Corps-Âme-Esprit : pourquoi distinguer ? quelles relations ? 

Esprit, âme, corps = Monde spirituel, monde imaginal, monde physique = Conscience, mental, corps... On trouve tout un tas de concepts qui font de l'existence un principe trinitaire.

Eh bien ! J'ai finalement lu la vidéo et vous enjoins à consulter les écrits de Michel Fromaget sur la question qu'il désigne sous le terme de "trichotomie" corps-âme-esprit. Si l'on n'est pas forcé d'adhérer à son propos, Fromaget a le mérite de poser les bases théologiques de cette idée vraisemblablement plus familière à l'Orthodoxie qu'au Catholicisme. Cela devrait vous passionner.

Voir ma remarque à ce sujet dans mon commentaire.

Non, je maintiens ! Vous parlez là surtout de la catholicité, du moins un aspect, quelque peu caricaturé, pas de la foi catholique. Le corps a, bien sûr, une importance primordiale en christianisme. C’est une grande part de ce que nous allons d’ailleurs fêter ce soir/demain. Je pourrais y revenir en vidéo quand j’ai un peu de temps ? Pour les « cathares », un mot qui désigne différents mouvements (au Moyen-Age, oui, mais aussi dans l’Antiquité) pas clairement identifiés, je n’aurais pas dû l’utiliser, bien que certains textes présentent « le catharisme » comme des résurgences de gnosticisme. Mais l’Eglise, pas tous en son sein bien sûr, reconnaissaient leurs intentions louables malgré leurs hérésies, comme st Dominique. Pour votre description de l’Inquisition et des « massacres », vous en proposez une à la manière d’un Voltaire, pas à la manière d’un historien… Et je vous trouve très sympa aussi, ça ne me dérange pas les débats sans pincettes 😁

@@FoietRaison "Vous parlez là surtout de la catholicité, du moins un aspect, quelque peu caricaturé, pas de la foi catholique." Blabla que tout cela. Je défie qui que ce soit intellectuellement honnête de voir autre chose dans le fameux pensum de Thérèse de Lisieux (premier exemple qui me vient à l'esprit, j'en ai des tonnes en stock) autre chose qu'un panégyrique du masochisme le plus malsain, écrit par une gamine un peu dérangée dont on a cru bon de faire une sainte. "Pour votre description de l’Inquisition et des « massacres », vous en proposez une à la manière d’un Voltaire, pas à la manière d’un historien… " Tu parles ! La seule chose que je reconnaisse humblement, c'est que je me suis trompé dans mon message précédent parce que j'écris trop vite, et de mémoire : c'est la croisade contre ces malheureux, décrétée par le pape Innocent III, qui a commencé en 1209, et l'Inquisition, elle, a été fondée un peu plus tard, en 1233 pour parachever une bonne fois pour toutes la persécution (et les massacres, j'insiste) de cette population, persécution violente entamée par Simon de Monfort. Il se trouve qu'étant spécialisé dans l'histoire anglaise, je connais bien le personnage (j'ai même publié quelques petites choses sur lui) car il était non seulement vicomte d'Albi, de Carcassonne et de Béziers ("Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !") , comte de Toulouse, mais aussi comte de Leicester par sa mère, Amicie de Leicester, et ayant droit au titre de sénéchal d'Angleterre. Enfin bref, je ne vais pas tout raconter. Bien amicalement, je ne puis que te conseiller de laisser un peu ta bible et ton catéchisme de côté et de te référer aux travaux monumentaux de Michel Roquebert qui, en près de 3000 pages et 5 volumes, couronnés par le Grand prix d'Histoire de l'Académie française, dit absolument TOUT sur l'affaire des cathares. Bon, et maintenant, comme je ne pense pas que Jésus va venir chez moi multiplier les pains, c'est l'heure de préparer le dîner. A bientôt pour de nouvelles aventures ! 🙂

😅 J’ai commencé à vous répondre mais je crois que c’est un dialogue de sourds ! Joyeuse Pâques !! 😄

@@FoietRaison Cela n'apparait comme un dialogue de sourds que parce qu'il y a une association erronée entre entre une défense/explication de la foi et une défense de l'Eglise. J'ai l'habitude, pratiquement tous les cathos font ça. Ils ont l'impression que, quand on parle des réalités historiques de l'Eglise, on s'attaque à leur foi, ce qui n'est pas vrai, en tous cas pour ceux qui connaissent un peu la question. La foi est une affaire personnelle, que l'on peut éventuellement développer en concepts philosophico-théologiques, en étude des textes anciens, etc, etc, OK, très bien, rien à dire. Mais nier que l'Eglise fut avant tout une institution pyramidale à vocation politique, implacable et dirigiste, n'a pas de sens. L'Eglise est avant tout un univers de pouvoir et d'argent. Et l'histoire des Cathares n'en est qu'un exemple entre mille. Je pourrais aussi citer l'affaire des possédées de Loudun, imbroglio insensé et sanglant fomenté par Richelieu pour prendre la ville en se servant des délires mystiques de la soeur Jeanne des Anges, une cinglée doloriste. Bref. Les derniers 230 malheureux réfugiés dans le château de Montségur assiégé ont bel et bien été brûlés vifs, le 16 mars 1244. Quelques rares autres, non loin, n'en ont pas réchappé non plus. On sait même qui était le dernier : c'était un certain Guilhem Bélibaste, qui avait tué un espion de l'Inquisition infiltré dans son village, qui s'apprêtait à dénoncer tout le monde. Rattrapé par les religieux, il périt sur le bûcher devant le château de Villerouge-Termene. Enfin - je ne sais pas si tu le sais - a eu lieu en 2016 à Montségur une petite cérémonie (à la seule initiative de l'Eglise d'Ariège, pas du tout du Vatican) organisée par le curé du coin, le père Edouard de Laportalière, et l'évêque Jean-Marc Eychennes, pour demander pardon à toutes les victimes de ces persécutions. Cela n'a guère eu d'écho dans la cathosphère. Et sur ces bonnes paroles, puisque c'est Pâques, je te souhaite de découvrir tout plein d'oeufs en chocolat ! 🙂

je suis justement tout à fait d’accord avec ça ! C’est d’ailleurs une tentation et confusion très répandue chez tant de monde, non-croyants comme croyants, que, pardon, je pensais d’ailleurs que vous commettiez vous-même. Il est clair, et il serait effectivement malhonnête intellectuellement de ne pas le reconnaître, que tout au long de son histoire l’Eglise a trahi l’Évangile. Bien sûr pas en permanence, bien sûr pas tout le monde (encore que, je vais y revenir), mais c’est un point fondamental de notre foi, c’est que Dieu nous a donné, comme créatures, une autonomie, notre liberté, il ne nous contraint jamais. Si c’était le cas, il serait un tyran. Et « là où il y a de l’homme il y a de l’hommerie ». Nous avons aussi en nous des tendances, des penchants, des habitus, des désirs qu’on peut laisser virer au vice ou les transformer en vertus. Mais tous les chrétiens sont incohérents, sinon nous ne serions pas vraiment humains. C’est d’ailleurs pour l’anecdote presque une obsession pour moi en ce moment, c’est de vivre quotidiennement cette grande frustration dont parlait déjà saint Paul (Rm 7, 15-18) : « ma façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas ; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais. Or, si je ne veux pas le mal que je fais, je suis d’accord avec la Loi : je reconnais qu’elle est bonne. Mais en fait, ce n’est plus moi qui agis, c’est le péché, lui qui habite en moi. Je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir. » Mes amis athées adorent d’ailleurs m’appeler, avec sarcasme, « le faux chrétien », ou « l’hypocrite », « le tartufe », car bien que je parle tant de charité, d’amour, de sainteté, etc., concrètement je suis trop souvent cynique, égoïste, médisant, voire méchant. Bref, non seulement il y a cet aspect profondément humain, et les exhortations du Christ lui-même ne sont pas toujours faciles à mettre en oeuvre (qui pourraient en fait se réduire/résumer à la charité : aimer Dieu, aimer son prochain, et c’est du boulot), et il y a aussi bien entendu cette longue histoire d’une Eglise institutionnelle, même de tout un Occident, où politique et religieux n’étaient pas séparés. Il y a eu aussi bien sûr de nombreuses dérives doloristes et de rejet morbide du corps au sein de la chrétienté. Mais ce n’est pas la foi chrétienne. Certes l’Eglise du 21e est bien différente qu’à d’autres époques. Mais que dire encore de ces horribles et récentes histoires de clercs pédophiles ?! Nombre de fois j’ai voulu en parler en vidéo, mais chaque fois que j’ai tenté je passais dans le pathos et le très vulgaire, non plus dans la raison, tellement ça me révolte. Certains quittent l’Église à cause de cela, et c’est très humain, mais ce n’est simplement pas rationnel. D’ailleurs si je devais choisir de rester chrétien en fonction de ce que je vois du comportement des chrétiens dans l’histoire et aujourd’hui, je ne crois pas que je le resterais ! Même si, je dois quand même le dire aussi, que lorsque j’ai commencé à rencontrer des catholiques début de ma vingtaine, j’ai été tout de suite très frappé par leur bienveillance, leur accueil, leur ouverture… Je n’y suis pas encore perso Thomas