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La France une puissance de l’Indo-Pacifique ? Dr P. MILHIET 

diploweb Pierre Verluise
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La stratégie promue par la France place de facto les collectivités françaises de l’Indo-Pacifique à la confluence de projets géopolitiques concurrents. Pourquoi ? Cette passionnante conférence l’explique clairement, avec une carte fort utile. Dr. Paco Milhiet s’exprime en son nom propre. Il est enseignant-chercheur au Centre de recherche de l’École de l’air (CREA, école de l’air et de l’espace, Salon-de-Provence). Auteur de "Géopolitique de l’Indo-Pacifique", préface de Christian Lechervy, éd. Le Cavalier Bleu.
Extrait de la présentation de la conférence dont le texte complet est disponible sur le Diploweb.com, rubrique Audivisuel / Vidéos
A PARTIR DE mai 2018, le président de la République française, Emmanuel Macron, a formalisé une stratégie de l’Indo-Pacifique français pour légitimer et crédibiliser le statut de la France en tant que puissance régionale. « Grande puissance moyenne » selon les termes de l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing, la France semble a priori peu concernée par cette région du monde si éloignée du territoire métropolitain. Marginalisée en Asie après la débâcle de Diên Biên Phu en 1954, elle a longtemps été accusée de néocolonialisme dans le Pacifique océanien et dans l’océan Indien.
Pourtant, les données géographiques, diplomatiques et économiques justifient la proactivité de Paris dans cette région. La France dispose en effet de la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde, et 93 % de celle-ci se situe dans la région de l’Indo-Pacifique (10 millions de km2). Près de 1,7 million de citoyens français résident dans les collectivités françaises de la zone. Deux cent mille expatriés français habitent les pays de la région. Sept mille filiales d’entreprises françaises y sont implantées. Huit mille militaires français stationnent en permanence dans les cinq bases prépositionnés. Parmi les soixante-dix pays riverains de l’Indo-Pacifique, seize pays ont une frontière maritime avec la France.
Le contexte diplomatique a évolué. Face à une puissance chinoise dominante et conquérante, la France est désormais perçue comme un élément stabilisateur de la région. L’adoption de la nomenclature Indo-Pacifique permet à la diplomatie française de développer des relations bilatérales privilégiées avec des pays qui partagent des intérêts communs (Inde, Singapour, Indonésie, Japon). L’Indo-Pacifique occupera également une place importante dans les futures relations franco-chinoise et franco-américaine. À la suite du Brexit (2020), la France reste le dernier interlocuteur membre de l’Union européenne (UE) souverain dans la zone, une occasion unique de réaffirmer son rôle de grande puissance européenne.
La stratégie Indo-Pacifique française constitue donc un objectif de politique extérieure, mais aussi un objectif de politique intérieure. Car c’est avant tout l’exercice de la souveraineté dans la région qui fonde et légitime la présence française.
Les collectivités françaises de l’Indo-Pacifique (CFIP), terme englobant la Polynésie française, Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Calédonie, La Réunion, Mayotte, les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), auquel il convient d’ajouter l’île de Clipperton qui relève du domaine public de l’État, sont une composante majeure de la stratégie mise en œuvre par l’État. Liées entre elles, non pas par la géographie, mais par l’histoire de la colonisation française, chaque collectivité est confrontée à des problématiques propres, souvent sans corrélation d’un territoire à l’autre. Processus référendaires en Nouvelle-Calédonie, crise migratoire à Mayotte, développement de l’influence chinoise en Polynésie française, contestation de la souveraineté française dans les îles Éparses sont autant de problématiques géopolitiques qui caractérisent la spécificité de chaque CFIP. Si le narratif Indo-Pacifique comporte des intérêts certains pour l’État, voire est un impératif géostratégique national, qu’en est-il pour ces territoires ultramarins ? Est-ce dans leurs intérêts d’adopter une politique stratégique dirigée contre la RPC, principal acteur du développement régional depuis le début du XXIème siècle ? Quel sera l’apport de chaque CFIP dans la construction de l’édifice Indo-Pacifique français ? Certaines disposent d’une d’autonomie assez large pour développer leur propre stratégie géopolitique. Toutes se veulent intégrées dans leur environnement régional. Elles n’ont souvent pas intérêt à se détourner des opportunités de développement que la RPC porte ou peut porter localement. La stratégie promue par l’État place de facto les CFIP à la confluence de projets géopolitiques concurrents. Elle peut apparaître éloignée, et dans certain cas contraire, aux intérêts propres de chaque CFIP. Dans l’Indo-Pacifique français, les ambitions de l’État et les intérêts des CFIP ne s’articulent pas systématiquement.
Voir la présentation complète sur le Diploweb www.diploweb.com/-Video--.html

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7 мар 2023

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