Тёмный

M. FOUCHER, sur les chemins de la géographie politique 

diploweb Pierre Verluise
Подписаться 9 тыс.
Просмотров 3,3 тыс.
50% 1

Passionnante conférence de l'Ambassadeur M. Foucher organisée par Diploweb.com et la Prépa Blomet (Paris) en partenariat avec le Centre géopolitique, labellisée La Fabrique Défense LFD.
Extrait de la synthèse rédigée par A. Monti, M-C Reynier et J. Dernis pour Diploweb.com
Cette remarquable conférence s’articule autour du livre de l’Ambassadeur Michel Foucher, « Arpenter le monde. Mémoires d’un géographe politique » (éditions Robert Laffont, 2021). L’ouvrage est écrit dans une logique de transmission ainsi que dans le but de dresser un « éloge de la géographie active ». Cette notion se définit comme une lecture raisonnée des cartes, un travail d’enquête sur des terrains variés, des entretiens avec divers acteurs. L’auteur y revient sur son expérience riche de nombreux métiers liés à la géographie (chercheur, professeur, conférencier, rédacteur de thèse et d’articles, consultant, diplomate).
Quelles leçons M. Foucher retire-t-il de son retour d’expérience (dit « retex ») ? Un éclairage sur sa conception de la géographie
En premier lieu, M. l’Ambassadeur établit un constat fort : l’homme est trop souvent amené à prendre des décisions en toute ignorance de cause. (...) Par exemple, en 1999, lors des processus de Rambouillet visant à faire cesser le conflit entre Serbes et Albanais du Kosovo, la France n’était pas au courant que les États-Unis (EU) souhaitaient installer une très grande base militaire près de Pristina. Au même titre, en septembre 2021, l’alliance AUKUS, entre les EU, l’Australie et le Royaume-Uni, n’avait pas été dévoilée à la France. Il en a résulté la « crise des sous-marins », aux dépens de Naval Group. Il faut donc avoir conscience voire accepter cette méconnaissance. Néanmoins, M. l’Ambassadeur, insiste sur le rôle anticipateur majeur de la géographie grâce à la lecture des cartes (« une lecture du mouvement » et non une lecture satellitaire).
La deuxième leçon de son retex porte sur l’importance des cartes mentales aussi qualifiées de représentations. Ainsi, les batailles de Louis XIV pour atteindre les « frontières naturelles » de la France ont été motivées par l’enseignement reçu de ses précepteurs, notamment l’étude de « La guerre des Gaules » de Jules César qui définit les contours de la Gaule. Le tsar Pierre le Grand, dont la statue est présente dans le bureau de V. Poutine, constitue une des matrices de la pensée géographique et stratégique russe. Le rôle des représentations est toujours essentiel en 2021 comme le souligne le rêve néo-ottoman de R. Erdoğan, la réorganisation du monde russe de Poutine et les ambitions maritimes de la Chine. Dès lors, il lui semble primordial d’articuler histoire et géographie, temps et espace.
Troisièmement, il insiste sur l’efficacité de l’analyse géographique, de la lecture des cartes et du jeu des échelles « pour diagnostiquer une situation et anticiper des évolutions ». La cartographie est un outil du géographe pour faire des scénarios. Sa conception de la géographie active est héritée de Strabon : étymologiquement gê - graphein en grec ancien c’est-à-dire « décrire le monde connu ». La cartographie permet de rendre lisible ce que l’on ne voit pas toujours sur le terrain, de regarder « derrière la colline » comme le disent les stratèges. Objective et subjective, la carte est ainsi sélective. La légende (du gérondif latin legenda c’est-à-dire « une carte est à lire ») est donc centrale. La capacité d’anticipation réside dans la lecture du mouvement de la carte puisque la stratégie est dans le mouvement.
Quelle est l’articulation entre géographie et politique ?
(...)
La géographie inspire-t-elle le pouvoir ?
(...)
Enfin, M. l’Ambassadeur aborde la notion de boussole stratégique, développée en 2020 sous la présidence allemande de l’Union européenne. Dans ce cadre, les services de renseignement européens ont partagé quelques analyses avec le service européen pour l’action extérieure. Néanmoins, selon M. l’Ambassadeur, le problème de la défense européenne réside dans la divergence des visions des cartes fondées sur la mémoire du passé et la géographie. Ainsi, la menace russe est perçue différemment en Pologne, en France, en Espagne. Dès lors, il est difficile de créer un agenda stratégique commun. M. l’Ambassadeur est donc plutôt pessimiste vis-à-vis de la possibilité d’avoir une stratégie commune fondée sur une évaluation partagée des principaux risques. Il devient donc nécessaire de conjuguer la réalité géo-historique avec la recherche d’éléments actuels communs.
Voir le résumé complet sur Diploweb
www.diploweb.com/-Video--.html
Images James Lebreton. Montage : James Lebreton et Pierre Verluise

Опубликовано:

 

30 июл 2024

Поделиться:

Ссылка:

Скачать:

Готовим ссылку...

Добавить в:

Мой плейлист
Посмотреть позже
Комментарии    
Далее
M. FOUCHER : Le retour des frontières
55:51
Просмотров 15 тыс.
Nicole GNESOTTO: L'Europe, changer ou périr ?
1:02:31
Просмотров 2,2 тыс.