohérence fait entre le public et l'auteur. C'est pourquoi il est important qu'un arc de développement soit organique. Les changements que subit un personnage doivent suivre le cours du récit et des événements qui provoquent ce changement. Un personnage qui perd quelque chose à cause d'un événement très négatif aura de bonnes raisons de se remettre en question et de vouloir évoluer. L'arc doit dépendre de ce qu'il se passe dans l'histoire, et pas l'inverse. C'est pourquoi personnellement, je ne prévois pas les arcs de mes personnages quand j'écris. Je fais d'abord mon premier jet, durant lequel je découvre au fur et à mesure de la rédaction qui sont mes personnages. L'idée que je me fais d'eux au départ peut beaucoup changer au fil de la première écriture. Je garde le développement des arcs pour le deuxième jet, qui a également pour but d'homogénéiser un récit. Une fois que je connais mes personnages et que j'ai compris comment ils fonctionnent, je regarde les événements en face desquels je les ai confrontés. Je me demande comment ils surmontent des obstacles et comment cela leur permet d'évoluer, que ce soit en bien ou en mal. En faisant ça, non seulement je commence à dessiner les grandes lignes de leurs arcs pour qu'ils collent à l'histoire, mais je découvre aussi des façons de modifier mon intrigue pour qu'elle soit plus en phase avec mes personnages. C'est ma méthode, ce n'est peut-être pas la seule ni la meilleure, mais elle permet de souligner un point important : les arcs doivent autant servir le récit que les personnages. Les deux doivent s'entremêler, les événements doivent avoir un impact sur les personnages et vice versa. J'ai tendance à voir les arcs comme une structure secondaire qui lie les deux. Si on imagine que l'intrigue est le squelette d'un récit, les personnages seraient les muscles et les arcs, les tendons. Une histoire où l'évolution des personnages se fait de façon organique au fil de l'intrigue ; c'est une histoire qui tient debout. Si tout est indépendant, elle aura tendance à se casser la gueule. Oui, je suis très fier de cette métaphore. Alors, sans grand espoir, voyons voir si on peut faire tenir debout notre histoire de barbares. Quels arcs positifs ou négatifs, pouvons-nous donner à nos personnages ? Commençons par Jarghluk lui-même. Dans l'épisode précédent, nous avons établi chez lui un désir et un besoin qui s'opposent, et créé en lui un conflit. Il désire être un fière guerrier comme son père et le père de son père, mais il a besoin de vivre sa passion refoulée pour l'entomologie. Ici, rien de bien compliqué ; notre arcs s'écrit tout seuls. C'est un arc positif dans lequel il apprend que son désir ne vient pas de lui, mais des attentes de son père, et qu'il a le droit de vivre sa passion. Durant l'histoire, Jarghluk va apprendre qu'il n'est pas obligé de vivre pour les autres, mais qu'il peut vivre pour lui-même. Dans la situation initiale, il est malheureux comme son père l'était avant lui, mais à la fin de l'histoire, il apprend à se laisser porter par la vie. Autre arc positif : celui de la princesse Berthilda. C'est à elle que l'on va donner un mensonge dans lequel croire. Elle croit que le monde est pourri et qu'elle ne peut rien faire pour le changer. Depuis qu'elle est petite, des seigneurs du mal la capture, des héros la sauve ; et elle a accepté ça comme une réalité fataliste. Elle pense être l'accessoire dans les histoires d'hommes. Au fil des événements, elle va réaliser qu'elle peut agir sur ce monde d'hommes et qu'elle peut mettre fin au système qu'elle déteste tant. Mais pour faire ça, il va falloir la confronter à son mensonge en lui montrant que le monde n'est pas si statique qu'elle le croit. Finalement, on va donner un autre type d'arc à Kakahou, un ar négatif : on a établi que c'est un personnage qui a beaucoup souffert et également que ses phobies le rendent plus ou moins inutile ; mais on sait également qu'il possède un pouvoir caché. On pourrait en faire un héros typique, mais si on veut explorer les thématiques de notre récit qui semblent tourner autour de l'idée d'un monde statique, où les forts font la loi, je pense que ce serait plus intéressant d'en montrer les conséquences avec Kakaout. Que se passe-t-il quand soudainement une victime d'un monde violent et sans pitié se retrouve dotée d'un pouvoir absolu ? Kakaout va devenir très puissant, mais il va également sombrer dans un désir de vengeance et de rétribution. Jusqu'où ira-t-il ? Saura-t-il s'arrêter avant d'être allé trop loin ? Eh bien, je ne sais pas, parce que j'écris ces petites vignettes au fur et à mesure et que je découvre ce qui sort de ma tête, plus ou moins comme vous. Mais je peux déjà vous dire que ça m'intéresse de découvrir la suite. Pour ce qui est de Noralbar, je ne pense pas lui donner d'arc positif ou négatif, mais un tout autre type d'arc, et ça ce sera pour le prochain épisode. Pour aujourd'hui, je pense qu'on a fait le tour de la question. Si vous devez en retenir une chose, c'est que les arcs de développement permettent de créer des personnages dynamiques qui vivent leur propre récit interne au sein du récit. Retenez également l'intérêt d'entremêler arc de personnages et intrigues générales pour obtenir des résultats organiques. La métaphore du squelette, des muscles et des tendons est assez parlante à ce niveau. Faire un tout cohérent composé de plein de petites parties qui s'assemblent comme les pièces d'un puzzle, c'est à mon avis un bon moyen d'obtenir un récit agréable à suivre. Si les épisodes précédents nous ont fait nous demander qui sont ces personnages, ici on s'est demandé où ils vont, que la direction soit vers le haut ou vers le bas, la trajectoire est toujours intéressante à suivre. Des personnages dynamiques sont une bonne source de tension et d'intérêt. Si on sait qu'un personnage peut changer, on a envie de voir ce changement, de voir où il mène, mais également comment il a eu lieu, qu'est-ce qui a permis qu'il est lieu. La semaine prochaine, nous parlerons de ce qui se passe quand, au contraire, un personnage est statique, et nous verrons en quoi cela peut être très intéressant aussi. En attendant, je vous invite à suivre les recommandations habituelles et vous remercie d'avoir suivi. C'était La Page Blanche, Topeur, out !
@Cryosice_
@Cryosice_ 4 дня назад
Tropeur du passé, *[insérer moquerie]* !
@cynthiacesario9775
@cynthiacesario9775 4 дня назад
J’adore ta façon de résumer les films c’est un vrai régale !! 😂
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
*Pour ceux qui auraient besoin d'une transcription texte la voici :* 1/3 Ceci est le quatrième opus d'une série en 10 épisodes sur l'écriture de personnages. Si vous n'avez pas vu les épisodes précédents, je vous invite à suivre le lien qui s'affiche en haut à droite de l'écran. Jusqu'ici, nous avons vu comment donner à nos personnages des traits basique afin de les rendre facilement identifiables ; et nous avons parlé de l'importance des relations entre plusieurs personnages. Aujourd'hui, nous allons enfin voir comment aller au-delà de ces traits très basiques pour approfondir nos personnages et leur donner une personnalité tridimensionnelle. Je suis Le Tropeur, bienvenue dans La Page Blanche. Cette étape est sans doute la plus cruciale de toutes. Si votre récit repose sur la capacité du public à s'intéresser à vos personnages, c'est ici que tout se joue. C'est le moment où l'on dépasse les archétypes et les rôles pour insuffler la vie dans nos créations. Oui, la nécromancie est une aptitude essentielle chez les auteurs. Dans cette émission et dans d'autres vidéos de cette chaîne, j'ai expliqué l'intérêt de donner de grands traits de personnalité de base à vos personnages, par exemple en utilisant les alignements de personnalités Donjons et Dragons ou les maisons de Poudlard. Mais il faut bien comprendre que si vos personnages se résument à ça, oui, vous saurez leur faire faire des choix logiques et cohérents, ce qui est important, mais vous n'en ferez jamais rien de plus que des artifices au service d'un récit. Les personnages doivent aller au-delà de la logique et de la raison et toucher une toute autre corde : l'émotion. Le pathos est aux personnages, ce que la sauce est aux frites. Je suis très nul en analogie, mais il faut bien saisir la différence entre comprendre un personnage et ressentir ses émotions. Un bon personnage, ça ne se ressent pas dans le cerveau, mais dans les tripes. Alors, voyons comment on peut s'y prendre pour écrire des personnages qui feront rire, pleurer ou enrager vos lecteurs. Le premier conseil que je donnerais, c'est que vos personnages ne doivent pas apparaître ex nihilo. Si vous souhaitez savoir qui ils sont, vous devez comprendre d'où ils viennent. Le passé d'un personnage, ou sa backstory, est un élément essentiel à sa personnalité. Qu'on le veuille ou non, notre expérience dans la vie forge qui nous sommes, en bien ou en mal. Si vous voulez donner vie à un personnage, commencez par lui donner une histoire. Attention, je ne dis pas nécessairement qu'il faut raconter cette histoire. On n'est pas obligé d'avoir un flashback par personnage dans chaque chapitre, sauf si on écrit un shonen. Mais pour l'auteur, connaître cette histoire et peut-être la suggérer dans le récit c'est un bon moyen de donner à un personnage une première couche de profondeur, un troupe souvent critiquée aujourd'hui c'est de commencer une histoire par le réveil du protagoniste. Et je pense qu'en soi, le problème avec ce choix, c'est que très souvent, il ne raconte rien sur qui le personnage est et d'où il vient. On se réveille tous, tout les matins, ça n'a aucune signification. Pire, en commençant par le réveil du protagoniste, on démarre de 0 ; on ne rencontre pas notre personnage dans une action qui nous indique qu'il y avait plus à raconter avant. Avant, il dormait, et maintenant, il est réveillé. Je vous conseillerais plutôt d'inventer une histoire à l'introduction du personnage, et de choisir le moment le plus intéressant de cette histoire pour commencer votre récit. Pour illustrer, je vous propose une petite intro que j'ai écrite pour l'exemple : "Chaque matin, Alice déposait une rose rouge sur le marbre de cette vieille tombe, le sourire aux lèvres." En une phrase qui décrit une action simple, on a présenté le personnage et un tout petit peu de son histoire. On sait que ça se passe chaque matin, donc que c'est un rituel important pour ce personnage, mais on n'a pas toutes les informations : qui est-ce qui est mort ? Pourquoi est-ce qu'il sourit ? Est-ce par nostalgie, ou bien est-ce qu'il détestait la personne qui est morte ? Dans ce cas, pourquoi lui apporter une fleur chaque matin ? Quand j'ai écrit cette phrase, j'ai imaginé qu'Alice avait perdu son père très jeune, et qu'elle trouvait du réconfort dans ce rituel quotidien ; ce qui nous montre qu'elle a une personnalité à la fois mélancolique et positive, que son deuil est une part intégrante de sa personne, mais qu'elle l'a surmonté pour en faire une force. Et tout ça pour écrire une phrase d'exemple, mais l'idée, c'est qu'en donnant un passé à ce personnage, je peux l'écrire dans le présent, mais surtout, j'ai pu choisir un instant de sa vie significatif de qui elle est pour la présenter aux lecteurs. Le mauvais exemple aurait été de commencer son histoire ainsi : "Chaque matin, Alice se lèvait. Après avoir pris sa douche, son petit-déjeuner et son cartable, elle se dirigeait vers la boutique du fleuriste pour acheter une rose rouge. Ensuite, elle marchait jusqu'au cimetière, et se rendait sur la tombe de son père pour y déposer la fleur." Cette intro là nous décrit ce qui se passe, mais ne nous apprend rien sur le personnage. Elle marche, elle achète une fleur, elle se rend au cimetière. Cette narration ne prend pas en compte le passé d'Alice et se contente de nous raconter sa routine. Inventez un passé à vos personnages. Demandez-vous d'où ils viennent et ce que ça veut dire pour leur vie actuelle. Que ce soit un passé lointain ou bien ce qui leur est arrivé la semaine dernière ; l'importance est de donner au lecteur l'impression qu'il y a plus dans la vie de ce personnage que ce qu'on nous raconte. Non seulement ça vous aidera à créer des personnages crédibles, mais en plus, ça vous donnera des pistes à explorer au sein de votre récit. Peut-être que le passé de votre personnage s'avérera intéressant à raconter et que vous l'intégrer à votre intrigue.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
2/3 La backstory de vos personnages est un puits duquel vous pourrez extraire des réponses aux questions que vous vous posez à leur sujet. Leur passé est la source de leur valeur, de leur vision du monde et de leur personnalité. Plus vous le développerez, plus vous aurez de matière à utiliser. Une erreur que font beaucoup de jeunes auteurs, c'est de donner une personnalité très crédible à leurs personnages, mais de ne jamais leur donner l'occasion de l'exprimer. Pour faire simple, "mon personnage est de nature calme, mais il ne faut pas l'énerver", ça ne veut rien dire s'il ne se passe rien qui les énerve. N'écrivez pas des personnages entièrement passifs qui sont observateurs de leur vie. Il leur arrive des choses, et ils doivent y réagir, que ce soit par des actions, des mots, ou au moins des pensées. Il n'y a rien de pire qu'un personnage complètement apathique face aux événements qui se déroulent, et ce pour une très bonne raison : les personnages d'un récit nous offrent leur point de vue sur ce qu'il s'y passe. C'est la nuance entre raconter et décrire. Les personnages donnent le ton et l'échelle des événements qu'ils vivent, et ce par leur réaction et leur ressenti face à ces événements. Sauf pour un effet de style, en fiction, on n'écrit pas un rapport analytique des faits. Si vous voulez plonger votre lecteur dans une situation, il faut la faire voir à travers les yeux de vos personnages. On va encore utiliser un petit exemple. Imaginons une bataille intergalactique et va va d'abord la raconter de façon factuelle : "Le croiseur ennemi envoya 5 torpilles en direction du vaisseau allié de classe Behemoth. Deux touchèrent le bâtiment, une à la proue, qui fit exploser la salle de commande et tua l'intégralité des officiers, et une autre sur le flanc tribord, causant la perte de plus de 1200 soldats. Le champ de force de secours se déploya avec un retard de quelques minutes, ce qui explique le grand nombre de victimes exposées au vide intersidéral". Ici, on a l'impression de lire un compte rendu des événements sur Wikipédia. On a une vague idée de l'échelle de la bataille, mais on ne peut pas dire qu'on ressente grand chose. Maintenant, racontez la même histoire du point de vue d'un des soldats à bord du vaisseau torpillé. "Un choc fir trembler tout le vaiseau. L'opérateur de communications, Bob, n'avait jamais vu le Behemoth dans un tel état de panique. Après avoir retrouvé son équilibre, il se jeta sur son terminal. -- 'Secteur Epsilon à Salle de commande. Salle de commande me recevez-vous ?' Il répéta le message une dizaine de fois. Aucune de réponse. -- 'Regardez' lança un de ses camarades en pointant le hublot. -- 'Pas étonnant que les officiers n'aient pas pu répondre.' Leurs corps flottaient dehors. L'ennemi avait touché la salle de commande. Le vaisseau était décapité. Bob voulait se jeter dans un coin pour vomir, mais il était désormais le sous-officier le plus gradé du Behemoth. -- 'Ne restez pas plantés là !' ordonna-t-il. -- 'Le champ de force de secours ne s'est pas activé. Je veux trois hommes avec moi pour rejoindre ce qu'il reste de la salle des commandes et l'activer manuellement.' Bob vit une deuxième torpille frôler le vaiseau. Il n'y avait pas une seconde à perdre. Ce n'est pas de la grande littérature, mais ici j'ai raconté une histoire. La différence, c'est que j'ai un personnage qui ressent des choses physiquement ou émotionnellement, et qui réagit en conséquence. C'est le strict minimum : si vos personnages ne ressentent rien et ne font rien, comment voulez-vous que vos lecteurs pensent que l'histoire qu'on leur raconte est importante? N'oubliez pas que vos personnages vivent le récit si vous voulez rendre votre récit vivant ; on dit également que le diable est dans les détails. Et effectivement, les détails sont importants pour créer des personnages uniques. Des petites choses toutes simples peuvent grandement aider à donner de la profondeur à un personnage, que ce soit un petit tic qui les poussent à entortiller une mèche de cheveux avec les doigts quand ils sont nerveux, ou un accessoire dont il ne se sépare jamais ; les détails sont importants. Ce sont des petites choses qui peuvent paraître insignifiantes, qui n'ont pas forcément un rôle important dans l'intrigue, mais qui donnent vie à vos personnages. Attention, ce n'est pas parce qu'ils ne jouent pas un rôle dans le récit que les détails ne racontent pas leur propre histoire. N'ajoutez pas juste pour en ajouter : un bon détail est un détail qui nous en apprend plus sur le personnage. Il peut nous aider à mieux cerner sa personnalité, ou au contraire, à sous-entendre un aspect de ce personnage qui n'est pas évident au premier abord. inspirez-vous de la vraie vie pour les détails : tout le monde a un petit truc unique et bizarre, une passion étonnante, un bijou original, une étrange manie. Trouvez des détails qui vous intriguent chez les gens que vous connaissez, et vous trouverez l'inspiration pour vos personnages. Peut-être que vous avez vous-même des petits détails bizarres que vous pouvez insuffler dans vos histoires. En tout cas, on va essayer de faire de notre mieux pour insuffler de la vie dans l'histoire que nous racontons cette saison. Aujourd'hui, nos archétypes vont enfin devenir de véritables personnages en appliquant tout ce que nous avons vu jusqu'ici. On va donc leur donner à chacun une backstory. Nos quatre personnages ont un passé qui défini qui ils sont aujourd'hui. Par exemple, Jarghluk vient d'une longue lignée de barbares héroïques. En grandissant, il a toujours dû porter les attentes de sa famille sur ses épaules et perpétuer la tradition. À cause de ça, il n'a jamais vraiment su s'exprimer en tant qu'individu et a toujours fait ce qu'on attendait de lui. Il a notamment une relation compliquée avec son père, le barbare Jurghlak, qui n'a jamais fait preuve d'affection à son égard, victime des mêmes attentes et traditions. Pourtant, quand il était plus jeune, Jarghluk a découvert une passion pour l'entomologie et les insectes en général. Mais son père avait ridiculisé cette passion en la découvrant, la considérant indigne d'un grand héros. Jarghluk a ainsi appris à réprimer son individualité pour ne pas contrarier Jurghlak. Avec ce passé, on établit que le personnage possède un conflit interne qui explique son désir et son besoin, ce qui nous laisse de la place pour le faire évoluer. Mais ça, ce sera au prochain épisode. Passons maintenant à Noralbar, qui a une histoire assez similaire. C'est un grand classique d'opposer le protagoniste et l'antagoniste dans leur backstory, comme un reflet l'un de l'autre, nous permettant d'explorer les thématiques soulevées par le récit. Ainsi, Noralbar vient d'une longue lignée de seigneurs du mal et a une relation similaire avec sa mère, qui ne lui a jamais permis de s'exprimer dans sa passion pour le jardinage, la forçant à la suivre dans ses pas. Abusifs et violente, elle a rabaissé sa passion et lui a dit qu'il ne serait jamais à la hauteur. Poussé à bout, Noralbar a fini par tuer sa propre mère et est devenu le plus grand des seigneurs du mal pour lui prouver le contraire. Noralbar est ainsi un reflet de notre protagoniste : tous les deux refoulent leurs individualités à cause de la pression d'un de leurs parents. Mais même si Noralbar a tué sa mère, il reste soumis à sa vision du monde et sous son emprise. Berthilda, notre princesse cynique et désabusée, est régulièrement enlevée par des seigneurs du mal depuis son enfance. La situation est routinière pour elle : passer quelques jours en captivité, soit jusqu'à ce qu'un héros la sauve ou que son père, le roi, daigne payer la rançon ; pour elle, ça fait partie du 'boulot' de princesse, et chaque boulot a ses inconvénients. Elle a bien essayé de quitter cette vie, mais il est difficile de passer incognito dans un royaume où ton visage est sur toutes les pièces de monnaie. Et à chaque fois, elle finit encore kidnappée, ce qui l'a rendue très blasée. La princesse vit dans un monde qui lui déplaît depuis toujours et est victime d'un système qui joue en sa défaveur, quoi qu'elle fasse. Ce qu'elle ne réalise pas, c'est qu'elle a les moyens de changer ce monde, car c'est ce qu'elle a toujours connu. Finalement, Kakaout vient du bas peuple. Il est né dans un petit village sans importance, dont l'allégeance change selon quel seigneur maléfique a pris le contrôle de la région à un moment donné. Pour lui, la vie n'est que chaos, et il a déjà de la chance d'avoir un toit et de pouvoir nourrir sa famille. Quand il était plus jeune, son village a été attaqué par des pillards qui ont tué son grand frère sous ses yeux, causant en lui une peur panique de la violence et du sang. Il travaille dans le château de Noralbar en tant que serviteur, car cela lui évite d'être enrôlé dans l'armée du royaume, et qu'il faut bien vivre. Chacun de nos personnages a ainsi droit à son propre passé, qui nous servira pour mieux cerner qui ils sont et comment ils réagissent dans une situation donnée. On pourra également s'en servir pour leur donner des détails qui les enrichissent. Par exemple, faire en sorte que dans une scène de combat, Jarghluk soit distrait en voyant passer un papillon rare. Au contraire, Noralbar a tellement refoulé son amour du jardinage qu'il refuse de voir la moindre fleur autour de son château et qu'il ordonne à ses serviteurs d'arracher les pâquerettes qui poussent autour des douves.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
3/3 On peut aussi imaginer que Berthilda se balade avec une carte indiquant ses allergies alimentaires pour ses geôliers, et que Kakaout s'enfuit en courant dès qu'il entend un bruit un peu trop fort. On peut ajouter plein de petits détails qui nous en disent plus sur ces personnages et qui les rendent bien plus uniques qu'ils ne l'étaient au départ. Pour résumer, afin de donner vie à un personnage, il faut leur créer une vie. Que ce soit un passé vécu ou bien une façon de vivre dans le moment, si vous savez d'où viennent vos personnages, vous saurez qui ils sont. Donnez-leur des occasions d'exprimer qui ils sont, et vous saurez où ils vont. La création de personnage n'est pas une science exacte. Certains auteurs vous conseilleront simplement de vous inspirer des gens que vous connaissez, et c'est une méthode tout aussi valable. Ce que je cherche à vous apporter ici, ce sont des pistes de réflexion. Je cherche à vous faire vous poser des questions : si vous vous posez des questions sur vos personnages, s'ils vous rendent curieux d'en savoir plus à leur sujet, il y a de fortes chances qu'il en soit de même pour vos lecteurs. D'une certaines façon on rencontre les personnages concret. Au fur et à mesure qu'on explore leur histoire, on en apprend plus sur eux et on peut mieux les écrire. Souvent, les détails qu'on ajoute sur nos personnages naissent organiquement de la vie qu'on leur a imaginée, puisqu'on a découvert qu'ils avaient vécu tel ou tel événement, et qu'on s'est dit logiquement que ça a dû les mener à tel ou tel comportement. Alors, pour répondre à la question comment créer des personnages tridimensionnels, je vous dirais qu'il faut partir à leur rencontre. Et ce sera tout pour aujourd'hui. La semaine prochaine, nous allons voir comment faire évoluer ces personnages que nous avons rencontrés, puisque nous parlerons des arcs de développement des personnages. En attendant, vous connaissez la procédure habituelle de fin de vidéo sur RU-vid. Merci d'avoir regardé jusqu'au bout. C'était La Page Blanche, Tropeur, out.
@RowdeeZ2K
@RowdeeZ2K 4 дня назад
T'es vraiment trop fort
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
*Pour ceux qui auraient besoin d'une transcription texte la voici :* 1/2 Ceci est le troisième opus d'une série en 10 épisodes sur l'écriture de personnages. Si vous n'avez pas vu les épisodes précédents, je vous invite à suivre le lien qui s'affiche en haut à droite de l'écran. La semaine dernière, nous avons vu comment définir un personnage avec des traits basiques et facilement identifiables. Aujourd'hui, nous allons voir pourquoi et comment écrire des relations entre différents personnages en fiction. Je suis Le Tropeur, bienvenue dans La Page Blanche. Les personnages n'existent pas dans le vide. Dans une histoire donnée, ils font partie de la même diégèse, la diégèse est l'univers interne à un récit dans lequel nos personnages évoluent et interagissent entre eux. L'importance des relations entre les personnages, c'est qu'elle instaure des dynamiques qui peuvent servir à faire avancer l'intrigue de façon plus organique. Si Alice n'apprécie pas Bob pour une raison X ou Y, on peut s'attendre à voir des conflits naître entre les deux. Établir cette dynamique dans leur relation permet de justifier les choix de ces deux personnages, comment ils concernent l'autre. Les relations entre personnages peuvent être statiques ou bien évoluer au fil du temps, et ainsi créer une sous-intrigue voire même la trame principale si cette relation est au cœur du récit ; et donc donner plus de raisons au lecteur de suivre l'histoire. On peut autant s'attacher à une relation entre personnages qu'à un personnage en lui-même. Si on imagine qu'une intrigue est un moteur qui s'active et tourne pour avancer à l'aide des actions des personnages, leurs relations sont de l'huile qui facilite le mouvement des engrenage. On conseille souvent de s'inspirer de la vie réelle pour écrire des personnages convaincants, et ça s'applique aussi à leurs relations. De la vie réelle, on peut déjà tirer des archétypes. Tout d'abord, il y a les archétypes familiaux. Que vos personnages soient liés par le sang ou non, ils peuvent représenter une famille avec tout ce que ça implique de bien et de mauvais : un père autoritaire, une grande sœur en rébellion, ou une mère protectrice. Il existe des tonnes d'archétypes liés à la famille. Les utiliser permet de facilement établir des dynamiques entre personnages, puisque la plupart des lecteurs ont une famille et connaissent donc les applications des rôles typiquement attribués à l'un ou l'autre de ses membres. Les relations de famille ajoutent également des valeurs morales compréhensibles à des personnages : il y a un lien fort qui les unit et qui justifie leurs choix et leurs actions aux yeux du lecteur. Un parent qui commet des actes criminels pour protéger ses enfants, c'est bien plus facile à pardonner puisque le lecteur peut s'imaginer faire la même chose dans une situation similaire. La famille étant sans doute le cadre relationnel le plus universel, c'est une base solide pour construire des relations convaincantes entre ses personnages. Un autre cadre archétypal assez universel, c'est celui de la hiérarchie. Que ce soit dans l'armée, au travail, ou tout simplement à l'école, on a tous une idée à peu près claire de comment fonctionnent les relations hiérarchiques. Elles permettent d'instaurer des rapports de force très utiles pour mettre des personnages face à des choix : aller à l'encontre de la hiérarchie et risquer d'en affronter les conséquences, ou bien la respecter au détriment de ses valeurs morales ; les rapports hiérarchiques instaure des dynamiques de supériorité et de subordination très intéressantes à explorer. Les traitées permet également d'explorer les thèmes de l'obédiance, du pouvoir, et des traditions. Et surtout, s'il y a des rapports hiérarchiques, il y a des personnages qui sont au même niveau et qui peuvent développer de la camaraderie, unis par une autorité commune ils développent des liens particuliers qui définiront leur interaction et leurs choix. Au-delà de la camaraderie, il y a l'amitié, un lien fort qui unit plusieurs personnes et qui apporte une dynamique différente de celle que l'on retrouve dans une famille. Au contraire de cette dernière, l'amitié se construit et ne répond pas aux mêmes pressions sociales. Les amis peuvent avoir un rôle de confident ou même d'initiateur à de nouvelles découvertes. Mais une chose est sûre : si l'amitié est assez forte, elle suivra les protagonistes jusqu'au bout du monde. Au contraire, un choix peut mener à la destruction d'une amitié, ou révéler qu'elle n'avait jamais été si forte dès le départ. Et encore au-delà de l'amitié, il y a évidemment l'amour. On écrit à ce sujet depuis des siècles, et on en parlera sans doute jusqu'à la fin de l'humanité. Mais une chose est sûre : l'amour est un sujet fascinant, d'autant plus en narration, puisque c'est un moteur très efficace des actions des personnages. Les amoureux passionnés ne s'arrêteront devant rien pour être réunis, pas même la mort. L'amour est également intéressant s'il n'est pas réciproque, ce qui en fait une source de tension intense entre les personnages. De l'amour, on peut extrapoler la relation entre des ex, qui peut aller d'une légère amertume à un cocktail explosif. Mais ce qui est sans doute le plus intéressant quand on écrit l'amour, c'est la façon dont il évolue, que ce soit à partir de la rencontre entre les deux personnages ou bien des moments de doute après une longue relation. L'amour est une bonne source d'instabilité dans un récit, et un vecteur important d'évolution pour les personnages. Évidemment, il n'y a pas que des relations majoritairement positives. Parfois, les gens ne peuvent juste pas se piffer, et ce qui peut être d'autant plus intéressant à écrire. C'est l'archétype de la rivalité, une compétition plus ou moins hostile entre deux personnages. Le rival est un bon moyen d'explorer la motivation du protagoniste et d'explorer la question du désir, puisque souvent, ils possèdent le même mais pour d'autres raisons. Le rival est parfois un miroir légèrement déformé du protagoniste, ce qui permet d'en montrer une nouvelle facette. Et au-delà de la rivalité, il y a l'inimitié, la relation entre deux ennemis. Avoir un antagoniste, c'est bien, mais explorer sa relation avec le protagoniste, c'est mieux. Il ne faut jamais oublier que les personnages sont censés avoir leur propre motivation et une personnalité bien à eux. La relation d'inimitié permet de contraster deux personnages et d'explorer pourquoi ils s'opposent, mais également en quoi ils se ressemblent. C'est parfois plus intéressant d'avoir de l'inimitié entre deux personnages qui se ressemblent presque en tous points, pour mettre en exergue le point principal de divergence entre eux. L'intérêt de tous ces relations archétypales, c'est qu'elles représentent une base à laquelle le lectorat peut se rattacher, mais également qu'aucun de ces archétypes n'est gravé dans la pierre, et qu'on peut en faire ce qu'on veut. Les relations, par nature, sont assez fluides et ont tendance à évoluer, qu'elles se défassent ou qu'elles se renforcent. Vous pouvez les modeler au fur et à mesure du récit. Ce sont des fondations solides mais malléables à l'infini. Il y a autant d'amitiés qu'il y a d'amis sur Terre. Bien évidemment, ce qu'on a vu jusque là, ce sont surtout les relations entre un personnage et un autre. Mais encore une fois, les relations ne sont pas quelque chose d'individuel et d'indépendant. La relation entre Alice et Bob n'est pas indépendante de la relation entre Bob et Charlie, ni de celle entre Charlie et Alice. Il n'y a pas que des duos, il faut imaginer les relations entre les personnages comme une toile qui se mêle et s'entremêle.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
2/2 Ce qui peut vite devenir confus, c'est quand on commence à avoir trop de personnages. C'est pourquoi il est intéressant de s'intéresser aux dynamiques de groupe. En commençant donc par la dynamique du trio, c'est un bon point de départ pour construire des relations entre les personnages. En règle générale, les groupes impairs apportent la possibilité d'une majorité. Si un choix doit être fait et qu'il y a un désaccord entre Alice et Bob, Charlie pourra trancher en se rangeant du côté du personnage avec lequel il ou elle s'entend le mieux. Le trio est un groupe équilibré dans lequel les dynamiques peuvent changer facilement, car il est facile de créer différentes combinaisons entre les personnages selon les situations. Ensuite, il y a le quatuor, qui, comme tous les groupes pairs, est un peu plus rigide. Il existe la possibilité que le groupe se divise en deux paires pour un choix, ce qui peut mener à un blocage. Une autre possibilité est que cela se termine par un 3 contre 1, ce qui est une bonne base pour raconter l'histoire d'un personnage seul contre tous. À partir de là, c'est toujours la même chose : un quinté contient un trio et un duo, et ainsi de suite. L'important est de comprendre l'intérêt des rapports numériques dans un groupe. Une équipe de cinq personnes qui travaillent ensemble sans friction ne raconte pas la même histoire qu'une équipe divisée en deux groupes inégaux. Avoir des personnages plus proches que d'autres, des sources de tension interne, permet de créer plus de conflits. Quand un choix doit être fait, le désaccord permet de montrer les relations entre les personnages, avec certains qui se rangent d'un côté parce qu'ils pensent que c'est le bon choix et d'autres qui se rangent du côté du personnage avec lequel ils s'entendent le mieux. L'intérêt du groupe, c'est qu'il est constitué d'individus qui peuvent autant s'entraider que se mettre des bâtons dans les roues. Je recommanderais à un auteur débutant de travailler d'abord avec un trio pour voir comment les personnages s'allient et se délient. De mon avis personnel, les groupes pairs sont plus difficiles à écrire puise qu'ils se retrouvent facilement dans des situations d'équilibre dont il est plus difficile de sortir ; mais ça peut être un chanlenge qui vous intéresse. Et d'ailleurs dans notre mise en pratique, il se trouve que nous avons quatre personnages ! Alors voyons un peu quels archétypes nous allons pouvoir utiliser pour créer la base des relations entre eux, qui évolueront lorsque nous développerons chacun des personnages. Tout d'abord, prenons Jarghluk. Tout d'abord on peut imaginer une relation assez familiale entre lui et Kakahou, comme celle entre un grand frère costaud et un petit frère fragile. Jarghluk sera protecteur au possible envers Kakahou, qui aura tendance à se reposer sur le barbare plutôt que sur ses propres capacités. On créé ainsi une relation déséquilibrée de dépendance se forme pour Kakahou, qui n'est pas capable de se débrouiller sans Jarghluk, ce qui nous donnera de la place pour faire évoluer cette dynamique au fur et à mesure que les personnages grandissent. Ensuite, on va créer une relation amoureuse non réciproque entre Jarghluk et Berthilda. Notre barbare pense être amoureux de la princesse parce que c'est son rôle et que c'est ce qui est attendu de lui, mais notre princesse ne ressent simplement pas la même chose pour Jarghluk. Encore une fois on laisse de la place pour faire évoluer cette relation. Et évidement pour ce qui est de Jarghluk et Noralbar on va leur donner une relation d'inimitier. Mais tout comme pour la princesse, cette relation est plus construite sur les attentes que le monde à d'eux du monde que sur leur véritable compatibilité. A vrai dire, avant que Noralbar n'enlève la princesse, ils ne se sont jamais rencontrés en face à face. Enfin, nous avons également une relation amoureuse non réciproque entre Noralbar et Berthilda, comme établi dans l'épisode précédent. Mais c'est dans ces deux dernières relations que nous pouvons commencer à nous amuser. Rien n'est encore construit entre Kakahou et Berthilda, ou entre lui et Noralbar. Alors, j'ai envie de m'amuser : et si Kakahou était au départ un sbir de Noralbar, qui possède donc un lien hiérarchique avec l'antagoniste, mais qui se retrouve du côté du protagoniste par la force des choses ? On crée ainsi un conflit mineur entre son devoir et sa morale. Kakahou travaille pour le grand méchant parce qu'il faut bien payer son loyer, mais en soit pour lui, ce n'est qu'un job. Finalement, Kakahou pourrait très bien avoir une relation particulière avec Berthilda. Si on imagine qu'il avait pour métier de lui apporter à manger dans sa cellule, peut-être ont-ils développé une certaine amitié. Après tout, aucun des deux n'avait vraiment envie d'être là et aurait bien préféré être ailleurs. Il y a de quoi trouver des points communs. Quant à la dynamique de groupe elle est intéressante ici puisque ce personnage peut avoir une raison de se ranger avec les un ou avec les autres. De par le lien hiérarchique, Kakahou peut se ranger du côté de Noralbar, mais par son amitié avec Berthilda, il peut trahir ses fonctions. C'est toujours intéressant d'avoir un personnage dont les allégeances ne sont pas évidentes. C'est ce que j'appelle une carte folle, un potentiel chaotique qui permet de renverser la balance si l'histoire a besoin d'être secouée. Mais ça on le verra dans les prochains épisodes. Penser en avance aux relations entre les personnages peut paraître évident, mais c'est une étape essentielle qu'il ne faut surtout pas sauter. La crédibilité des personnages se repose énormément sur les interactions qu'ils ont entre eux. Pour les définir, il est important d'avoir des traits principaux pour créer leurs relations. Il faut aussi avoir des grandes lignes facilement identifiables : demandez-vous quel lien unit tel personnage à un autre, et vous saurez comment ils réagiront quand cet autre personnage fera un choix important. N'hésitez pas à faire des schémas pour bien vous représenter ces relations. Parfois une aide visuelle peut aider. Dans la suite des épisode, quanbd parlerons de l'évolution des personnages nous parlerons également de l'évolution de leurs relations. Mais avant de faire évoluer quelque chose, il faut bien qu'on ait une situation initiale. Je n'en ai pas parlé parce que ça me semblait évident, mais l'absence de relation entre deux personnages est également une situation initiale intéressante, puisque nous découvrirons ainsi leur rencontre. Nous explorerons cela plus en détail lorsque le moment sera venu. En attendant la semaine prochaine, nous verrons comment développer nos personnages et leur donner une troisième dimension. J'espère que cet épisode vous aura aidé ou tout du moins intéressé. Si c'est le cas, n'hésitez pas à suivre la procédure habituelle de fin de vidéo RU-vid. On se retrouve au prochain épisode de La Page Blanche ! Tropeur, Out.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
*Pour ceux qui auraient besoin d'une transcription texte la voici :* 1/2 Ceci est le deuxième opus d'une série en 10 épisodes sur l'écriture de personnages. Si vous n'avez pas vu le premier, je vous invite à suivre le lien en haut à droite de l'écran. Aujourd'hui, nous allons voir comment définir ses personnages simplement et allé au-delà des archétypes pour les rendre uniques. Je suis Le Tropeur, bienvenue dans La Page Blanche. En fiction, un bon personnage est un personnage que le lecteur arrive à comprendre, peu importe à quel point il est complexe. Il doit posséder un certain nombre de traits qui permettent de l'identifier et de le différencier des autres personnages au sein de l'œuvre et en dehors. S'il existe des moyens superficiels de créer des personnages uniques, par exemple avec leur apparence ou leur nom, il est tout de même préférable de les différencier dans l'essence même de qui ils sont. Les traits de base qui définissent un personnage permettent d'ancrer ses choix et ses actions dans la logique du récit. Si le lecteur sait qu'un personnage a la phobie de la couleur bleue, il sait à quoi s'attendre lorsque du bleu est mis face à lui. Ici, nous n'allons donc pas encore aborder la transformation d'un personnage unidimensionnel à tridimensionnel, mais plutôt nous concentrer sur l'étape intermédiaire qui les rend au moins bidimensionnel. Pour faire une analogie de dessinateurs, on va voir comment passer du brouillon au tracé avant d'apprendre comment ajouter de la profondeur. Pour trouver les grandes lignes d'un personnage, il existe de nombreuses méthodes, mais elles fonctionnent toutes sur le même principe : il faut se poser des questions. Quel est le trait caractéristique de votre protagoniste ? Quelles sont les qualités de votre antagoniste ? Quels défauts différencient votre anti-héros de tous les autres ? Un trait caractère, une vocation, une passion, une phobie, un complexe, des rêves ou encore une idéologie peuvent servir de base à la construction d'un personnage de fiction. Une question très répandue et très utile est celle du désir et du besoin d'un personnage. Que veut mon personnage et de quoi a-t-il besoin ? En donnant à un personnage quelque chose ou quelqu'un qu'il désire mais dont il n'a pas besoin, et quelque chose ou quelqu'un dont il a besoin mais qu'il ne désire pas, on peut déjà en apprendre beaucoup sur son caractère. On peut ainsi partir sur un personnage qui désire l'amour romantique mais qui a besoin d'être en paix avec lui-même, ou un personnage qui désire la richesse mais qui a besoin d'une famille. L'avantage de la question du désir et du besoin, c'est qu'en plus de définir les traits de base d'un personnage, elle permet aussi de définir les thématiques que le récit abordera. Le désir et le besoin n'ont pas à être des choses opposées. Elles peuvent être très proches, et le besoin peut même permettre aux personnages d'obtenir ce dont il a envie. Ou alors, si elles sont opposées, elles peuvent pousser le personnage à faire un choix qui nous en dira également long sur sa personnalité. Un personnage qui choisira l'argent plutôt que sa famille est très différent d'un personnage qui préfère sa famille. Il faut ensuite se poser des questions logiques qui suivent la première : pourquoi a-t-il envie de ceci et pourquoi a-t-il besoin de cela ? Si on continue dans notre exemple, il peut avoir envie d'argent simplement dans une quête de pouvoir et de statut, ou alors pour aider sa famille à survivre. Le "pourquoi" du désir et du besoin est tout aussi important que le désir et le besoin en eux-mêmes. L'intérêt de la question du désir et du besoin est qu'elle humaniste facilement un personnage. On comprend tout ce que c'est que de désirer ou d'avoir besoin de quelque chose. C'est en partant d'une idée basique comme celle-ci, qui peut résonner avec n'importe qui, que l'on peut construire un personnage qui semblera humain. De même, le choix d'écrire un personnage qui n'a aucun désir peut en dire long sur lui. Beaucoup de personnages cyniques fonctionnent ainsi. Mais pour s'inspirer de l'idée de prendre une réalité universelle comme le désir et le besoin, on peut également se demander quels sont les peurs d'un personnage, qu'est-ce qui le met en colère, qu'est-ce qui le réjouit ? Les émotions primaires et leurs déclencheurs sont souvent des bases solides dans la construction d'un personnage plus humain. De par la nature intertextuelle de la fiction, c'est-à-dire du fait que chaque histoire est en créée par des gens influencés par d'autres histoires, on retrouve des éléments récurrents dans l'ensemble des œuvres existantes. Chaque personnage remplit un ou plusieurs archétypes. En effet, un personnage remplit un rôle dans une intrigue, et tous les rôles ont déjà été attribués il y a longtemps, puisqu'ils sont limités, alors que les histoires sont potentiellement infinies. Il ne faut donc pas chercher à éviter les archétypes, mais par contre, il faut à tout prix faire de ces personnages plus que ça. Pour revenir à l'analogie du dessin, les archétypes ne sont rien de plus que des modèles anatomiques. Il faut savoir les transformer pour aller au-delà et créer des personnages. Au lieu de fuir à tout prix les archétypes, un auteur peut s'en servir comme des outils au service de son récit. En prenant un archétype classique et en le remettant en question, on peut créer une base de personnage originale. Prenons pour exemple l'archétype du mentor. D'abord, établissons les traits qui lui sont généralement associés : c'est un personnage sage, respectable, souvent âgé, qui enseigne aux héros des valeurs ou des connaissances qui leur permettront de changer pour le mieux et d'affronter les obstacles sur leur route. Pour le rendre plus original, on peut prendre un de ses traits de base et le tordre. Imaginons un mentor qui enseigne aux héros des valeurs qui, au contraire, leur porteront préjudice dans leur quête. Il garde ainsi le même rôle dans le récit, mais ses actions ont un impact différent qui amène une nouvelle grille de lecture à cet archétype. Jouer avec les archétypes peut amener à de nombreux effets, que leurs buts soient comiques ou bien qu'ils proposent de remettre en question un rôle quasiment omniprésent dans la culture populaire pour le déconstruire Même sans chercher à aller complètement à l'encontre d'un archétype, on peut tout de même lui donner une saveur originale en lui ajoutant un trait particulier ou étonnant à l'aide d'un "mais". Par exemple dans Dragon Ball, Tortue Géniale est l'archétype du mentor, mais c'est un vieux pervers.
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
2/2 Bien évidemment, un auteur qui écrit des personnages devra à un moment ou à un autre les faire parler, et c'est là une autre façon de base de donner vie à des personnages originaux. Les dialogues sont très importants dans un récit. La façon dont un personnage parle, ce qu'il dit, sa façon de répondre aux autres sont autant de traits uniques qui le définissent. Un auteur doit jouer au marionnettiste et donner une voix unique à chaque personnage. Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes, mais il peut être intéressant de s'intéresser en particulier à la variation du langage. Dans chaque langue, et donc en français également, il existe différents types de variations au niveau de la façon dont les locuteurs s'expriment. La plus évidente est sans doute la variation diatopique, liée à la zone géographique du locuteur : c'est l'accent, les termes régionaux, les expressions locales et autres particularités liées à l'endroit où l'on parle. En France, et en particulier en littérature, on a tendance à gommer autant que possible cette variation, puisqu'on considère qu'il y a un français correct et que le reste est à proscrire. N'étant absolument pas fan de cette mentalité, je vous encourage pleinement à donner des accents et des vocabulaires régionaux à vos personnages pour les rendre plus uniques. Attention toutefois à ne pas sombrer dans la caricature et de vous renseigner autant que possible sur les régions en question pour ne pas leur faire une défaveur. Ensuite, il y a la variation diachronique qui est liée à la période temporelle. En effet, on ne parle pas le même français en 2020 qu'en 1920. Cette variation est très importante quand vous souhaitez raconter des récits qui se passent à différentes périodes de l'histoire. Et les utiliser dans vos dialogues peut ajouter un degré de crédibilité à vos personnages. Au contraire, l'ignorer et faire utiliser le mot "zguègue" à chevalier du Moyen Âge, bien que très rigolo, risque fort de créer une dissonance dans la cohérence de votre récit. La variation diastratique décrit les différences de langage liées aux classes sociales. On parle différemment quand on est bourgeois que quand on est ouvrier. Si vos dialogues reflètent la place de vos personnages dans la société, vous pourrez plus facilement créer des dynamiques de pouvoir qui paraîtront évidentes à vos lecteurs. Assez proche de celle-ci, il y a la variation diaphasique, qui correspond à la variation pour un locuteur selon le contexte dans lequel il se trouve. On ne parle pas pareil au travail qu'à la maison. Un personnage qui change de façon de parler du tout au tout quand il se retrouve face à un supérieur nous en dit long sur sa personnalité, tout comme un personnage qui, au contraire, s'adresse à tout le monde de la même façon. Finalement, il existe une variation diamésique, soit la différence entre langue orale et langue écrite. On ne parle pas le français comme on l'écrit. On trouve par exemple rarement du passé simple à l'oral. C'est pourquoi il a sa place dans la narration, mais plus difficilement dans les dialogues. En écriture, on a tendance à toujours rester plus proche de la variation écrite, en toute logique, mais savoir ajouter un peu d'oralité dans les dialogues, en sacrifiant légèrement le respect des normes grammaticales, ça permet aussi de donner vie à un personnage. Un autre point important plus propre à l'écriture de romans, ce sont les verbes de dialogue. Si utiliser le verbe "dire" fonctionne, ça ne permet pas de bien définir un locuteur. Alors qu'un personnage qui grogne régulièrement ses répliques, ou bien qui les murmure, ça nous donne une idée plus claire de sa personnalité. C'est la façon qu'on a, en écriture, de donner vie au dialogue, là où les arts graphiques peuvent se reposer sur la voix, la posture et les expressions des personnages. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'un personnage qui a sa propre voix a plus de chances d'être un personnage unique. Même au sein d'un récit, des dialogues entre des personnages qui parlent tous pareil risquent fort de sembler plat et sans saveur. N'oubliez donc pas de jouer au marionnettiste, quitte à interpréter vous-même les dialogues durant l'écriture. Oui, vous aurez sans doute l'air con, mais vous vous rendrez mieux compte des différentes voix que vous créez. Comme je le disais dans l'épisode précédent, nous allons, au cours de l'émission, essayer de transformer des archétypes de personnages vus et revus en véritables personnages uniques au cours des épisodes. Je vais donc commencer par vous présenter les archétypes choisis, puis nous appliquerons les points vus dans cet épisode. Nous aurons donc notre héros, Jarghluk, le Barbare, qui est un archétype de héros masculin bourrin comme on en voit même plus tant le trope a été parodié et ridiculisé au fil des décennies. Il y aura également l'intérêt romantique, la princesse qui, pour le moment, n'a même pas encore de nom, le sidekick rigolo, et le grand méchant, le sorcier maléfique, Noralbar. Ces quatre personnages ne sont même pas. Ce sont des coquilles vides pour le moment. Nous allons donc commencer par appliquer la question du désir et du besoin. Pour ce qui est de Jarghluk, on ne va pas le rendre unique à cette étape. Son désir, c'est de sauver la princesse. On est dans tout ce qu'il y a de plus classique. On reviendra juste après sur son besoin. Le sorcier maléfique, Noralbar, désire également la princesse, ce qui crée le conflit initial de notre récit. Mais le désir de la princesse, que nous appellerons Berthilda, c'est qu'on arrête de l'emmerée. Que ce soit Noralbar ou Jarghluk, elle n'a rien demandé à personne et elle aimerait bien être tranquille. Et rien qu'avec ce postulat, on a déjà une bien meilleure idée de sa personnalité que pour les deux autres. Le sidekick rigolo, que nous nommerons Kakahou, n'a pas un désir, mais la phobie de se blesser. C'est un couard a peur pour sa propre vie au-dessus de tout. Avant de passer au besoin, on va voir ce qu'on peut faire avec les archétypes en utilisant des "mais". Par exemple, notre héros Jarghluk est l'archétype du barbare violent, ultra viril et irréfléchi MAIS c'est un incompétent total au combat ; ce qui fait que sa violence ne lui sert à rien. Il va devoir se reposer sur le peu de cerveau qu'il a et sur sa chance pour s'en sortir. Noralbar est l'archétype du sorcier maléfique ambitieux, intelligent et profondément mauvais MAIS il méprise sa profession de sorcier maléfique, et c'est un grand romantique qui est en fait sincèrement épris de la princesse et ne rêve que de quitter son château maudit pour aller vivre heureux avec elle dans une petite maison dans la prairie. Berthilda est l'archétype de la princesse en détresse. Elle représente la pureté, la passivité et la noblesse MAIS elle est cynique et blasée ; et en a marre de se faire emmerder par des princes et des seigneurs du mal. Quant à Kakahou, c'est l'archétype du faire-valoir. Il est ridicule, lâche et faible, MAIS lorsqu'il est blessé, il se transforme en un véritable berserker capable de massacrer une armée entière. Déjà, rien qu'avec nos "mais", on a des archétypes plus colorés. De là, on va tirer nos besoins qui permettront de dégager des thématiques dans le récit qui habiteront ces personnages. Kakahou a besoin de surmonter sa phobie et de contrôler sa puissance pour la mettre au service des autres. Noralbar a besoin de quitter son job par lui-même et de trouver la paix intérieure au lieu de la projeter sur Berthilda. Cette dernière a besoin de surmonter son cynisme et de réaliser que c'est à elle de prendre les rênes de sa vie et de son royaume pour l'améliorer. Quant à Jarghluk, il a besoin d'accepter que personne n'a vraiment besoin de lui, et que ce n'est pas grave car il peut exister pour lui et pas les autres. Il doit comprendre qu'il n'a rien à prouver. Avec ces besoins, on a déjà des thématiques sur la découverte de soi, le rôle des personnes au pouvoir, l'accomplissement personnel plutôt que professionnel, et la place de l'individu dans la société. Mais on est encore loin d'avoir des vrais personnages, et ils risquent fort de beaucoup changer au fil du processus de création. La suite au prochain épisode ! Définir ses personnages en leur donnant des traits de base, puis en extrapolant à partir de là c'est le meilleur moyen de s'assurer que les lecteurs auront de quoi se raccrocher pour bien les comprendre une fois qu'ils auront été rendus plus complexes et vivants. Servez-vous donc des questions suggérées dans cet épisode pour essayer de trouver l'essence de vos personnages ou de personnages de fiction pré-existants. Il est toujours intéressant d'observer ce que d'autres auteurs ont fait pour comprendre le cheminement qui a mené à la création de leurs personnages. Ces traits de base sont une sorte de squelette qui donne la forme générale des personnages. Leur écriture se fera ainsi par couches superposées, jusqu'à ce qu'ils soient plus vrais que nature, tout en remplissant leur rôle dans l'intrigue. Mais avant de les développer, nous verrons dans le prochain épisode comment construire des relations entre les personnages qui seront utiles pour leur apporter de la profondeur par la suite. Si cet épisode vous a aidé, n'hésitez pas à le partager autour de vous. Vous pouvez également soutenir la chaîne sur RU-vid ou Tipi et rejoindre le Discord. On se retrouve la semaine prochaine pour le troisième épisode de La Page Blanche. Tropeur, out.
@lucassaenen6868
@lucassaenen6868 4 дня назад
j'ai rarement entendu un prénom être prononcé avec autant de haine 🤣 6:14 "BRAN👹!!!!!???? "
@Eloii_Xia
@Eloii_Xia 4 дня назад
*Pour ceux qui auraient besoin d'une transcription texte la voici :* Toutes les histoires commencent par une page blanche. Face à cet espace vide qui n'attend qu'à être rempli, il est facile pour un auteur de se retrouver paralysé. Il est plus simple de faire face à ce défi quand on y est bien préparé. Cette émission a pour but de vous donner un certain nombre de clés, d'astuces et de pistes de réflexion afin de vous aider à vous lancer dans l'aventure de l'écriture. Si vous n'avez pas encore vu la saison 1, je vous invite à suivre le lien qui s'affiche en haut à droite de l'écran. Elle s'intéressait aux bases de l'écriture et de la construction d'un récit. Mais dans cette deuxième saison, nous allons nous intéresser, en dix épisodes, à un aspect plus précis mais essentiel de l'écriture narrative : les personnages. En effet, j'ai reçu de nombreuses questions de jeunes auteurs qui ne savaient pas comment s'y prendre pour donner vie à leurs personnages. Et comme je ne peux malheureusement pas consacrer du temps à chaque récit que je reçois, j'ai décidé de faire une nouvelle saison de l'émission pour donner des conseils qui, je l'espère, pourront aider tout le monde. Je suis Le Tropeur. Bienvenue dans La Page Blanche. Les personnages sont le cœur du récit. Ce sont eux qui vivent l'intrigue, ce sont leurs actions et leurs choix qui la font avancer. Et c'est à travers leurs yeux que l'on découvre l'univers dans lequel l'auteur les a placés. Protagonistes, antagonistes, personnages secondaires et figurants, tous sont à relancer dans une histoire, que vous écriviez un roman, un film, un jeu vidéo ou une bande dessinée. Le succès de votre récit reposera majoritairement sur votre capacité à insuffler la vie dans vos personnages. Au cours des dix épisodes de cette saison, nous allons donc nous concentrer sur leur écriture et j'espère pouvoir ainsi vous permettre de créer des récits avec des personnages attachants. Aujourd'hui, nous allons parler de l'importance de tels personnages et faire un petit sommaire des points que nous aborderons au cours des neuf prochains épisodes. Peu importe la richesse de votre univers, le mystère de votre intrigue ou même la qualité de votre plume, votre récit ne doit jamais susciter chez le lecteur les fameux 8 mot de la mort : "Balek de ce qui arrive à ces gens". À l'origine, c'est la linguiste et autrice Dorothy Heydt qui, en 1991, a qualifié la phrase : "I don't care what happens to these people". D'après elle, il s'agit de la pire chose qui peut arriver à un récit : ce qui arrive à ces gens, c'est l'entierté de l'intrigue, et n'en avoir que faire ne peut jamais être un bon signe. L'idée véhiculée par cette phrase, c'est que si les personnages créent un sentiment d'apathie chez le lecteur, celui-ci n'a plus de raison de vouloir suivre l'histoire. Votre objectif premier en tant qu'auteur, c'est de faire en sorte qu'en découvrant vos personnages, vos lecteurs aient envie de savoir ce qui va leur arriver. Il existe énormément de raisons qui peuvent rendre des personnages inintéressants. Ils peuvent être trop clichés et donc ne pas être perçus comme des personnages, mais juste comme des archétypes qui remplissent une fonction. Par exemple, si je raconte l'histoire d'Hérous le héro qui va sauver Princessa la princesse du cruel Vilainator, il y a peu de chances que vous soyez investi dans des personnages aussi unidimensionnels. Ou bien, ils peuvent être trop complexes et difficiles à cerner. Un personnage qu'on ne comprend pas, et surtout quand on ne comprend pas les choix et les actions, ça peut mener à une perte d'intérêt de la part du lecteur. Il faut savoir trouver le bon équilibre pour créer des personnages à la fois crédibles et compréhensibles. Dans l'épisode 2, nous verrons donc comment définir des personnages et leur donner des traits simples et identifiables. Puis, dans l'épisode 4, nous verrons comment les développer et leur donner plus de profondeur. Il est aussi important de bien comprendre que chaque personnage n'est pas une unité isolée, mais une partie d'un tout. Les histoires sont faites d'interactions entre les personnages, et leurs relations sont parfois autant, sinon plus, intéressantes que l'intrigue globale. Dans l'épisode 3, nous parlerons donc des dynamiques qui se créent entre les personnages et des différentes façons de les faire évoluer. Mais ce n'est pas parce que votre personnage est attachant que l'on aura forcément un intérêt à suivre ses aventures. Il faut également que l'intrigue ait un impact sur les personnages, ou que les personnages aient un impact sur l'intrigue. Les histoires sont avant tout une question de changement d'un état : la situation initial vers un autre, la situation final. Nous aborderons donc dans l'épisode 5 les arcs positifs et négatifs de développement des personnages. Puis, dans l'épisode 6, nous parlerons du cas spécifique mais tout aussi intéressant de l'arc plat. Dans les épisodes 7 et 8, nous parlerons des personnages imprévus qui apparaissent de façon organique dans le récit, et des personnages qui s'avèrent, a posteriori, inutiles. En écriture, c'est aussi se laisser surprendre par sa propre histoire et voir apparaître des personnages qui n'étaient pas prévus à la base, et disparaître d'autres qui ne servent pas vraiment le récit. Si à ce moment-là, on a enfin réussi à rendre nos personnages attachants, à développer leurs relations et à donner une raison aux lecteurs de les suivre, on va peut-être profiter de tout cet investissement émotionnel pour en tuer un ou deux. Dans l'épisode 9, nous parlerons donc de la mort d'un personnage, de comment et pourquoi l'implémenter dans un récit. Finalement, l'épisode 10 fera une synthèse de ce qu'on aura vu au fil de cette saison et essayera de récapituler tous les points en une liste de conseils faciles à retenir pour vous lancer dans l'aventure avec les bonnes armes. Pour ce qui est de l'importance de rendre ces personnages attachants, je pense toutefois qu'il est essentiel de souligner un point crucial : attachant ne veut pas dire aimable. On peut tout autant suivre un personnage que l'on aime qu'un personnage que l'on déteste. Pour ce deuxième cas, on est investi dans ce qui lui arrive parce qu'on souhaite le voir échouer, mais on est tout de même investi. La haine est un sentiment fort qui est tout aussi valable pour mener un lecteur à suivre une histoire. Ce qui doit être évité à tout prix, c'est l'apathie. Il vaut mieux un personnage que tout le monde déteste que des personnages dont tout le monde se fout. C'est pour ça qu'énormément d'antagonistes sont très populaires, peu importe à quel point ils sont détestés : ils donnent une raison aux gens de suivre l'intrigue, dans l'espoir de les voir punis pour leurs mauvaises actions. Il y a des personnages que l'on adore détester. Ne croyez donc pas que vous devez écrire uniquement des personnages gentils et appréciables. Au contraire, créer des personnages engageants. Dans la première saison, nous avions écrit une histoire interactive semaine après semaine. Mais nous ne reproduirons pas cette expérience dans la saison 2 afin de me permettre de préparer l'émission d'une traite, et non pas dans le stress d'une production épisode par épisode. Toutefois, afin d'illustrer mon propos, je vais essayer de prendre des personnages archétypaux au possible et de les transformer au fur et à mesure des épisodes en des personnages attachants. Nous nous intéresserons donc aux aventures de Jarghluk, le Barbare, qui pour le moment est un héros cliché de fantasy qu'on ne peut plus prendre au sérieux depuis des années, et de ses compagnons tout aussi clichés. L'idée, c'est de montrer que même avec une base très bancale, si on applique les bonnes méthodes, on peut obtenir un semblant de personnages qui donnent envie d'être suivis et même construire une intrigue à partir d'eux. C'est tout pour ce premier épisode qui sert d'introduction et de sommaire à cette deuxième saison. La semaine prochaine, nous verrons donc comment définir un personnage et lui donner ses premiers traits qui en feront plus qu'un archétype. Si cette émission vous plaît, n'hésitez surtout pas à la partager autour de vous, surtout si vous connaissez des auteurs en devenir qui ont encore du mal à écrire leur histoire. Vous pouvez également rejoindre mon Discord, sur lequel un salon textuel est dédié à l'écriture et un autre à l'émission. N'hésitez pas non plus à vous abonner, si ce n'est pas déjà fait, et à me soutenir sur RU-vid ou Tipeee. Rendez-vous la semaine prochaine, Tropeur, out.
@tinoupillox
@tinoupillox 4 дня назад
il s'est trompé il a mis le son copyrighté ici et le reste de la vidéo sur dailymotion
@jimenezromain405
@jimenezromain405 4 дня назад
Punaise merci ça fait des années que je n'en peux plus des œuvres qui se construisent intégralement sur des twist de fin. Typiquement les anneaux de pouvoirs, tout faire reposer sur "kikicé Sauron" ça ne m'a jamais accroché, ce que je voulais voir c'est *comment* Sauron gagne la confiance des elfes (et des nains et des hommes) et les pousse à faire les anneaux. C'est con parce que le papi Tolkien il aimait bien les tragédies, ya qu'à lire les enfants de Hurin, et c'est un procédé qui aurait bien marché étant donné qu'on *sait* qu'à la fin il y arrive (si on a entendu parler au moins une fois dans sa vie du seigneur des anneaux) Ceci étant dit, il reste pas mal de développement à faire (les anneaux des nains et des hommes, l'anneau unique), donc peut-être que les scénaristes changeront de braquet pour la saison 2, j'essaie de garder espoir T.T
@user-po8fi4yc7y
@user-po8fi4yc7y 4 дня назад
après les fictions servent aussi de catharsis et pas juste exaltant, dommage que la video n'est pas abordé ce sujet, car beaucoup se servent de ce discours pour vouloir censuré des fictions de niche sur internet
@schmurz9155
@schmurz9155 5 дней назад
sans doute Tolkien a t il ete inspiré non seulement par Pétain mais aussi d'autres collabos comme le norvégien Quisling, le belge Degrelle, ou le hongrois Horthy. En fait Quisling etait si ridiculisé en angleterre que l'on a inventé le verbe "to quisle" à partir de son nom et ça veut dire.....collaborer.
@ArthurAlexDC
@ArthurAlexDC 5 дней назад
Les trans si tu t'intéressais vraiment aux infos.. Les enfants c'est tout leur programmes, tu regardes pas les conséquences que ça a engendré. Le gouvernement français à même du faire machine arrière quand l'idéologie est arrivée chez nous et interdire les cours d'éducation sexuel avant l'âge de 13 ans. Tu parles pas du phénomène Drag Queen avec des tordus qui se mettent littéralement nues face aux enfants ou les habillent dans des habits bdsm en leur jetant des masses de billets.. Bref je me suis fortement retenu de t'insulter toi et toute ta descendance pour cette remarque donc évite à l'avenir de dire un truc du genre "petites excuse de protéger les enfants". Et ça a rien avoir la transphobie ou l'Amérique pauvre "sot", on a tous boycotté car on trouve ça incohérent! Le Docteur a toujours été un homme quoi qu'ils font aujourd'hui! Je connais femmes et hommes qui n'apprécient plus la série pour ses prises de positions donc "ferme ta bouche s'il te plait" avant de dire des inepties que tu ne maitrises pas.
@lucienmetz7701
@lucienmetz7701 5 дней назад
titre ! " malevil " le film ! va voir ça c'est ca
@lucienmetz7701
@lucienmetz7701 6 дней назад
génial ! enfin ; non ! mais là oui ! enfin non !... mais là ... génial ! enfin oui
@quentin6893
@quentin6893 6 дней назад
Je pense que c'est en voulant être différent par rapport à l'anime, ils ont massacré les personnages. Cette série c'est ATLA version dépressive.