Bonjour le Microsophe, Tout d'abord, merci pour cette vidéo très qualitative, autant sur le fond que sur la forme ! Ensuite, je voudrais savoir si vous aviez des recommandations de lecture (niveau philo) pour cet été. Personnellement, je suis un bon lecteur et je lis autant du classique (Aristote - Éthique à Nicomaque) que du moderne (JP Sartre - L'existentialisme est un humanisme). De plus, les sujets sur l'éthique et la politique m'intéressent beaucoup car je rentre cette année dans un bac+1 proposant à la fois des cours de sciences politiques et de philo.
Bonjour, merci pour votre message et bon courage (et réussite !) pour vos études.Si vous vous intéressez à la philo politique, vous avez un large choix parmi les classiques (par exemple Le Leviathan de Hobbes, Le contrat social de Rousseau ou L'Esprit des lois de Montesquieu) ou des auteurs plus récents comme Marx (Les Manuscrits de 1844 ou Le Manifeste) ou John Rawls (Théorie de la justice). Bonnes lectures et bonnes vacances !
Le croisement des différents principes moraux kantiens et la prise en compte du contexte laissent-ils vraiment une place significative aux critiques puériles et formelles qui lui sont faites ?
Exposé intéressant et instructif. Aristote parle abondamment des contraires, c'est un des piliers de sa philosophie à mon avis : "les contraires s'excluent mutuellement" comme le jour exclut la nuit, "une cause a un effet et la cause contraire un effet contraire" ; "le contraire est la différence maximum", les intermédiaires entre les contraires comme l'aurore et le crépuscule... L'univers est, il semble, composé de contraires, le chaud et le froid, la lumière et l'obscurité, le dur et le liquide, l'humide et le sec, transformation des éléments en leurs contraires, le vide intergalactique et le plein galactique, partie d'électron positif et négatif... voir De la génération et la corruption notamment. Cependant tout n'a pas de contraire dit-il, le mouvement circulaire, l'individu... n'ont pas de contraire
Oui, désolé pour le son, je n'ai pas pu faire mieux. Je n'avait pas apporté mon matériel et autant on peut s'arranger pour l'image, autant pour le son, il faut assurer la qualité.
C'etait très bien votre intervention alors j'ai une question qui se lie ; est -ce qu'il y a pas une construction d'ideal chez Neitzshe ? En raison de sa philosophie à coup de marteau.
Comme le dit Nietzsche lui-même dans l'avant-propos du "Crépuscule des idoles", le marteau sert aussi à ausculter les idoles "comme on ferait d'un diapason" afin d'identifier celles qui sont les "plus creuses". Il ne s'agit donc pas de définir un nouvel idéal mais au contraire de se débarrasser de tous les idéaux (les idoles creuses) pour vivre selon de nouvelles valeurs au service de la vie.
Dans Ethique à Nicomaque (V, 15), Aristote parle de la divergence entre la loi/le juste (toujours abstrait, pur, général) et l'application/ l'équité (toujours dans le concret qui revêt une sorte "d'irrégularité" comme dit Aristote ). Dans ce passage d'une profondeur absolue, il montre que la loi générale est nécessaire, mais que la loi seule serait toujours injuste, car le concret est toujours complexe, impur, irrégulier. On retrouve la même chose dans la Bible : "la lettre tue, mais l'esprit fait vivre" et dans la théologie entre la loi abstraite et la pastorale, entre la loi de Dieu et la charité : "que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre". Appliquer la loi de manière inflexible reviendrait à être injuste : "qui fait l'ange fait la bête". On est là face à une antinomie qui doit trouver une résolution par la dialectque : si la loi abstraite est nécessaire pour donner un cadre, la casuistique l'est tout autant pour que cette loi soit applicable et juste dans le concret. Aristote utilise l'image d'une règle en plomb qui peut se tordre pour s'adapter aux formes irrégulières des objets concrets et ainsi les mesurer adéquatement : "la règle épouse les contours de la pierre et n'est pas rigide [...] adaptée aux faits".
Bonjour Bastien, C'est exactement ça. Aristote fait partie de ces philosophes qui ont eu l'intuition de la complexité. Je pense que c'est peut-être ce qui le différencie le plus de Platon. Aucune idée ou règle "parfaite" ne pourrait convenir au monde réel, qui exige que nous fassions preuve de nuance, de discernement ... et de délibération , bien entendu. J'ai l'impression que plus de 2000 ans plus tard, on n'a toujours pas bien compris son message ...
@@lemicrosophe Merci pour votre réponse. Je vous rejoins tout à fait ! J'ai cru comprendre, cependant, que dans les Lois (que je n'ai pas encore lues), Platon infléchit quelque peu la vision idéaliste et utopique qu'il présente dans la République. De même dans le Sophiste, Platon propose un modèle de participation du sensible et de l'intelligible qui remet en cause le dualisme rigide qu'on lui attribue souvent. Peut-être est-ce là l'influence d'Aristote sur Platon ? Ou alors une prise de conscience personnelle. Nous ne le saurons jamais. Mais c'est délicieusement fascinant
@gounonbastien2556 Décidément, nous sommes beaucoup d'accord 😀On a tendance à simplifier la pensée des grands philosophes pour en faire les archétypes de telle ou telle position (idéalisme, matérialisme, etc). Dans le cas de Platon, il est difficile de savoir ce qu'il pensait vraiment car il y a une période très socratique, puis on peut penser qu'il s'est progressivement détaché de cette influence (l'apogée étant La République) pour finir par "subir" celle d'Aristote qui devait être un sacré débatteur. Il est d'ailleurs amusant de constater que l'Académie, fondée par Platon, a eu une période sceptique (Arcécilas, Carnéade) dont je vais parler dans ma prochaine vidéo.
@@lemicrosophe Je vous envoie ce dernier message, car je ne voudrais pas abuser de votre temps. Je crois avoir lu que le virage sceptique de l'Académie avait eu lieu pour faire concurrence aux stoïciens qui affirmaient que la connaissance vraie était possible. En gros, pour les stoïciens la connaissance suit le mécanisme suivant : perception -> impression -> représentation -> assentiment. L'assentiment étant le fait de considérer comme vraie, ou fausse, la représentation mentale du réel transmise par nos sens (Cléanthe utilise l'image de l'empreinte d'un sceau dans la cire). Il est fascinant de voir à quel point Socrate est une sorte de synthèse entre ce rationalisme dogmatique et ce scepticisme absolu. Certes, il dit "je sais que je ne sais rien", mais toute sa vie il agit en prenant position. Maintenir l'époché, c'est refuser de jouer au jeu de la vie. Vivre, c'est se positionner. Or, idéalement, il faudrait tout connaître avant d'adopter une position tranchée. Simplement, comme notre vie est limitée, nous sommes condamnés à nous positionner en ayant une connaissance imparfaite. Je comprends de mieux en mieux le pari de Pascal : n'étant pas omniscients, se positionner revient pour les hommes à parier. Vais-je vivre en misant tout sur l'âme ou sur le corps ? Vais-je vivre en misant sur Dieu ou sur la matière ? Dans l'un des rares dialogues où Socrate affirme clairement ce qu'il pense (Alcibiade), Socrate dévoile clairement sa position. Par "connais-toi toi-même", il entend : sache que tu es une âme : "“Il faut d'abord rechercher ce que peut être le soi-même lui-même. […] Nous pourrions sans doute affirmer qu'il n'y a rien en nous qui ait davantage d'autorité que l'âme”. A défaut d'être certain, Kant dirait que Socrate agit comme si l'âme existait. En tout cas, j'attends avec impatience votre prochaine vidéo ! Merci pour ces contenus de qualité !
@gounonbastien2556 Le scepticisme académique s'est en effet construit pour répondre au dogmatisme stoïcien. Ce qui est intéressant, c'est que les deux mouvements se sont influencés et ont obligé l'autre à affiner ses positions. Je vais essayer d'expliquer ça le plus clairement possible dans ma prochaine vidéo.
Bonjour, Je vous remercie du partage, je ne suis pas d'accord avec Nietzsche, je lui préfère René Girard qui a mieux expliqué le rôle de la cruauté et de la violence au sein des groupes humains qui n'a pas comme le dit Nietzsche pour rôle d'exprimer des instincts méchant et cruel de vie , mais plutôt de mettre fin à un désir mimétique arriver à sont paroxysme à travers les rites sacrificiel , qui ont eu pour but de mettre fin à cette instinct du ( Yus in omnia ) Hobbesien , qui aurait causé la mort de tous le groupe humain et qui passe miraculeusement d'un tous contre tous à un tous contre un . La violence des rites sacrificiel humain , ne rend pas hommage aux ancêtres qui ont pérennisé la société et qui en utilisant la logique du débiteur chercherait à rembourser le créancier de son dû, mais plutôt de décharger d'une violence sous-jacente née de la rivalité naturel et primitif qu'il existe chez les humains dans leurs droits à la possession. On ne possède jamais ce que l'on veut, mais on désire toujours ce que l'autre possède, ce désir se détourne donc toujours de l'objet pour viser la personne en question, une fois la personne pris en cible elle devient alors un ennemi, un concurrent. Dès que cette inimitié devient globale, elle ouvre la porte à une crise du désir et qu'elle menace de guerre civile, un phénomène va miraculeusement rendre le coupable innocent et l'innocent coupable, et designer celui sur qui la violence du groupe va se décharger :-le bouc émissaire.. c'est la même l'origine des sacrifices ..... Ce que Nietzsche ne comprend pas, c'est que ces instincts, dont il aime faire l'éloge, rendent impossible la vie en société .Il n'y aucune bonne raison de ne pas extérioriser ces instincts de méchanceté contre ceux qui appartiennent à la même caste sociale. Car eux aussi sont des rivaux, si les créanciers sont trop nombreux, alors les débiteurs seront plus rare et donc les instincts de cruauté que l'on pourra assouvir plus disputée. Ces créanciers deviendront alors eux-mêmes, des entraves à l'expression de nos instincts et là, il y a deux possibilités, soit le créancier devient lui-même un malade, un homme du ressentiment, soit il cherchera à punir un autre créancier pour l'avoir privé de ses débiteurs . Il y a une deuxième possibilité qui est celle de la lassitude, . Faire souffrir aussi n'est pas un désir différent des autres , or s'il est répété constamment, il perd toute sa force et sa valeur. Il en est de même avec la cruauté. Car oui, la cruauté elle aussi ne manque pas de se retourner contre elle-même, lorsqu'elle ne procure plus le " plaisir " recherché. Lorsqu'elle devient banale, la cruauté devient encore plus dangereuse, car les moyens qu'elle met en œuvre pour faire souffrir ne sont pas illimités . Il faisait sa propre caricature lorsqu'il chercherait lui-même à guérir de son propre ressentiment à l'égard des " nihilistes " , ses livres ne sont qu'une thérapie pour lui-même. Nietzsche dans "Aurore" dit que la folie était l'honneur des " grands esprits " , la folie dont il fut victime fût non pas la fidélité qu'un philosophe doit à la sagesse mais bien celle qu'une maladie doit à la mort , cette folie à trahit ce qu'elle devait conserver et ce qui fesait sont génie : - la raison .
Bonjour et merci pour votre message très argumenté. J'apprécie aussi beaucoup René Girard à qui je consacrerai sans doute une vidéo. Personnellement, je ne l'opposerai pas à Nietzsche mais comme je ne suis actuellement pas chez moi, donc loin de ma bibliothèque, je ne peux vous répondre plus en détail. Je crois que René Girard parle de Nietzsche dans "Je vois Satan tomber comme l’éclair" et je vérifierai à mon retour. Je vous ferai alors une réponse plus complète.
Si on considère la version cosmologique de l'ER, Lou Salomé n'a pas tort, mais il me semble que les textes de Nietzsche insiste surtout sur l'interprétation éthique, qui établit un lien avec l'amor fati.
Vous citez Rosset.. avez-vous prévu de faire une video sur son oeuvre ? certains points m'interpellent comme son rapport à la musique. Musique qu'il considère comme un deuxième réel dans le réel ; et c'est assez surprenant de sa part mais cela signifie que la musique exprime un thème antérieur à la vie et à l'univers (c'est lui qui le dit, pas moi !), l'existence de la musique révèle une volonté plus "discrète" et plus ancienne que le vouloir universel de Art Sch (cf rosset dans ses "écrits sur Schopenhauer") . Pour CR le système de AS non seulement est mis en péril car la musique apporte une autre donnée, une 2e volonté concurrente (une volonté qui me parait assez proche de la notion chrétienne de "grâce"..) une nouvelle note esthétique et gratuite qui parfait et justifie le tout (celle qu'a sans doute pensé Nietzche d'ailleurs) et AS en avait conscience mais n'est pas aller jusqu'au bout de sa réflexion sur ce thème Didier Franck a aussi écrit un livre sur l'éternel retour, assez technique (dans Nietzsche et l'ombre de Dieu)
Bonjour, Oui, je prévois de faire une vidéo sur Rosset mais je ne sais pas sur quoi elle portera. Jusqu'à préset, j'ai surtout étudié la partie de son œuvre qui porte sur le réel et le tragique, mais votre message me donne envie de regarder ses travaux sur la musique. J'ai du pain sur la planche ...
Bonjour, elle n'est pas violemment anticléricale mais le ton général de la chanson est assez moqueur et un terme comme "calotin" n'est pas particulièrement flatteur. Sa chanson "La messe au pendu", une de ses meilleures, à mon avis, permet de mieux comprendre sa position sur la religion et les curés, qui est très nuancée.
@@lemicrosophe mais le terme « calotin » est là pour se moquer des prêtres et des rites après la réforme liturgique de 1969. Pas pour dénoncer le clergé dans son intégralité.
Mais plus que cela.... C est quoi un monde juste???? Juste pour qui??? Le reel c est l impossible dixit lacan... Il est ausdi l impensable et l impensE. On butte dessus.... Qd a rosset, sr le fond, je me sens en empathie, par contre ds la forme, je le trouve souvent confus, parfpis un vrai capharnaum.... Surtout qd il introduit des concepts et mots dpnt il fait un mesusage du henre paranoia. Exemple. La pensee tragique est impensable, mieux aucun etre n' ,est,. En ce sens on peut distinguer 2 formes antithetiques de logique du pire l une paranoiasuedont la logique est d affirmer ,,le pire,, l autre ,,tragique,, dont le ,,pire,, est de ne rien affirmer,,,.... Woah....
Monsieur Espinosa me semble plus clair... Je vais donc acheter le livre qu il a écrit sur Clement Rosset... Le tragique c est un Oui inconditionnel au réel de la vie! C est super en théorie du moins. Car en pratique... Et le mutisme de fin de vie de Nietzsche pourrait bien ...un peu comme Hamlet ns rappeler que c est justement ce a quoi on tentait d échapper....qui finit toujours par ns rattrapper... Merci pour le brillant interview... 🌹
Et encore... Joie malgré le tragique...mais alors pourquoi l ivrognerie... Qui pourrait justement être fuite d un réel que par ailleurs on vénère.... Esquive???
Rosset est souvent confus dans ses entretiens mais je trouve que ses livres sont assez clairs. Certes, il ne déroule pas une pensée systématique, comme Kant, mais c'est justement parce que le réel n'est pas descriptible (cf son livre "Le démon de la tautologie"). En tout cas, c'est une pensée que je trouve très stimulante.
Les deux sont dans le réel. Comment pourrait-on dire que l'un est plus réel que l'autre ? On en revient à ce que disait Nietzsche : il n'y a que des interprétations morales des faits. Mais est-on obligé de toujours faire des jugements politiques ou moraux ?
Merci pour vos vidéos qui sont très claires. Toutefois, je ne crois pas qu'il y ait un rapport entre l'invention de l'imprimerie et la naissance du protestantisme. C'est là une trop forte extrapolation.
Merci pour votre commentaire. Il est généralement admis que l'invention de l'imprimerie a joué un rôle déterminant dans l'apparition et la propagation du protestantisme. Bien sûr, ça n'est pas le seul facteur mais il est difficile de lui refuser cette influence. Luther lui-même considèrait cette invention comme « le plus grand don de Dieu ». Vous pouvez trouver de nombreux articles sur le web en cherchant avec les mots clés "imprimerie protestantisme". Bonne recherche et boones lectures :-)
Bonsoir, Je suis étudiant en théologie protestante à l'université de Strasbourg, et j'ai pris en cours en option un cours dispensé chez "les copains d'en face" en théologie catholique sur Thomas d'Aquin, et avant d'attaquer l'Aquilate, on passe par tous ceux qui ont influencé sa pensée d'une manière ou d'une autre... et autant dire que la querelle des universaux est un thème "fil rouge" dans le cours. Votre vidéo est très claire et didactique, pose els bases du débats et rend la digestion du contenu plus aisée. Et en plus de cet aspect pratique le systématicien et philosophe (j'aime aussi la philo pour la philo, séparée de toute considération théologique) amateurs en moi sont comblés par cette manne virtuelle. Merci à vous 🙂
Merci beaucoup pour votre commentaire. Cette querelle des universaux est un moment majeur de la philosophie accidentale, dont on ne parle pas assez, à mon avis.
Brassens poète intemporel voire éternel, anarchiste , humoriste , sage , philosophe.... profondément humaniste et populaire ! Je l'aime depuis mes 17ans ....il ya cinquante ans, connais par coeur nombre de ses chansons , l'été dernier j'ai peint son portrait,et la semaine dernière j'ai appris par cœur "supplique pour être enterré à la plage de Sète " Je peux même dire qu'il m'a guidée dans mes choix de vie , cer artisan de bonheur, et je l'en remercie.
J'ai visionné de nombreuses vidéos sur le sujet de l'éternel retour, et peu sont aussi complètes que la vôtre. Certains ne parlent que d'aimer la vie au point d'accepter de la vivre une infinité de fois...., d'autres évoquent une croisée des chemins entre le passé infini, le futur infini et donc, selon un processus peut-être inspiré d'Héraclite, le point de jonction serait infini. Mais cela crée une boucle... Mais vous êtes le seul à introduire cette notion de temps infini avec un nombre fini d'événements. Ma question est la suivante : ne pourrait-on pas considérer un rapport ENTRE DEUX INFINIS l'un plus grand que l'autre, comme dans la théorie des cardinaux infinis développée par le mathématicien Georg Cantor ? Ainsi, on pourrait concevoir un éternel retour car le rapport entre l'infini des événements et celui du temps serait largement en faveur de ce second infini, ce qui entraînerait une répétition. Dans ce modèle, le temps serait représenté par un cardinal infini "plus grand" que celui des événements possibles. Cela signifierait qu'on peut "plonger" l'ensemble des événements dans celui du temps, mais pas l'inverse.Dans ce cas, comme vous le soulignez, le rapport entre les deux infinis serait tel qu'il y aurait nécessairement répétition des événements dans le temps infini. Encore merci pour cette vidéo, la plus complète à ce jour et j'ai bien progressé sur le sujet grace à vous !
Bonjour et merci beaucoup pour votre message. Je suis d'accord avec vous, à partir du moment où le cardinal de l'ensemble des événements est inférieur à celui du temps et que nous sommes dans un monde entièrement déterminé (ce qui est aujourd'hui contredit par la mécanique quantique), les évènements et les situations se répètent nécessairement. Cela dit, l'interprétation éthique de l'ER est fondée sur l'expérience de pensée décrite dans la Gai Savoir et pas sur la réalité de la répétition des évènements. Ce qui est intéressant, c'est aussi de comprendre quel a été le cheminement de la pensée de Nietzsche sur ce sujet.
Merci pour cette vidéo très intéressante. Pour répondre à la question que vous posez à la fin, je dirais que je suis "Kantien" jusqu'à un certain point ;-) Plus sérieusement : ne faudrait-il pas distinguer différents "mensonges" ? Mentir pour nuire à autrui ou s'approprier des avantages, est-ce vraiment la même chose que de mentir pour sauver quelqu'un ?
On peut distinguer différentes catégories de mensonge et je pense que c'est ce qu'essaie de faire Benjamin Constant, mais ça n'est pas la position de Kant.
Pour moi l'histoire est importante pour bien comprendre le contexte de cette "querelle", et de la philosophie médiévale en général. Je prévois de faire une vidéo consacrée au nominalisme, en particulier dans les sciences modernes (y compris les sciences humaines).
Actualité du kantisme ?... 🤔 C’est connu, le kantien est un ringard, psychorigide perclus de principes !... On lui préfèrera le cool, pragmatique dont la souplesse d’adaptation lui permet de prendre en compte les spécificités de chaque situation ! Prenons un exemple fictif. Soit une administration (ou une entreprise). La modernité veut qu’elle ne soit pas pilotée par des principes mais sur la base d’évaluations multiples du « réel », permettant de constituer un tableau de bord pour piloter. Une bonne part de l’énergie des employés à tous niveaux, ou de certains dont c’est la spécialité, est de constituer des outils de pilotage, tableaux de bords et autres… Ce travail peut être colossal et démesuré. Face à cette recherche incessante d’informations, le kantien adoptera une droiture, une rigidité, de tous les instants qui va le mettre en difficulté. Devant l’impossibilité de parvenir à tant d’informations dans un délai raisonnable, le cool pragmatique lui s’adapte. Il est capable si besoin d’arranger les informations à vue d’œil, de les compléter en s’efforçant de les rendre crédibles, ou lisibles par sa hiérarchie. Que vaut alors un de ces petits « mensonges » ? Souvent pas grand chose, s'il a été fait dans l’esprit du réel et peut permettre d’agir en connaissance ? Parfois, tout de même, il peut volontairement déformer la vue du réel... Que valent cette fois l’ensemble de ces « petits mensonges », même les plus proches du réel ? Ils participent d’un leurre de l’institution, celui de l’omniscience dont elle peut se targuer. Leurre qui alimentera cette culture de l’évaluation, nourrira toujours plus d’exigence évaluative et de… mensonges. Autrement dit, le cool pragmatique, arrangeant, risque de déformer la vue du réel auquel il semble pourtant plus adapté. Il alimente une culture illusoire. Il est un conséquentialiste à très courte vue. Qu'importe, son supérieur pourra se présenter à sa prochaine réunion avec un dossier d’évaluation sous le bras ! Jamais ne sera remis en cause cette culture de l’évaluation et ses ratés : données peu fiables ou arrangeantes à courtes vues, illusion de la possibilité d'obtenir des données suffisantes pour appréhender le réel. Le kantien universalisant l'éventualité d'un même modeste mensonge, refusant de compléter ce qu’il ne peut savoir, d’arranger un peu, sera vite isolé, mis de côté. Décidément quel raté, quel ringard !!... 😉
Je ne pense pas qu'un kantien apparaitra comme un raté, mais plutôt comme une sorte d'idéaliste rigoriste, un peu coupé des réalités car qui peut agir sans se préoccuper des conséquences de ses actes ? Kant nous place devant un choix difficile : la morale universelle ou l'efficacité de nos actions ... Difficile de choisir ...
Pour cet exemple, celui d'arranger des éléments d'évaluation de son administration, de son entreprise, le kantien ne prend-il pas en compte les conséquences à long terme d'un tel "mensonge", celles d'une intoxication de la politique managériale ? Prise en compte conséquencialiste que n'opère pas celui qui se présente comme "pragmatique", arrangeant, qui fait tourner tranquillement la machine, dans l'immédiat ?...
Le problème, c'est que Kant considère les conséquences pour la société (un pays voire au-delà) entière alors qu'un dirigeant gère les intérêts d'une seule entreprise. Peut-on être kantien dans un monde qui ne l'est pas ? On peut l'être, certes, mais à quel prix ?
La morale kantienne est impressionnante ! Bien trop pour de jeunes esprits !... 😉 J’avoue avoir eu du mal à m’en extraire... Jusqu’au jour j’ai eu l’impression d’une évidence soudaine : est-il possible d’universaliser le principe de son action sans en savoir les conséquences... Or il ne peut y en avoir de connaissance totale... Il faudrait donc tenter d’universaliser en prenant en compte les connaissances disponibles des conséquences de son acte, à un moment donné ? Est-ce qu’on peut dire que je garde en cela une part du kantisme ?... L’écoute de ta vidéo sur Aristote puis la lecture du livre de Aubenque sur « La prudence chez Aristote » m’ont vraiment ravi ! 🤩
Abonné recent a votre chaine je suis un inculte qui a osé la philo a 45ans passé ( il n est jamais trop tard ) ce dont vos video sur nietzsche qui m ont fait decouvrir votre chaine . Merci pour votre engagement .
Kant dans sa reponse fait porter le poids des conséquences du mensonge sur le seul menteur, c'est le problème. Si l'assassin fout de rage de ne pas trouver sa cible fait fusiller dix personnes, c'est bien lui qui est responsable des meurtres. Si l'assassin apprend l'emplacement de sa cible, le menteur est en effet partiellement complice. il a sa part de la responsabilité du meurtre qui n'aurait pas eu lieu sans cela. L'assassin n'a aucun droit à obtenir la vérité à la différence d'un partenaire commercial. Je suis constantien.
Kant ne fait pas porter "toute" la responsabilité du meurtre sur le menteur. Bien entendu, l'assassin est totalement responsable de son acte, mais le menteur devient son complice en quelque sorte. Mais je reconnais que la position de Kant nous paraît bien étrange aujourd'hui. Je crois que nous sommes tous devenus plus ou moins constantiens.
Merci pour cette vidéo qui remet, si vous me le permettez et non sans une pointe de provocation, l'église au milieu du village. J'aime à penser et à dire que Brassens a été pour moi, un maître d'école, me permettant de rattraper à grands pas les errements vécus dans ma jeunesse sur les bancs de l'école. J'y ai trouvé chez lui un compagnon de route, une source d'inspiration toujours renouvelée. J'ai le sentiment d'être un homme libre et heureux à soixante ans passés, et son oeuvre a contribué pour une part importante à cet état de fait. Je lui en serai à jamais reconnaissant. J'ai élevé deux filles en essayant tant bien que mal à les armer de valeurs que j'ai puisé entre autres dans son oeuvre, pour les protéger autant que faire se peut d'un monde ou la femme reste encore trop souvent humiliée, déconsidérée, déclassée. Elles luttent pour faire valoir leurs droits aujourd'hui et avancent. Je suis extrêmement fier des adultes qu'elles sont devenues, de les savoir épanouies, toujours plus affirmées et libres. Il m'arrive de penser que si je m'étais plongé corps et âme dans l'oeuvre de Michel Sardou plutôt que dans celle de Brassens, les choses en auraient été autrement et pour moi et pour elles....Bien à vous
Merci pour votre témoignage qui démontre bien que l'oeuvre de Brassens a une réelle portée philosophique, qui n'est en effet, pas tout à fait la même que dans les chansons de Sardou ...
