Anaïs Voy-Gillis et Axelle Degans éclairent brillamment les enjeux majeurs de la souveraineté économique de la France au XXIe s. La France se pense comme une puissance. Pourtant, en mars 2020 elle ne dispose plus sur son territoire des industries capables de produire du Doliprane ou des masques, et le grand public prend alors conscience de la désindustrialisation du territoire de la France. Comment comprendre cette situation et que faire ? Des réponses claires dans cette vidéo.
5:29 : Dr Anaïs Voy-Gillis L'industrie au cœur de la souveraineté économique française, inscrite dans la construction européenne
27:10 Dr Axelle Degans Une souveraineté économique pour la France du XXIème siècle : impossible, pas français !
Une visioconférence organisée par Diploweb.com et la Prépa Blomet (Paris), images et son Jérémie Rocques, montage Jérémie Rocques et Pierre Verluise. Résumé pour Diploweb.com : Jeanne Durieux.
Extrait du résumé par Jeanne Durieux pour Diploweb.com
Anaïs Voy-Gillis est docteure en géographie de l’Institut Français de Géopolitique et consultante au sein du cabinet June Partners. Elle souligne que la crise provoquée par la COVID-19 a mis en avant la dépendance de la France, productive comme numérique. La France et ses responsables politiques ont fait le choix, de manière plus ou moins consciente de devenir une économie de services au détriment des activités industrielles et donc de sa souveraineté. Or, la souveraineté est la qualité d’un État de n’être obligé ou déterminé que par sa propre volonté, dans le respect des règles de droit. Si la souveraineté est liée à la question d’autonomie stratégique, la crise a montré que la France, sur certains sujets stratégiques, n’est plus capable d’être autonome.
Cette question de l’autonomie est critique. Pour repenser l’industrie en France, il faut adopter une approche systémique avec une vision globale des chaînes de valeur et des points de dépendance. L’État doit se doter d’une vision de long terme sur les questions industrielles. Sans cette vision stratégique, on ne retrouvera pas notre autonomie. Le second enjeu est de définir le rôle que nous souhaitons offrir à notre industrie, au service d’un projet de société, or cette vision manque de cohérence. Les entreprises sont les actrices majeures de la renaissance de notre industrie. Il faut non seulement moderniser notre outil productif, notamment dans un enjeu de décarbonation de notre économie, mais également repenser les modèles économiques autour des services associés à l’industrie et à la personnalisation. Le troisième enjeu tient dans la capacité de se différencier par l’innovation qui concerne le produit, les procédés comme le capital humain. (... voir le résumé complet sur Diploweb.com www.diploweb.com/-Video--.html )
La France doit donc avoir une industrie forte car celle-ci est au service de la cohésion territoriale et sociale des territoires.
Axelle Degans est professeure de chaire supérieure au lycée Faidherbe de Lille, docteure en géopolitique, membre du laboratoire HABITER de l’URCA, collaboratrice et membre du conseil scientifique du Diploweb. Pour elle, la puissance française se cristallise principalement autour de l’industrie, qui est au cœur de la souveraineté. La souveraineté, soit la capacité de conserver la maitrise de son destin, est par essence globale. La sécurité économique est au service de la souveraineté économique, permettant de limiter la dépendance et la vulnérabilité de l’économie française. Cette sécurité économique est une déclinaison de l’intelligence économique, activité stratégique de l’économie, qui permet de prendre des décisions éclairées dans un environnement en mutation.
Cette souveraineté économique est nécessairement multidimensionnelle. Son volet défensif porte sur la protection et la promotion des intérêts nationaux. Quant à son volet offensif, il s’inscrit dans l’expression majeure d’un rapport non militaire dans un contexte d’hyper compétitivité mondiale depuis la fin de la Guerre Froide, et se traduit par la guerre commerciale.
Mener la guerre économique, c’est œuvrer à sa souveraineté économique. Or, il ne peut y avoir de souveraineté économique sans protection juridique protection des locaux et personnels, puisque nous sommes dans une numérisation rapide de l’économie, qui augmente les formes de vulnérabilité.
Enfin, la souveraineté économique est aussi un défi d’ambition, puisque la politique d’indépendance d’un pays est militaire, mais aussi largement économique : l’objectif est de promouvoir les intérêts économiques d’une nation. Finalement, c’est parce que nous nous nous pensons encore comme une puissance que nous nous intéressons à la souveraineté économique, notion au cœur des enjeux de puissance, et donc luxe dont la France ne peut se passer.
(... voir le résumé complet sur Diploweb.com www.diploweb.com/-Video--.html )
Copyright pour le résumé Décembre 2020-Durieux/Diploweb.com
2 дек 2020
