Moteurs Puretech : comment revendre un véhicule du groupe Stellantis ? - On n'est pas des Pigeons 

Les propriétaires de certains véhicules équipés par le moteur problématique Puretech 1.2 (Peugeot-Citroën-DS et Opel) ne décolèrent pas. Tous ont rencontré les mêmes problèmes : une surconsommation d’huile, une courroie de distribution détériorée, un encrassement du moteur et pour les plus malchanceux la casse de celui-ci. Le groupe Stellantis, propriétaire des marques concernées, est intervenu en garantie de manière parfois très inégale.
Parmi les propriétaires dont le véhicule a été remis en ordre, nombreux sont ceux qui estiment que revendre ce genre de véhicule est impossible. Et c’est justement ce que nous avons voulu savoir. Plongée dans le monde des occasions de ces voitures malades ou en convalescence.
Pour vendre ces occasions, les marques du groupe Stellantis font le maximum pour proposer des véhicules en bon état, avec une garantie rassurante de 2 ans et paraît-il avec le problème moteur réglé.
Ce vendeur liégeois chez Peugeot nous assure que pour les véhicules bien entretenus, il n’y a jamais eu aucun problème. "Nous avons des gabarits et à chaque entretien dans nos ateliers, nous mesurions l’épaisseur et la tenue de la courroie de distribution. Et lorsqu’il le fallait, selon les recommandations du constructeur, nous changions la courroie avec le modèle d’évolution. Une courroie bien plus solide, résistant bien mieux au bain d’huile permanent dans lequel elle réside."
En Allemagne, même transparence. Nous nous rendons à Aix-La-Chapelle où les prix des occasions sont toujours très attractifs. Pour 11.900 euros, nous trouvons une Peugeot 2008 break, moteur Puretech 130 CV de 2017 avec 70.000 km. Manifestement, on fait tout pour vendre ce véhicule. Le garage offre 5 ans de garantie, est prêt à refaire la sellerie du siège conducteur qui présente un petit trou, affiche la preuve du changement de courroie (voir photo) et le vendeur nous propose même de brancher l’ordinateur de diagnostic pour connaître l’historique du véhicule.
En tout cas, nous voilà rassurés. Il existe bien un marché de l’occasion pour ces véhicules à la mauvaise presse. Vendre notre véhicule témoin, une 3008 Allure 130 CV de 5 ans, bien sous tous rapports, avec 78.000 km et la courroie remplacée ne devrait pas être trop compliqué à "refourguer".
Nous tentons donc notre chance sur ce site internet spécialisé et bien connu. Le formulaire à remplir est rapidement bouclé. Il faut aussi déposer quelques photos et après 2 jours, nous obtenons notre premier prix de reprise. 10.170 euros mais attention, il faudra montrer le véhicule et les retours d’expériences font état d’un prix finalement la plupart du temps diminué par rapport au prix annoncé par mail.
Chez un autre concessionnaire (hors Stellantis), nous obtiendrons tout de même une estimation du prix de notre véhicule. Et ça fait mal. Entre 5 et 7000 euros. Exagéré.
Reste à aller chez Peugeot, c’est théoriquement là que la reprise devrait être la meilleure. D’autant que la marque au lion offre une prime fidélité aux clients qui lui réitère leur confiance.
Le vendeur namurois s’absente un moment pour discuter de notre cas avec son directeur des ventes. Il revient et nous annonce une reprise de 13 ou 14.000 euros selon l’état du véhicule qu’il faudra montrer rapidement. C’est en effet le meilleur prix de reprise obtenu. Deux fois plus élevé qu’auprès des autres marques visitées. Mais un prix qui offre tout de même une belle marge de 8000 euros à la revente au concessionnaire Peugeot qui doit, il est vrai, garantir le véhicule durant 2 ans.
La conclusion de ce tour du marché de l’occasion, c’est que les propriétaires de Puretech frustrés sont quasiment condamnés à se montrer fidèle à la marque avec laquelle ils ont connu tant de problèmes, s’ils veulent s’en sortir financièrement sans trop de dégâts.
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